Hadès (Trilogie Hadès #1) [VF]

Hadès 2.0

—Comment ?

—Nous avons une proposition.

—Oui, puisque vos propositions se terminent tellement bien, la voix d'Hadès est pratiquement trempée de sarcasme venimeux.

—Allons Hadès, le regarde-t-il d'un mauvais œil. Tu sais que nous n'avons jamais prévu que cela se finisse ainsi. Notre nouvelle proposition n'est pas sans considération à tout cela. Si cela t'apporte du confort, elle n'est pas construite par moi-même ou par les douze autres.

—Les Parques? tous les muscles d'Hadès se raidissent et sa tête se lève lentement.

—Oui, affirme Zeus. Les Parques ont une nouvelle prophétie et elle est pur toi.

Hadès se tourne pour faire face à son frère et Zeus est si surpris par le dangereux assombrissement sur son visage qu'il se tait. Un lourd grondement résonne autour d'eux.

—Je fais moins confiance aux propositions des Moires que des tiennes, crache-t-il.

—Hadès-

—Non, dit-il sèchement. Elles sont la raison pour laquelle je suis dans cette situation. Elles ont planté la graine du doute dans son esprit. Elles sont les dernières créatures dans l'univers à qui je ferais confiance pour prophétiser l'issue de mon avenir.

—Tu ne fais confiance à personne Hadès, répond brusquement Zeus et son ton est si dur que les nuages commencent à gronder avec menace et ils grossissent en s'assombrissent comme du goudron. Et tu sais mieux que quiconque que tu ne peux ignorer leur prophétie. Le future qu'elles ont vu viendra, que tu l'acceptes ou non.

La mâchoire d'Hadès se serre et ses prochains mots sont saccadés. 

—Qu'est-ce qui te fais croire que cette prophétie me sera plus bénéfique que leur dernière ?

—Toi et moi savons que tu ne peux pas diriger seul et nous ne voulons pas que tu subisses encore plus de douleur, dit Zeus et Hadès se moque avec incrédulité. Nous ne le voulons pas, mon frère. Tu oublies déjà tes responsabilités; nous le remarquons. Toi et moi savons que tu t'effaceras si tu continues ainsi, et nous ne pouvons plus t'observer si désespéré et seul. Même le Roi de les Morts ne le mérite pas.

Hadès marque une pause, étudiant la détermination sur l'expression que son frère tente de ne pas laisser voir.

—Tu ne vas pas céder tant que j'écoute, pas vrai ?

—Évidement que non, sourit Zeus.

—D'accord, souffle Hadès fatigué. Quelle est leur prophétie ?

—Elles ont prophétisé que tu trouveras une reine. Une mortelle, cette fois. Peut-être que la présence d'une âme humaine t'autorisera à plus de compassion et de compréhension-

—Zeus, l'interrompt Hadès avec frustration. Je veux leurs mots exacts. Pas les tiens. Je crois moins à tes mots qu'aux leurs.

Zeus échoue enfin à garder sa propre colère sous contrôle. La pointe d'un éclair scie le ciel noir, déchirant trou béant dans les nuages pétillants. Mais, trop conscient par l'obstination sans bornes de son frère ainé, il réprime sa frustration avec réticence et se soumet à sa requête aboyé.

—Les cheveux de l'automne, les yeux verts, elle est le trésor que le monde n'a pas vu. Pendant quatre mois et pas un jour de plus, ton cœur de glace cette mortelle doit essayer de le conquérir. Le 120ème jour, si elle décide rester, cette résilience endurcie de ne pas aimer fondera.

Hadès ne bouge pas un seul muscle pendant plusieurs longues minutes, une réaction qui aurait terrifié n'importe quelle personne - ou divinité - jusqu'à l'os. Il rencontre enfin le regard de Zeus, son expression plus froide qu'un mur de glace.

—Me dis-tu qu'elles m'ont destiné une mortelle à essayer de trouver en elle la force d'aimer le Dieu des Morts ? 

—Oui.

—Même une déesse n'y est pas parvenue, répond Hadès d'une voix teintée d'incrédulité. Qu'est-ce qui peut vous faire croire qu'une mortelle pourra ?

—Les mortels peuvent être, étonnamment, compatissants Hadès, sourit la divinité bénignement. Tu les as seulement vu quand ils sont morts, ou quand ils sont dans leur champ Élysée. Mais étant vivants, ils sont particulièrement différents.

—Tu me demandes toujours de faire exactement comme avec elle, reprend Hadès et ses yeux sont vides. Je ne mettrai pas une autre dans tout cela et je ne la regarderai pas souffrir dans une vie qu'elle n'a pas désiré, par ma faute. Je suis peut-être un dieu, mais je ne suis pas immunisé contre la douleur.

—Et je ne te regarderais pas te laisser t'effacer à cause de ce qui s'est produit. Nous n'avons peut-être pas eu la meilleure des relations dans le passé, mais nous sommes toujours de la même famille Hadès. Je te considère toujours comme mon frère, dit sévèrement Zeus. Ce qui signifie que je ne resterai pas oisivement à te regarder rejeter la prophétie comme si c'était idiot. Je ferai ce qui nécessaire pour assurer que tu ne t'effaces pas dans le vide.

—Es-tu vraiment en train de me menacer, mon frère ? les sourcils d'Hadès se plissent.

L'air autour de Zeus semble grésiller de pouvoir tandis que son visage flétri de sérieux.

—Oui je te menace, Hadès. Mais je le fais pour ton bien-être.

—Très bien, soupire Hadès et ses épaules tombent quand il embrase l'inévitable. Je n'ignorerai pas la prophétie.

—Merci, Hadès, Zeus ne peut pas s'empêcher de montrer le soulagement qui prend place sur ses traits sages et il pose une main réconfortante sur l'épaule de son frère.

—Je n'ignorerai pas la prophétie, continue Hadès en levant son doigt avec un regard glacial avant que Zeus l'interrompt une deuxième fois.

Même si Hadès a une apparence plus juvénile des deux, il est toujours le plus vieux, et il a toujours réussi à soumettre son petit frère au silence avec un seul regard froid.

—Mais à une condition.

—Quelle est-elle ?

—Qu'elle le choisisse volontairement, dit Hadès et de la compréhension illumine le visage de l'autre dieu. Elle ne doit pas être forcée. Si, pour une quelconque raison, elle trouve la force en elle-même pour... se soucier de moi, sans être forcée ou contrainte pour une divinité, alors j'accepterai que la prophétie ait le potentiel de se réaliser.

—Évidement, Zeus hoche de la tête. Si elle tombe amoureuse de toi sans la force d'un dieu qui agit sur elle et elle choisit volontairement, alors elle restera aux Enfers et t'aidera à régner. Si ta condition est brisée, alors elle devra retourner à son ancienne vie et tous souvenirs de notre existence sera effacés de sa mémoire.

—Très bien.

Hadès incline sa tête, tournant les talons, prêt à disparaître dans la nuit, mais Zeus attrape son épaule avant qu'il ait la chance de le faire et lui envoie un regard ferme.

—La prophétie s'accomplira Hadès. Tu dois simplement trouver la bonne fille.

—J'espère, pour le bien de la mortelle et du tien, que tu as raison, Hadès pousse sa main, son expression s'assombrit et il disparaît alors de la vue.