Chapitre 25 : Jess.

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- Je veux que tu saches tout de moi.

J'y avais pensé toute la semaine et je me suis enfin décidée à lui parler. J'espérais seulement ne pas commettre une grosse erreur... S'il m'abandonne ce soir, j'aurai tout perdu.

- J'aimerais que tu m'écoutes entièrement, sans me poser de questions, s'il te plaît. Tu pourras me demander tout ce que tu veux après et j'y répondrai. Enfin, si tu voudras encore de moi... dis-je en baissant les yeux.

- T'es sûre que tu te sens prête ? me demanda-t-il, visiblement inquiet. Je ne veux pas que tu te sentes obligée envers moi. Je peux attendre.

- Non. Mais tu dois savoir, j'en ai assez de garder ça pour moi. Alors laisse-moi te parler.

- D'accord.

Il éteignit la télé et s'assit complètement face à moi. J'avais vraiment peur de lui parler, mais il fallait que je me lance. Je ne voulais pas continuer de douter. Je le regardai dans les yeux et commençai mon histoire, d'une voix neutre et sans accroc.

- Quand j'étais en quatrième, au collège, et que j'avais quatorze ans, je me suis fais enlevée. Je rentrais du collège à pied, une voiture s'est arrêtée près de moi et un homme m'a demandé son chemin. J'étais terriblement naïve et le fait que les vitres de la voiture soient teintées ne m'avait même pas interpelée. Un autre homme est sortit par la porte arrière et m'a attrapée pour me jeter dans la voiture. J'ai sentis une piqûre dans mon cou et je me suis endormie.

Je soufflai un coup et baissai les yeux. Flo me prit la main pour m'inciter à continuer. Ce n'était pas la partie la plus compliquée à expliquer, mais j'avais tout de même du mal à en parler. Je n'avais pas l'habitude d'aborder cet épisode sombre de mon passé.

- Quand je me suis réveillée, j'étais seule dans une toute petite pièce, vide et sombre. Il n'y avait qu'un matelas dans un coin, pas de fenêtres, et une porte en bois. J'étais encore dans la brume mais je me suis levée pour ouvrir la porte, et bien sûr, elle était fermée. J'ai hurlé, tapé à la porte et quelques instants plus tard, un homme est entré. Il était imposant et effrayant. Je me souviendrai toujours de son visage. Je me souviendrai toujours de chaque détails de cette période de ma vie.

J'étais désormais plongée corps et âme dans cette histoire. J'allais revivre tout cela en le racontant.

- Deux autres hommes sont entrés et m'ont emmené, sous l'ordre silencieux du premier. Je me suis débattue mais ça ne servait pas à grand chose, puisqu'ils faisaient tout les trois, deux fois mon gabarit. J'avais parcouru plusieurs couloirs et il m'ont fait entré dans une pièce, où ils m'ont attaché, les pieds et les mains, sur une table, à plat ventre, après m'avoir mise torse nu. Aucun des hommes ne prononçaient un mot, et moi non plus. J'avais peur et j'écoutais tout ce qu'il se passait mais ils ne parlaient pas. J'entendais un feu crépiter dans la pièce, ce qui devait être une cheminée, et rien d'autre. Un des hommes s'est déplacé, j'ai entendu un bruit que je n'ai pas su identifier, et il s'est approché de la table où j'étais. Il tenait une longue barre de fer qui longeait ses jambes. J'ai jeté un coup d'œil à l'objet et au bout, il y avait un symbole, rougit, comme si c'était brûlé. Il a levé la barre et j'ai ressentis une douleur indescriptible dans mon dos. J'ai sentis ma peau se brûler. La douleur a parcouru tout mon corps, jusque dans mes os et dans mon sang. J'ai hurlé de toutes mes forces. Je n'en pouvais plus. C'était insoutenable. J'aurais voulu m'évanouir, mais je suis restée consciente. La douleur ne s'atténuait pas mais j'avais arrêté de crier au bout de plusieurs minutes. J'étais trop épuisée. Ils m'ont ensuite détachée et portée jusqu'à la pièce où j'étais avant, puisque je ne pouvais plus marcher. Je n'avais plus aucune force. Ils m'ont allongée sur le matelas et je me suis endormie.

Mon amour éternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant