Chishiya X Reader " Le chat du Cheshire "

Chapitre 7 : Là où nous irons.

Je ne veux plus rien voir, plus rien entendre, plus rien sentir et toucher. Je ne veux pas ressentir ma chute comme Alice, pourtant je sais que c'est trop tard, j'ai beau courir j'ai plus de carte à jouer... Les animaux de la plage vont juste me dévorer...

Telles sont les pensées qui tournent dans ta tête depuis que la porte s'est refermée ; tu es assise près d'un guéridon, le teint pâle, l'esprit agité, à vif tu te sens brûler. Tu tentes désespérément de te relever mais, un seul sanglot, et te voilà de nouveau étalée sur le bois. Tu scrutes d'un seul coup Chishiya, qui lui est en train de farfouiller dans une bibliothèque, il se retourne lentement et soupire face à ton air hagard. Toi, tu ne peux que jurer :

- " Pourquoi ? Pourquoi tu m'as entrainé là-dedans ?! Regarde où on en est à cause de ta foutue plage ! On est coincé dans le Bordeland, alors, où on doit vraiment aller ? Quel est le véritable chemin à prendre pour rentrer chez nous ? - Il esquisse un sourire, tu te lèves d'un bond - T'es content  ?! " 

Le garçon aux cheveux blancs secoue la tête, et, sans aucune transition te serre contre lui pour te réconforter. Il dit tout bas, alors qu'il attrape un livre sur les dodos :

- " Non, je suis désolé de te fourrer dans une merde pareille. Si je souris, c'est parce que nous allons leur échapper, je le sais, nous formons un duo formidable tout les deux. Ils ne peuvent pas nous arrêter...pas tout les deux... " 

Soudain, la porte commence à claquer, quelqu'un tente de l'enfoncer, la poignée hurle de douleur et le bois se brise comme un os. Pendant ce temps, la bibliothèque s'ouvre fantastiquement et vous vous engouffrez dans le passage sans tarder. Très vite, tu te mets à dévaler une longue pente, comme si vous arrivez dans un souterrain. L'humidité se fait de plus en plus présente, et le sol est nettement plus glissant.

Le pied de Chishiya dérape d'un coup et il se troue son jean  dans toute la longueur. Tu entends un léger cri de douleur s'échapper de sa gorge mais tu n'oses pas t'arrêter de courir. Un mur t'arrête dans ta course, et c'est seulement là que tu te retournes, haletante. 

- " Ca va ? " Chuchotes-tu, cherchant la sortie du regard. 

Le garçon te répond que oui malgré sa jambe sanguinolente, tu soupires de soulagement. Il avance en claudiquant, mais se retourne sèchement ; c'est alors qu'une ombre surgit derrière lui. Elle avance ses grandes mains sur ses épaules, des mains plumées. Dans un cri des Enfers, elle emporte en arrière sauvagement. Les yeux du garçon s'ouvrent d'un seul coup, à peine sa main est tendue vers toi qu'elle disparaît déjà dans les ténèbres. Dans ton esprit, tout vient d'être perdu. Ton dernier espoir semble brûler, mais il est loin d'être phoenix.

Le silence repeint le couloir entier. 

L'odeur de l'humidité se renforce de plus en plus.

Les muscles de ton corps semblent figés à tout jamais.

Tu n'as même plus la notion du temps. 

Soudain, une musique s'éleve, derrière les murs qui te semblent tous plus nombreux. Tu tournes, sans plus aucun dessein, ta tête vers une porte qui était peinte de la même couleur que les murs, elle paraissait presque invisible.

 Actionnant la poignée, une nouvelle pièce s'ouvre à toi. On dirait un petit salon, mais les murs sont totalement recouverts d'armes en tout genre. Au centre, un tourne-disque passe une chanson de John Denver, tu l'écoutais souvent quand tu manquais d'inspiration...