CHAPITRE I

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Une fois de plus de je me regarde dans le miroir, voulant être sûre que tout est en place, je regarde si mon ventre est bien tiré, s'il ne se voit pas trop, je regarde si mais bras sont bien cachés par le chemisier que j'ai choisi, je scrute le moindre détail et ne laisse rien passer.

Une fois que je suis satisfaite de ma tenue, je passe au maquillage, rassurez-vous je n'ai jamais été une adepte du Make-up pour aller travailler donc ça ne prendra pas beaucoup de temps. Je mets une couleur vive sur mes yeux du jaune que j' atténue avec un peu de ce fard couleur cuivre, j'ai toujours été fan de cette couleur d'ailleurs c'est la seule qui manquera bientôt à ma palette tellement je l'utilise. Je trace un trait d'eye-liner noir et un peu de mascara pour rallonger mes cils. J'aime beaucoup qu'ils soient volumineux, c'est l'un des rares atouts physique que je possède. Mes yeux ont toujours été la seule partie de mon corps que j'apprécie vraiment et que j'ai au moins l'honnêteté de qualifier de beaux.
J'aime qu'ils soient bien chouchoutés, en étant mis en valeur par des couleurs vives, les couleurs sombres sur mon teint déjà sombre ne feraient que m'assombrir d'avantage, j'ai déjà trop d'aspect sur mon corps à cacher pour ne pas mettre en avant le seul bien physiquement dont Dieu m'ait dotée...

Bref, je finis avec un un rouge à lèvres matte couleur rose très pâle que j'encadre avec un marron qui s'accorde parfaitement avec mon teint, yeux prononcés équivaut à bouche nude, ça tout le monde le sait. Je préfère attirer l'attention sur mes yeux que sur ma bouche ça c'est sûr.

De manière générale, j'ai un jolie visage me disent les gens, mais j'ai du mal à le trouver jolie sans maquillage aussi léger soit-il. J'ai besoin de ça, d'une bouche rouge et d'un trait de liner, des yeux colorés etc... J'en ai besoin, c'est mon camouflage, il me donne la force de sortir chaque jour et d'attirer l'attention non pas sur mon corps entier mais juste sur mon visage.

Et ça me convient très bien.

Une fois terminé, je mets mes ballerines noires, elles vont avec toutes les couleurs me dis-je et aujourd'hui je serai sur le terrain donc pas de talons, même si je les aiment de tout mon cœur. Mais impossible de marcher avec pendant l'inventaire sans se prendre une poutre ou autre.

Je me regarde encore une fois, boucles, collier, parfums, tresses en chignon haut, en ce moment il fait chaud on ne sait plus si on est en saison sèche ou en saison de pluie, donc je les ai attachées au dessus de  ma tête. Une fois j'estime être présentable, je prends mes clés, ferme toute maison et me dirige vers mon bébé.
Ce n'est qu'une fois dans la voiture que je me rends compte que j'ai une fois de plus laissé la lumière de l'extérieur allumée, mais c'est trop me demander que d'aller re- ouvrir la porte, je ne veux pas transpirer et sentir la sueur avant midi. Quand on est gros, facilement on transpire comme un porc et si on ne fait pas attention, on peut dégager des odeurs tellement infectes. Je déteste ça. Donc je fais attention à mon hygiène, je fais attention à ne pas transpirer plus que nécessaire même si c'est difficile malgré le climat tropical.

Je choisis donc d'ignorer la lumière et démarre pour le boulot, il est exactement 7h45, je dois être au boulot à 8h30 et ça me fait plaisir, aujourd'hui je ne suis pas en retard, bon c'est sans compter le trajet mais j'estime pouvoir arriver à l'heure.

Contre toute attente, il y a un embouteillage dans la zone d'awendje, un taxi bus est rentré dans un petit taxi et les deux protagonistes sont en plein sur la route à se crier des injures chacun avec un français approximatif, les véhicules s'entassent d'avantage et les policiers qui sont censés régler ce démêlé sont assis de l'autre côté de la route sous les arbres à regarder la scène de loin.
Ah mon beau pays le Gabon qui viendra imposer dans chacun des coeurs de tes enfants l'amour de la patrie???
30 min plus tard, n'eu été l'intervention d'un barron de la place très pressé, nous serions encore là.

Je peste intérieurement, et me dis pour moi même, comme un encouragement que je serai à l'heure.
Je continue et tout en écoutant RFI qui ne cesse de me rappeler comment le monde va mal alors je me dis que ma situation est préférable à leur et arrête de pester pour rien.

Au final, j'arrive avec 5 min de retard, mon chef n'est pas encore là, je ne vois pas sa voiture et je suis bien contente.

En passant par l'accueil, je pointe avec mon badge et je vais dans l'ascenseur, que ma collègue Axel a bien retenu pour moi.

- Bonjour bonjour dis-je d'une voix guillerette

- Bonjour me répondent en cœur ceux qui se trouvent dans l'ascenseur

- il n'est pas là t'inquiète me dit Axel avec un sourire en coin

- je sais, j'ai regardé si sa voiture était sur le parking mais je ne l'ai pas vu.

- le réflexe rit-elle

- Pardon c'est lundi oh, le bruit le matin, je ne veux pas. Déjà qu'on doit aller en inventaire aujourd'hui.

- Tchouooo lundi matin, même pas jeudi ou vendredi, lui aussi

- Hummmm pardon, tu n'as pas vu que je suis préparée lui dis-je en montrant ma ballerine

- je me posais même la question que celle là à quoi, un lundi en ballerine.

- c'est affaire d'inventaire là qui casse mon swagg du lundi ma sœur.

- encore toi même, tu ne blagues pas oh avec la Sape. Tu devais être congolaise dans une autre vie quand même adiéeeee.

L'ascenseur s'ouvre et on arrive à notre Étage. On sort en riant et on se dit à midi. Axel et moi nous connaissons depuis notre première année de licence, je n'ai jamais eu de vrai conversation avec elle mais le fait de se retrouver dans la même entreprise nous a rapproché et on s'entend bien. On est dans la même direction mais de part et d'autre de l'étage, du coup on se voit parfois les matins, on monte ensemble puis on se sépare, on déjeune ensemble et ensuite lorsqu'on le peut, on rentre ensemble.
C'est une fille avec un bon fond. Je l'apprécie bien.

Ah ce que je fais ?
Moi, bah la formation des gabonais paradis,  je suis comptable de formation mais en arrivant sur place avec ma licence, après 2 ans en comptabilité, j'ai postulé en interne pour rejoindre le service d'audit , du coup j'ai été formé sur le tas, avec beaucoup d'efforts et d'argent pour poursuivre un cursus dans cette direction, j'y suis parvenue et aujourd'hui je seconde monsieur mon chef en tant qu'auditrice junior.

J'ai un bon salaire, un chouette appartement, un petit bébé qui me conduit où que je veuille aller, je parle bien sûr de ma voiture et beaucoup de connaissances.
Des ami(s) intimes? Ils sont peu nombreux, je suis le genre de personne qui peut parler toute la journée sans que vraiment tu en apprennes d'avantage sur moi, mon cœur ou mes pensées profondes, j'ai du mal à dire ce que je ressens tout en étant très à l'écoute de ce que les autres ressentent et très bavardes. C'est fou! De façon naturelle, les gens ouvrent à moi et me racontent leurs vies. Il paraît que je suis une excellente conseillère.

Qui suis-je ? Et bien

Je m'appelle Yannède Patrick NGOMA, j'ai 27 ans pour 1.75 et 127kg de gras surtout.

Je vous invite à partager ma vie un court instant.

Ma vie de GrosseWhere stories live. Discover now