Déjà-vu (Spider-Man)

○Épilogue○

PDV Clary :

Un calme lourd, c'est tout ce que je sens ou entends. Je vois une lumière grandir. Elle grandit tant qu'elle me brûle les iris. Puis je ne vois plus que la lumière. Je ressens comme une drôle de paix.

Mais sans comprendre, le blanc absolu se change en un tas de couleurs familières. Je me redresse si vite que je suis à deux doigts de tomber de mon lit. J'ai l'impression d'avoir dormi pendant des jours. Je soulève mon drap et vois avec soulagement que mes jambes sont toujours là. Puis je pose ma tête entre mes mains. Je reste quelque second ainsi, puis je finis par lever la tête.

-Ça va chérie, je t'ai entendue crier d'en bas ?

Je regarde ma mère et je comprends que tout va bien, que j'ai juste fait un cauchemar.

-Ça va, j'ai fait un cauchemar...

-Tu veux m'en parler ?

J'ouvre la bouche, mais rien ne sort. Je la regarde perplexe et finis par rire.

-Tu vas rire, mais je l'ai déjà oublié !

**

J'arrive à temps pour mon bus. Je suis contente de ma rapidité. Je compte m'assoir, mais malheureusement, il n'y a plus de place. N'osant pas demander à quelqu'un de se décaler pour me laisser une place, je finis par rester debout. Super, je ne vais pas aller bien loin dans la vie si je n'apprends pas plus à m'imposer. Bref, je passe le reste du trajet debout avec mon sac super lourd. Soudain, je vois dehors un jeune homme courir à côté du bus. « Mais qu'est-ce qu'il fait... ? ». Je pensais l'avoir pensé, mais apparemment non. Finalement les gens me regardent en se demandant de quoi je parle. Parce que ce mec ne courrait pas après le bus, il faisait juste son footing.

Je me pose vraiment des questions des fois...

Quand je descends enfin de ce bus où la honte m'a envahi jusqu'à rougir mes joues avec une rapidité fulgurante, je me retrouve à bousculer quelqu'un. C'était un jeune garçon, d'environ mon âge, les cheveux plutôt court, brun et il porte une chemise. C'est original, maintenant tous les mecs portent des survêtements ou des sweats, mais pas lui.

-Peter ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Je l'avais dit avec beaucoup trop d'entrain en fait. Et puis, je ne connais pas de Peter... pourquoi... ?

-Hein ?

Il s'était retourné, car je suis vachement proche de lui. Que je l'appelle Bob ou Murielle, dans tous les cas, il se serait retourné. Ses yeux beaucoup trop bleus me brulent alors que je cache les miens en baissant la tête.

-Je suis désolée, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre...

-Ce n'est pas grave...

Il avait l'air vraiment gentil.

-Je m'appelle Paul, pas Peter même s'ils commencent tous les deux par un « P ».

Il est gentil, mais son humour laisse à désirer.

-Clary.

-Tu es nouvelle, Clary ?

-Oui, je suis désolée, mais je suis en retard...

-Oh non, pas de soucis. On se croisera peut-être plus tard !

-Peut-être !

Je marche vite, très vite. C'est bizarre, j'ai l'impression que quelque chose ne tourne pas rond. C'était comme s'il manquait quelque chose.

PDV Peter :

Je repense souvent au moment où j'ai regardé ce fichu plafond dans ma salle d'Espagnole ce jour-là. Il m'arrive de regretter. Aurais-je vraiment dû la prendre dans mes bras ? Tenir son corps à moitié décapité jusqu'à la sortie ? Aurais-je plutôt dû la laisser là et moi avec ? Un enterrement, c'est long. Et personnellement ça me fait me poser beaucoup trop de questions.
Je ne sais pas pourquoi, mais ce regard, le regard que m'avait lancé ce policier, il me hante toujours. Il m'avait à genoux face à lui, du sang sur le visage, des larmes toujours coulant à flot sur mon visage. Son regard était passé de moi à Clary deux fois de suite. Ses yeux étaient remplis de dégoût face au corps sans jambes de ma petite amie et il était rempli de compassion et de pitié envers moi. Je faisais pitié. Et il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'elle était morte.