Chishiya X Reader " Le chat du Cheshire "

Chapitre 1 : Alice au fond du trou.

Avant-propos : J'invite le lecteur à lancer la musique à la fin du chapitre pour se mettre dans l'ambiance ;)

Le tic tac incessant de l'horloge te rappelle encore et toujours que tu ne fais rien pour couvrir son brouhaha. "Tic, t'as plus d'idée fixe. " " Tac, tu passes à la trappe. "

Les bras étalés sur tout ton bureau, ton ordi à demi réveillé devant toi, tu cherches de l'inspiration pour ton nouveau livre. Il se doit d'être parfaitement construit, structuré, nuancé et rempli ; comme tous les autres avant.

Etre auteur à succès n'est pas une mince affaire, les lecteurs veulent toujours plus beau, toujours plus grand ; la moindre idée de travers et ta carrière s'effondre comme un château de cartes. Alors pour le prochain livre que tu t'apprêtes à écrire, tout se doit d'être parfait. Parfaitement parfait. Imparfaitement trop parfait même...Bref, faut que tes écrits aient un sens en sommes.

Ton public assidu de scénario tordus ne laissera pas échapper la moindre erreur et, cette pression monstre, qu'est-ce qu'elle te tord l'estomac. Tu vas encore te lancer, comme tu l'avais promis, dans un roman au ton psychologique et dystopique, les gens se nourrissent de ça presque, et ça ne te déplaît pas puisque c'est ta spécialité ! Mais...

Relevant tes yeux fermés vers ton écran d'un blanc immaculé, tu refermes ton ordinateur en soupirant, voilà que vient le syndrome de la page blanche...

Plus rien, pas même une goutte d'inspiration, une idée saugrenue, ou une illumination fantaisiste. Seules quelques mots brouillons trônent sur ton cahier ; chat, carte, amour... Rien de bien grand.

Prenant une grande bouffée d'air, tu relèves ta tête vers la fenêtre, le temps est bon dehors...

" Pourquoi pas faire un tour ? "  

Tu agrippes ton carnet de notes, un stylo, ton sac et ton portable, puis ouvres la porte de ton bureau grandement. Ayant accès à l'extérieur d'ici, Tokyo t'attend. 

Tu remarques une fois ton palier franchi que le monde est presque plus silencieux que chez toi, même de là, tu peux encore entendre ton horloge geindre. 

Soudain, une sensation bien inhabituelle te prend et t'assaille, une impression d'être seule au monde. Impression que tu rejettes vivement car au Japon, avec les ruelles grouillantes de monde, il est presque impossible d'avoir la paix une seconde, surtout en centre-ville.   

Refermant ta porte derrière toi, tu fais quelques pas dans les rues de Tokyo...vides ? En plein après-midi ? Etrange... Les voitures sont arrêtées, les immeubles sans couleurs, les panneaux électriques morts, comme si les gens avaient fui depuis un siècle...

Tu essayes d'allumer ton téléphone mais il ne répond pas ; probablement plus de batterie...Il va falloir marcher pour trouver des gens toute seule alors...

Tu enchaînes les pâtés de maisons, les parcs, les allées, et même la fameuse place aux passages piétons...mais aucun signe de vie. Personne. Cette étrange sensation prend alors tout son sens, enfin, malgré que maintenant c'est la peur qui t'accroche. 

" Merde...Qu'est-ce qu'il se passe ? " 

Sans un autre mot, tu te résignes à t'asseoir sur un banc et respirer. Impossible de trouver une solution rationnelle à tout ça, ton esprit est trop fou pour voir les choses de manière réaliste. Alors, respirant pour que tes larmes ne se mêlent pas à tout ça, tu poses ton carnet sur tes genoux et profites de cet instant pour commencer à écrire :

"  Etre perdu dans un monde de fou, et rester seul dans le noir abyssal. Avoir toujours été entouré, mais penser que son histoire est la même que ce bon vieux Robinson... Dur à supporter non ? Et pourtant je le vis, mais ça, je ne le sais pas encore... "