Nouvelle Exploration → z.m // Tome 1

X. « Sommes-nous entrain de discuter [...] Putain May ! »

MAY BISHOP

«–et mon père m'a tendu la main pour me rattraper. J'ai eu la peur de ma vie ! » s'exclame Annie en portant ses mains à son cœur, les yeux grands ouverts

Je roule des yeux et reporte mon attention sur le sandwich que désormais, j'engloutis avec envie. Il y a moins d'un quart d'heure, Arnold m'a proposé de me joindre à lui pour le déjeuner. Louis et Zayn sont également présents. Étonnamment, la présence du métis ne me dérange pas tant que ça. Ce matin, en cours, nous avons réussi à maintenir une discussion à peu près normale, ça relève de l'exploit. Je ne sais pas si il s'en est rendu compte, mais Zayn s'est montré plutôt cool aujourd'hui, et je l'apprécie nettement plus lorsqu'il adopte cette attitude. Enfin, l'apprécier est un grand mot. Je peux le tolérer, voilà, c'est exactement ça.

C'est ridicule mais j'ai la nette impression que Louis tente de draguer Annie. Ce regard, celui qu'il est entrain de lui adresser, je peux le décrypter d'une aisance phénoménale. Il l'a utilisé bien trop de fois pour que je ne l'oublie. Je le sais parce-que Harry et lui font exactement la même chose lorsqu'ils essaient de faire du charme à une fille–bien que ça ne concerne personne d'autre que moi, je veux dire, quand Harry le fait. N'empêche, ces idiots sont très doués en la matière. Je crois qu'aucune fille ne résiste à Louis, regardez-le après tout. Le garçon est irrésistible, presque autant que son meilleur ami, mais pas encore.

« Au fait Zayn ! » la rousse se tourne vers le garçon et je me retiens de rire, remarquant son expression agacée que visiblement, Annie n'arrive pas à voir « Tu reviens de la guerre ? Niall m'en a un peu parlé. Est-ce que tu en–»

« Sérieusement Cooper, en quoi ça te concerne ? » Je me tends à l'entente du ton glacial qu'emploie Zayn. Timidement, je me risque à un coup d'œil dans sa direction et distingue sa mâchoire contractée et sa main qu'il passe nerveusement dans ses cheveux.

« Oh, eh bien, je voulais juste sav-»

« Très bien, peu importe, d'accord ? » je décide d'intervenir, sachant pertinemment qu'Annie ne lâchera pas l'affaire de sitôt

Sans un mot, Zayn se lève de table et prend une direction menant à la sortie de l'université.

« J'ai dis quelque chose de mal ? »

Je fronce les sourcils et secoue la tête, me retenant de blâmer Annie pour son manque de tact. Louis se charge de lui changer les idées tandis qu'Arnold hausse simplement les épaules et se concentre de nouveau sur son assiette de frites. Comment font-ils ? Leur ami vient juste de quitter la table après une maladresse d'Annie, pourquoi personne ne s'alarme ? Je pousse un soupir las, scandalisée par l'attitude désinvolte des garçons. Sans un mot, je m'empare de mon sandwich et me lève, bien décidée à agir comme le devrait Arnold ou Louis. Je jette un rapide coup d'œil aux alentours et me précipite dans la même direction que Zayn, quelques secondes plus tôt. Tout de suite, la brise glacée de novembre me fait reculer de quelques pas. Je m'efforce de ne pas prêter attention au froid et entoure mon corps de mes bras, tentant de me réchauffer du mieux que je le peux. Je suis idiote d'avoir laissé mon manteau à l'intérieur.

En traversant le campus jusqu'au parking avant, mon regard voyage un peu partout, à la recherche d'une masse de cheveux ébène ou d'une veste en cuir. C'est en arrivant sur le parking que je repère le métis, adossé à sa voiture, recrachant de la fumée. Je remarque vite sa cigarette et lève les yeux au ciel, ne supportant pas cette habitude. Aussitôt, je poursuis ma marche jusqu'à lui, subitement mal à l'aise. Zayn n'est absolument pas mon ami et il me trouvera probablement bizarre, parce-qu'il n'est pas de mon devoir d'aller le réconforter ou quoi que ce soit. Toutefois, je n'ai pas le temps de faire marche arrière puisqu'il me voit et fronce les sourcils, surpris par ma présence. Je me fais violence pour ne pas m'enfuir en courant et me risque à un sourire auquel il ne répond pas. Bien.