Chapitre 25

25 5 7
                                    

Mise en garde, les deux chapitres qui suivent vont contenir des sujets sensibles. Ames sensibles s'abstenir. Il y a moyen de comprendre l'histoire sans lire les chapitres 24 & 25


PDV Elena 

Ça faisait plus d'une heure qu'Alex regardait dehors malgré qu'il ne se passait rien à l'autre bout de la fenêtre. Il était complètement perdu dans ses pensées, et je ne savais pas si je devais le déranger ou non. Depuis que je lui avais dit la veille que je voulais affronter mes problèmes, il semblait dans une sorte de trance. Comme s'il menait un combat intérieur. Dès que je me levais pour aller à la cuisine, il sortait de sa torpeur. Tout ce que je voulais faire, c'était courir et le serrer dans mes bras, et lui dire que tout irait bien. Le voir si triste était comme un coup de poing dans les tripes. Mais je ne le faisais pas. Il était trop fragile à ce moment-là pour que je me précipite sur lui. Cette fois, il allait devoir décider quand ou s'il voulait venir vers moi.

- Tu pars ?
- Non, j'allais juste prendre un encas. Tu veux que je parte ?

Ce n'était peut-être pas le moment de parler. Il avait encore l'air très secoué. Je me demandais qui était cet homme. Et qu'est-ce qui s'était passé pour qu'Alex soit dans cet état ?

- Pourquoi voudrais-je que tu partes ?
- Peut-être as-tu besoin d'un peu de temps pour rassembler tes esprits ?
- Je n'en ai pas besoin. Je suppose que je dois arrêter d'essayer de savoir quoi dire, et juste parler.
- Tu es sûr que tu es prêt à me parler ?

Parce que je n'en avais pas l'impression. Bien sûr, j'étais touchée par le fait qu'il voulait que je sache. Mais était-ce que c'était censé se passer comme ça ? J'avais l'impression qu'Alex se forçait à me parler, et je n'étais pas sûre que ce soit la meilleure chose à faire pour lui. Il frottait ses paumes sur son visage.

- Je pense que je ne serai jamais prêt. Léna, je ne peux plus faire ça.
- Faire quoi ?
- Garder cette partie de moi loin de toi. Tu es l'une des personnes auxquelles je tiens le plus, et ne pas être honnête avec toi me pèse sur la poitrine.

Eh bien, le moment de vérité était là. Je retournais m'assoir sur son lit.

- Cette personne qu'on a croisée t'a fait du mal, n'est-ce pas ?
- Soyons honnêtes, il m'a détruit

Voyant mon regard inquiet, Alex me souriait. Son sourire n'était pas sincère. Il essayait juste de me rassurer, comme toujours. Il fallait que je prenne sur moi et que je sois forte. Il en avait besoin.

- Je vais bien maintenant, ne t'en fais pas.

Il mentait comme un arracheur de dents. Alex n'allait pas bien. Il n'était même pas doué pour faire semblant d'aller bien. Soit Alex transformait sa douleur en colère incontrôlable, soit il la noyait dans l'alcool et la drogue.

- Je crois que tu ne vas pas aussi bien que tu le prétends. Tu n'aurais pas tes accès de colère ni cette attirance pour les substances illicites si tu allais bien.

Je m'attendais à ce qu'il me renvoie la balle, et me dise à quel point j'étais moi-même ravagée. Au lieu de ça, il hochait la tête.

- Tu as raison, mais j'y travaille. On ne dirait peut-être pas, mais j'ai suivi une thérapie pendant des années. J'ai également été dans des groupes pour partager mon expérience. J'essaye vraiment d'aller mieux et de devenir meilleur.

Alex s'asseyait sur son lit et serrait un oreiller contre lui. À cet instant, il ne ressemblait pas à un adulte, mais à un enfant terrifié et perdu. Jamais je ne l'avais vu aussi secoué. Je remarquais que je ne savais presque rien de lui quand il n'était pas avec moi. Alex ne parlait que rarement de lui-même, et quand il disait quelque chose, il ne parlait que de petites anecdotes. Pourtant, sa vie semblait tout aussi compliquée que la mienne, si pas plus. Ses mains tremblaient légèrement. Je m'avançais vers lui, mais Alex écartait ses mains pour éviter que je ne le touche. Sans hésiter, j'attrapais ses mains. Alex essayait de dégager ses mains alors je renforçais ma poigne. Il levait les yeux vers moi et je soutenais son regard. Je ne pouvais pas le laisser s'enfoncer dans sa détresse. Et si je ne pouvais pas l'en éloigner, je l'accompagnerais dans sa descente.

Parle-moi - Le RemakeWhere stories live. Discover now