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PDV Jennie :

La troisième marche, en bas, tient mon destin entre ses mains. Le rembourrage sous le tapis beige est quasi inexistant. Les planches en bois et les poutres craquent avec l'âge. J'ai appris ces faits en 4ème, après que mes parents aient découvert le terme "couvre-feu". Cette année, j'ai oublié plusieurs fois cette règle de la troisième marche étant trop bourrée, trop excitée...

Cette nuit, je ne l'ai pas oubliée. Je serre la rampe en bois des escaliers et enjambe la troisième marche pour atterrir sur la quatrième marche, plus silencieuse. Il faut une longue seconde avant que le ronflement familier de mon père, digne d'une tronçonneuse, ne retentisse. Pour l'instant, je ne risque rien.

Je descends les escaliers restant sur la pointe des pieds. La porte d'entrée est devant moi, la liberté a portée de main, mais cette porte grince beaucoup trop pour moi. La porte du garage bien huilée est mon choix d'échappatoire.

Sur le chemin jusqu'à la porte du garage, je m'arrête pour ramasser mes bottes à talons noires. Ma sœur, Jisoo, les appelle "les bottes de strip-teaseuses" et crache dessus à chaque fois qu'elle en a l'occasion. Mes parents me font des réflexions car elles ne sont pas dans le placard, mais j'ai besoin d'une paire de chaussures disponibles pour des moments comme celui-là. En plus, devoir ouvrir et fermer la porte du placard est un risque inutile.

Mon échappatoire est juste devant moi quand mon nez commence à me chatouiller. Putain. Si j'avais un éternuement mignon comme la plupart des filles, ça ne serait pas un problème. Mais mon éternuement est tellement fort qu'on l'entendrais même à Richter... Je n'ai pas oublié la règle de la troisième marche, j'ai mes chaussures sur moi et je vais tout gâcher maintenant avec mon éternuement.

La porte entre la maison et le garage est épaisse, si je pouvais passer juste de l'autre côté ma famille ne pourrait plus m'entendre. Mais lorsque j'entre dans le garage, mes éternuements reprennent de plus bel.

Quand je ferme enfin la porte et réussis à remettre la poignée en place sans un bruit, mes yeux commencent à pleurer. Et avant de pouvoir m'éloigner de cette porte ou bien de me recouvrir la bouche, j'éternue si fort que mes dents claquent ensemble et je pense sérieusement que j'aurais dû aller au toilette avant de sortir.

Je me crispe, alors que le son résonne contre les murs, j'attends qu'un de mes parents ouvre la porte et ruine tous mes efforts pour sortir d'ici, mais rien de tout ça n'arrive.

À la place, de l'autre côté du garage noir et glacé, une voix féminine qui m'est inconnue dit: "À tes souhaits".

The girl who lives in my garageWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu