Chapitre 11

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PDV Zayn

La pluie s'abattait sur mon corps exténué de fatigue, je manquai de vomir à chaque pas et la bile brulai mon œsophage mais je continuai à avancer jusqu'à ma maisonnette.

La journée au chantier avait été rude...
Enfin pour moi plus que pour d'autres, je n'avais pas réussi à contenir ma haine envers mon père et avait fini par me ruer sur un pauvre gars qui n'avait fait que me marcher dans les pattes. Suite à mon geste déplacé je n'avais eu le droit à aucun traitement de faveur et un garde m'avait asséné environ vingt coup de taser électrique afin de me remettre dans "le droit chemin" avait-il dit.

Arrivé à l'intérieur du petit habitacle je filai vers ma chambre afin de l'affaler sur le petit lit en ferraille. Mes jambes ne me permettaient plus de tenir debout, je pris une grande inspiration avant de porter une attention toute particulière à mon t-shirt, sale et déchiré, sur lequel une tâche d'un mélange de boue et de sang apparaissait clairement. À peine avais-je enlevé celui-ci qu'une odeur nauséabonde se propagea dans la pièce. C'était l'odeur de la chair brûlée...Une plaie béante cramoisie s'étalait sur mon flan gauche...Je tentai alors de l'effleurée du bout du doigt et sans avoir pu le retenir un cri de douleur déchira le silence pesant des quartiers de EYES.
Je soufflai pour évacuer la douleur mais des larmes se formèrent au coin de mes yeux, je m'empressai de les essuyées mais c'était inutile. Et bientôt je me mis à gémir comme un gosse, me tortillant sur mon drap, les yeux rouges vifs, le bide en feu et le cerveau en compote.
Je savais qu'il fallait absolument que j'aille à l'infirmerie car la blessure causée par le taser risquait de s'infecter mais je n'en avais pas la force et ma fierté en prendrait un coup. Je ne voulais me faire soigner par ces gens là.
"Après tout c'est de leur faute si j'ai la peau défoncée." pensai-je.

Le lendemain matin,
PDV Face

Un sac à dos sur les épaules je marchai en direction de la forêt afin de ramener quelques baies rouges qui nous permettraient de tenir de ou trois jours sans pain. Le soleil brillait dans le ciel et je m'étais réveillée sereine...Cette journée était la première que je passai en temps que femme de 20 ans, pas dans les meilleures conditions mais au moins il faisait beau, et je comptais restée la plus seule possible aujourd'hui pour que personne ne me dérange dans ma "bulle" de sérénité. La cueillette était donc une activité parfaite, sans UNDEADS dans les pattes et sans gardes (ou seulement une dizaine) pour nous hurler des ordres à la figure. Ma corvée ne commençait pas avant midi et il n'était que 7heures ce qui me laissai largement le temps de m'enfoncer dans la forêt et profiter de cette courte liberté...

Une petite brise caressait mon visage et mes pieds s'enfonçaient dans la petite pellicule de neige qui recouvrai le sentier, je fus d'ailleurs surprise de voir à quel point celle-ci fondait vite à seulement un jour de Noël...
"Autrefois, mes parents et moi jouions dans une tonne de neige..." songeai-je.

Je continuais à marcher un moment et soudain mes yeux se posèrent sur la clairière que je venais de traverser, j'y étais déjà allée une fois...
Le soir ou Zayn m'avait forcée à le suivre pour que je devienne son "amie", cela me semblai si lointain...
Mes pieds me guidèrent jusqu'au chêne ou ce soir là Zayn s'était effondré, je me souvenais parfaitement de sa crise puis de son étrange comportement...Il paraissait tellement vulnérable, tellement fragile que j'avais fini par accepter son amitié.
Pourquoi avoir fait cela?? Je n'en ai aucune idée. Mais sur le moment cela m'avait paru possible. À présent je regrettai d'avoir dit "oui", c'était dangereux et irréfléchi, Zayn n'était pas comme nous, il était différent, et sans doute pas fréquentable.
"C'est un habitant du Sian pas un UNDEAD, je ne peux pas devenir son amie."me raisonnai-je. Mais malgré moi une pointe de regrets envahit ma poitrine, j'avais pourtant prévue de l'oublier mais cela était plus facile à dire qu'à faire.
"Concentre toi sur ta cueillette au lieu de penser à un garçon que t'auras jamais!"se moqua alors ma conscience.

UndeadWhere stories live. Discover now