𝟷𝟸 ¦ 𝙵𝙰𝙲𝙴 𝙰̀ 𝙻𝙰 𝙵𝙾𝚄𝙳𝚁𝙴¹

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     — Ce que je vais te dire ne va pas te plaire, mais tu ne voudrais pas mettre quelqu'un au courant ? Un adulte, j'entends.
      — Que je le veuille ou non n'a plus tant d'importance, réalisa difficilement Marco. Je crois que j'y serais bientôt obligé.
     — Je ne sais pas vraiment où vous en êtes avec ton père, mais ce ne serait pas une mauvaise idée d'en parler à ma mère.

     Le brun se mordit l'intérieur de la joue, indécis. S'il devait nécessairement informer un tiers de sa situation, Marie était indéniablement la première personne qui lui viendrait à l'esprit.

     — Tu penses qu'elle se doute de quelque chose ?
     — Je pense qu'elle n'a jamais cru à cette histoire d'escaliers, le jour où je t'ai ramené à la maison, avoua Jean. C'était un peu tiré par les cheveux. Si elle n'en a pas tiré des conclusions, elle a certainement quelques hypothèses.

      Son ami resta silencieux, frottant inconsciemment l'une de ses paumes contre son pouce. Remarquant cette mauvaise habitude du coin de l'œil, le châtain se saisit de ses mains pour l'empêcher de se faire mal.

     — Dis, Marco, se risqua-t-il enfin. Tu les as lu, les messages d'Arashi ?

      Le garçon grimaça en songeant à ces mots qu'il recevait toujours de temps à autre et qui venaient remplir sa boite à chaussures. 

     — Au début, oui. Puis j'ai compris que ce n'était pas une bonne idée.

     Jean joua un instant avec ses doigts qu'il caressait doucement et Marco le sentit hésiter. Avant même qu'il n'ouvre la bouche, le brun lui coupa l'herbe sous le pied.

     — Non.
     — Je n'ai rien dit, s'étonna le châtain.
     — Tu penses trop fort.

     Son ami soupira, mais Marco était certain de faire le bon choix. Il comprenait assez facilement que Jean aurait voulu découvrir le contenu de ces messages qui l'inquiétaient beaucoup, ne serait-ce que pour en constater la gravité. Néanmoins, alimenter ainsi la haine qu'il ressentait à l'égard d'Arashi ne pourrait lui être bénéfique d'aucune manière. De plus, Marco ne pouvait qu'imaginer les atrocités qui s'y trouvaient écrites ou dessinées, lui-même n'ayant finalement pris connaissance que d'une petite part du butin qu'il avait récolté. Parfois, il était préférable que certaines choses demeurent un peu obscures, comme cette boite qui prenait la poussière sous son lit.

     — Je n'ai pas envie que tu me voies à travers ses yeux, souffla-t-il.

     À ces mots, Jean releva légèrement la tête pour poser son front contre la tempe de son ami. Même s'il s'en rongeait les doigts, il respecterait la décision qu'il avait plus que raisonnablement formulée.

     — C'est d'accord pour Marie, déclara soudain Marco. Je lui parlerai bientôt.

    Surpris, le châtain se redressa pour le regarder de ses yeux grands ouverts. Il n'ignorait pas la difficulté qu'avait dû surmonter son ami pour lui faire une telle promesse et le voir devancer ses propres peurs le remplissait de fierté. Il lui rendit un sourire heureux, très soulagé de voir que les choses avançaient enfin à leur rythme. Le temps se montrait encore un peu clément avec eux et Jean ne voulait surtout pas brusquer Marco qui se sentait plus confiant lorsqu'il contrôlait lui-même le cours des évènements. Le châtain pria silencieusement le monde de rester patient avec eux, mais il ne fut pas certain d'avoir été entendu.

𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐓𝐈𝐓𝐂𝐇𝐄𝐒 𝐔𝐍𝐃𝐄𝐑 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐒𝐊𝐈𝐍Where stories live. Discover now