Et je t'aimerai pour toujours (Ace x Oc)

Chapitre 20

Il restait trois heures trente avant l'exécution d'Ace. A Marine Ford, tous les soldats s'étaient regroupés dans la baie, et attendaient fermement l'apparition de Barbe Blanche. Anaé se tenait parmi eux, au pied de l'échafaud, juste devant les trois amiraux. Elle essayait d'être la plus sereine possible, mais l'idée que la libération d'Ace puisse échouer lui trottait dans la tête. Même si Barbe Blanche est très puissant, les forces que la Marine avait en sa possession l'étaient également.

Pendant qu'Anaé était perdue dans ses pensées, des murmures parcouraient la masse de soldats, qui avaient tous les yeux fixés sur l'échafaud. Anaé reprit ses esprits et se mit aussi à le fixer. Elle aperçut enfin Ace, qu'on venait d'attacher sur l'échafaud. Soudainement, elle ressentit quelque chose qu'elle n'avait jamais éprouvé auparavant. Elle se sentait toute légère, ses oreilles bourdonnaient. Elle avait des éclats dans les yeux et des papillons dans le ventre. Tout était flou, il n'y avait plus qu'Ace et elle, le reste n'existait plus.

Qu'est-ce qu'il est mignon. Je n'avais jamais vraiment remarqué...Ses petites taches de rousseur lui vont tellement bien. Ses cheveux sont très beaux aussi. Et puis...

Elle se mit à se toucher le haut de sa tête en rougissant.

...Il sent bon.

Sengoku, debout sur l'échafaud à côté d'Ace, parlait. De quoi, elle n'en savait rien. Elle était ailleurs. Elle entendit simplement ces mots, qui provoquèrent une violente agitation parmi les soldats :

- Voilà Barbe Blanche !

Au loin, on pouvait en effet apercevoir des dizaines de bateaux pirates, tous alliés de Barbe Blanche se diriger vers la baie du QG. Les canons avaient commencé à bombarder, quand, à la surprise générale, des énormes bulles remontaient à la surface de l'eau. Sans que personne ne comprenne la situation, trois énormes Moby Dick surgirent au centre de la baie. Barbe Blanche et toute sa flotte venaient de renter dans Marine Ford. La bataille allait à présent pouvoir débuter.

* * *

Cela faisait quasiment deux heures que la bataille faisait rage. Des cadavres, des deux camps, jonchaient le sol. Depuis peu, les pirates avaient repris espoir grâce à l'arrivée du petit frère d'Ace, Luffy au chapeau de paille. Bien qu'il fût très jeune, les soldats de la Marine étaient impressionnés par sa force, tout comme Anaé, qui revoyait encore se faire victimiser par les membres de son équipage. Tout d'un coup, elle aperçut les deux bourreaux remuer, suite à un signe de tête que leu avait fait Sengoku. Elle comprit tout de suite.

Ils ne vont quand même pas avancer l'exécution ? Père, Luffy et les autres ne sont pas du tout arrivés à l'échafaud, ils n'auront pas le temps d'arrêter les bourreaux !

* * *

Ace regardait le champ de bataille, impuissant. Il voyait ses camarades se faire tuer sous ses yeux. Tous tombaient les uns après les autres, pour lui. Les larmes lui étaient montées plusieurs fois. Parmi la flotte de Barbe Blanche, Ace ne faisait que de chercher Anaé du regard. Mais il ne la voyait pas, et cela commençait à l'inquiéter. Il entendit vaguement Sengoku donner des ordres et baissa la tête. Il venait d'ordonner qu'on l'exécute de suite. Ace s'était préparé à mourir, mais revoir tous ses camarades lui avaient finalement redonné envie de vivre. Il voulait rester sur cette terre et retourner sur le Moby Dick avec Père, Anaé et les autres. Mais ce n'était pas lui qui décidait. Les deux bourreaux levèrent alors leurs sabres bien hauts et les abaissèrent rapidement au-dessus d'Ace. A cet instant-là, il revit Anaé sur le Moby Dick, ses cheveux flottants au vent et son sourire qui le faisait fondre. Il repensa à leur aventure à Alabasta, leurs nuits rien que tout les deux, à parler de tout et de rien. Il aurait aimé la revoir une dernière fois. Pourtant, le choc des sabres ne venait pas, Ace était toujours en vie. Il releva alors la tête pour essayer de comprendre ce qu'il se passait quand il vit une personne assise juste devant lui qui le regardait. Les deux bourreaux étaient tombés de l'échafaud avec leurs sabres. Ace avait l'impression de rêver.

- Anaé ?

La blonde rigola et se jeta au cou d'Ace qui souriait.

- Tu m'as fait tellement peur idiot.

Ace sentit des larmes couler contre sa joue et faute de pouvoir la serrer dans ses bras, il enfouit son visage dans ses cheveux. L'odeur de vanille lui fit alors tout oublier. Il n'entendait plus les explosions des canons ni les cris des hommes qui se livraient bataille à ses pieds. Il était juste là, profitant de ce moment de plaisir intense. Ils restèrent comme ça pas mal de temps. Anaé se retira finalement pour regarder Ace. Il était couvert de bleus et de petites blessures superficielles. Il avait quelques taches de sang sur la peau et portait des marques de coup.

- Quand on sera de retour chez nous, je te soignerais.

Ace rigola et elle sourit. Anaé sentit alors une présence derrière elle.

- Luffy ?

- Ah tiens, t'es là toi ? Oh, Ace, je vais te libérer, j'ai la clé !

- Luffy...

Ace était tout étonné. Luffy le détacha rapidement. Ace se leva et remercia son petit frère qui à peine arrivé, repartait déjà se battre. Il se retourna vers Anaé et la prit dans ses bras. Il la serra autant qu'il pouvait, comme pour compenser son absence pendant ces deux semaines. La blonde avait passé ses bras autour de son cou et restait accrochée à lui comme il restait accroché à elle. C'est à ce moment-là, dans ce petit espace hors du temps qui n'appartenait qu'à eux, qu'il lui murmura ce qu'il voulait lui dire depuis des mois.

- Je t'aime.