Chapitre 7 : Jess.

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- Jess, c'est rien, c'était un cauchemar. Calme toi.

- Non ! Il est revenu, il est revenu me chercher ! Il me l'a dit, il veut m'emmener avec lui ! Je lui ai dis que je voulais pas ! Je lui ai dis ! criai-je à Fabien en pleurant.


Il me prit dans ses bras et me berça doucement. Tout mon corps tremblait et mes vêtements me collaient à la peau.


- C'est un cauchemar Jessie. Il ne reviendra pas. Jamais.

- Comment tu peux en être sûr ?

- Je ne le laisserai plus jamais te faire du mal. Je te le promet. Viens avec moi, tu vas aller boire un verre d'eau. Ça va aller.

Il était un peu plus de cinq heure du matin, et j'ai réveillé Fabien. En même temps, mes hurlements ont du réveiller tout le quartier. Je déteste ces cauchemars. Toujours les mêmes. En boucle. Les mêmes scènes rejouées, inlassablement.

Après ça, je n'ai pas pu me rendormir. C'est rare que je réussisse à refermer les yeux après un cauchemar pareil.

Du coup, j'ai finis le bouquin que j'avais commencé et je me suis posée devant la télé, sans vraiment la regarder, et je pensais à Flo. Et je repensais à hier soir. Il m'a embrassée. Ça s'est passé tellement vite et simplement que je me suis demandée si c'était bien vrai. Ses lèvres sur les miennes pendant quelques secondes.

Mais pourquoi j'en fais tout un plat moi ? Ce n'était qu'un baiser après tout. Seulement un baiser. Il ne faut pas que je m'attache à lui - même si je suis déjà sur cette voie. J'ai trop peu confiance en moi pour ce genre de chose. Et puis, je suis sûre qu'il a fait cela sur un coup de tête. Ça ne fait même pas deux semaines qu'on se connaît, il veut juste s'amuser un peu. Pourtant, je n'ai pas envie d'arrêter de le voir et j'aime bien être avec lui  alors je vais peut-être le laisser faire. Ça me changera les idées, et peut-être que ça m'amusera moi aussi. Ou que ça me blessera. On verra bien...

Je ne sais pas quoi faire avec lui. Je ne sais même pas ce que je veux. La seule chose dont je suis certaine, c'est que ce baiser m'a plu. Beaucoup ! Et c'était mon tout premier. J'ai beau avoir dix-sept, je n'ai jamais embrassée personne. La sonnerie de mon téléphone m'a sortie de mes pensées.

' Je viens te chercher à treize heure ça te va ? '

J'avais complètement oublié que Flo m'avait dit " A demain " hier soir. En même temps, je pense que je n'ai plus rien écouté après ce qu'il s'est passé. Même en rentrant chez moi, j'étais encore un peu dans la lune.

Quand je suis descendue à treize heures, il m'attendait, appuyé contre sa voiture noire. Il avait beaucoup de classe, je devais le reconnaitre. Il était habillé tout en jean, avec une chemise claire qui lui allait  vraiment bien et un pantalon plus foncé. J'avais l'impression de dépareiller à côté de lui : il était parfait, et moi j'étais... moi. Je ne portais qu'un simple jean, et un fin pull gris uni.

Son éternel sourire était figé sur son visage et plus je m'approchais, plus mon cœur battait fort. J'en ai assez de réagir comme ça...

Lorsque je suis arrivée à sa hauteur, il m'a prit la main et m'a embrassée. Sur la joue. Pourquoi je suis déçue ?

- Ça ne va pas ? me demanda-t-il un peu inquiet.

- Si si. C'est juste que je n'ai pas très bien dormi cette nuit, lui dis-je en ouvrant la portière passager.

J'allais entrer dans la voiture mais il m'a bloqué le passage.

- Ça n'a pas de rapport avec ce qu'il s'est passé hier soir rassure moi ?

- Non, aucun.

Il me laissa passé et fit le tour pour entrer de son côté.

- Alors qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-il en sortant du parking.

- Je fais des cauchemars la nuit. Rien d'important. On fait quoi aujourd'hui ?

- Je veux t'emmener quelque part.

Je le remerciai en silence de ne pas me poser plus de questions.

- Où ça ?

- Tu es trop curieuse, sourit-il.

- C'est loin ?

- Tu verras.

- D'accord.

Après quelques minutes de silence, je lui demandai :

- Au faite, je me posais une question. C'est quoi ton prénom complet ? Parce que c'est un diminutif je suppose ?

- Je me demandais quand tu allais me poser la question, rigola-t-il.

- Alors ?

- Florian. Mais je n'aime pas.

- J'avais compris, Florian, dis-je en souriant faiblement.

- Ne m'appelle pas par mon prénom.

- Pourquoi ?

- Parce que.

C'est la première fois qu'il me parle aussi froidement, ce qui m'a vraiment étonnée. Je décidai donc de ne pas insister.

- Comme tu veux.

On a continué de rouler quelques minutes en silence, puis il s'est garé à côté d'une petite rivière.

- On est arrivé ! dit-il joyeusement en descendant de la voiture.

Je descendis à mon tour et le suivis en silence. Nous avons traversé un petit pont de fer et marché sur un petit chemin à côté des champs et de la rivière.

- Fais attention ça descend un peu, dit-il en me prenant la main pour m'aider.

Le contact de sa peau sur la mienne me fit frissonner un instant.

- Ouah ! C'est vraiment joli, m'exclamai-je en arrivant.

- C'est mon endroit à moi, mais je veux bien le partager avec toi, déclara-t-il en me souriant. J'aime bien venir ici pour me calmer quand je suis énervé.

- Donc tu es énervé là ?

- Non, rit-il. Je voulais seulement te le montrer.

Il s'est assis sur un pierre face à la rivière et je fis de même. C'était seulement un petit court d'eau, abrité par plusieurs arbres. Le soleil passait à travers les feuilles et se reflétait sur l'eau.

On a pas beaucoup parlé mais le silence était plaisant. Il n'a fait aucune référence au baiser d'hier, ce qui m'arrangeait parce que ça m'aurait gêné de parler de ça avec lui.

Il a découvert cet endroit il y a quelques années, en allant se promener, après s'être engueulé avec son père. Il se prenait souvent la tête avec son père quand il habitait encore avec lui, mais il ne m'a pas vraiment donné de détails, et je n'ai pas posé plus de questions.

Au bout d'un moment, nous sommes rentrés puisque j'ai dis à ma mère que je serais rentrée pour dix-sept heures.

- Merci pour aujourd'hui, lui dis-je quand il s'est garé devant chez moi.

- C'est toujours un plaisir d'être avec toi, sourit-il.

Il s'est tourné vers moi et me regardait en me fixant.

- Je vais y aller. Merci de m'avoir ramenée.

- Attends, me dit-il en me retenant par le poignet. Tu n'oublies rien ?

- Quoi ? fis-je innocemment.

Il s'est penché vers moi et m'a embrassée sur la joue. J'avais l'impression que ses lèvres étaient restées une éternité sur ma joue. Je me suis reculée et je l'ai regardé dans les yeux. Son regard n'est pas comme d'habitude. Il est plus... intense. J'ai détourné le regard et j'ai ouvert la porte mais il me tenait toujours la main. Je l'interrogeais du regard, et il me répondit par une simple phrase.

- Sors avec moi.

Mon amour éternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant