Zack - 2

22 6 2
                                    

« Je ne sais pas où je vais, mais je sais que ça ne sera pas ennuyeux. »

David Bowie.

Aujourd'hui, c'est le grand soir !

C'est la première fois pour moi et mon groupe que nous montons sur scène après de nombreuses années à travailler pour cela.

Je suis heureux de pouvoir enfin voir le bout du tunnel et d'être récompensé de cette manière pour tous les efforts et l'énergie que j'ai dépensé.

David, le batteur de notre trio, est en train de s'afférer à disposer tout son matériel et ceci de façon très méthodique.

Il a raison, parce qu'il faut que tout soit parfait pour notre show de ce soir.

Certes, nous ne sommes pas au Bataclan, mais ce n'est que le début de notre épopée et cela arrivera peut-être bien un jour. Je croise les doigts ! Après tout, il faut bien commencer quelque part alors cette chance je la saisie volontiers et sans rechigner, parce que ce n'est pas tous les jours qu'on sera demandé à faire ça.

Le patron des lieux nous fait confiance, donc il faut qu'on déchire tout. Coûte que coûte. C'est notre gagne-pain autant que notre passion, et si on veut que ça le reste encore longtemps, il faut qu'on y mette nos tripes autant que nos cœurs.

Étant le chanteur du groupe ainsi que le guitariste, je me mets beaucoup trop de pression, parfois, j'en oublie même celle de mes comparses.

En réalité, tout ne repose pas que sur moi, je le sais bien, mais étant le leader ainsi que le créateur de ce groupe, je mise tout sur nous et me rajoute de ce fait énormément de poids sur les épaules. Ce qui n'est guère bon, puisque je devrais être détendu et plutôt content. En conclusion, je devrais plutôt profiter de l'instant présent. Le fait de me retrouver dans un tel endroit où les murs sont chargés d'énergie musicale en tout genre, ce n'est pas donné à tout le monde.

Cela devrait m'inspirer, me relaxer, mais je n'y parviens pas. Le stress du premier concert de ma vie ne va pas, je l'espère, me porter préjudice.

Alors que je sors prendre une grande bouffée d'air frais afin de souffler un peu et de faire redescendre l'angoisse qui me tenaille, je croise Tony rigolant à plein poumon avec les filles du staff.

Décidément, mon bassiste n'en loupe pas une, mais je ne peux pas vraiment lui en vouloir, puisque je suis moi-même comme ça.

En effet, dès que je vois une nana qui pourrait faire l'affaire, je me sens obligé d'aller vers elle et amorcer une discussion aussi banale, soit-elle.

En général, ça marche plutôt bien, or ces derniers temps, je n'ai pas réellement eu l'occasion de profiter des filles qui crient mon nom dès qu'elles posent les yeux sur moi, ou dès que j'ouvre la bouche lors d'un direct sur le net.

Eh dire que j'en voulais à mon ex copine de m'avoir lâchement quittée, alors qu'aujourd'hui, elle se mettrait peut-être à genoux pour moi.

« Peut-être » parce que certaines préfèrent mes potes et ça ne me dérange aucunement, ça me donne même le temps de respirer un peu.

– Hey, Zack ! me lance Tony en m'apercevant, tu devrais aller dire bonjour aux filles qui feront les entrées du concert, elles ont sûrement des questions à te poser, finit-il avec un clin d'œil entendu.

– Tu ne perds pas de temps toi, ricanné-je, un peu mal à l'aise tout de même.

– Mec, on est là pourquoi en deuxième lieu ?

Pourquoi suis-je autant gêné d'un coup ? Je ne comprends pas, pourtant, je suis une personne très ouverte et là, à l'instant T, j'ai l'impression de marcher à contre-courant.

Je ne devrais pourtant pas me sentir aussi mal, après tout, je n'ai de compte à rendre à personne.

Mais au fond, je pense connaître la raison de mon malaise : la belle demoiselle qui travaille à la boutique de ma tante.

Je crois que temps que je n'aurais pas réussi à l'avoir, je n'arriverais pas à être satisfait et à passer à autre chose.

– Ne t'en fais pas, vieux, j'ai un bon plan sous le coude, balancé-je en lui faisant une accolade.

Il faut que je retourne à la bouquinerie au plus vite, et ceci dès demain ! Je veux cette fille, et je l'aurais. Quoiqu'il m'en coûte, elle sera à moi.

You give Love a bad nameWhere stories live. Discover now