Chapitre 2

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PDV Elena

Un étrange bourdonnement me sortait du néant. Ma conscience semblait avoir du mal à se manifester, comme si un lourd sommeil m'avait envahi et que j'essayais de me réveiller. Le bruit semblait devenir de plus en plus fort, et cette drôle de léthargie commençait enfin à se dissiper. En ouvrant les yeux, une lampe LED puissante m'aveuglait. Je devais cligner des yeux une dizaine de fois pour que ma vue redevienne plus ou moins claire. J'avais un mal de crâne horrible comme si un marteau me donnait des coups de l'intérieur, le corps tout endormis. Mes tempes doguaient, ce qui n'était pas un bon signe. Je réalisais également que j'étais aussi molle qu'une guimauve. Pourtant, je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait. Maman était assise à côté de moi en me serrant la main, mais moi j'étais où ? Des murs bleu clair, un lit avec des barreaux en métal, des draps blancs qui semblaient avoir été lavés mille fois... L'hôpital ? J'essayais de me lever rapidement mais mon corps me hurlait de ne pas bouger. Il s'opposait au moindre mouvement. Mon cœur loupait un battement et je sentais la panique m'envahir d'un coup. Maman se levait d'un bond pour essayer de me retenir mais c'était inutile, j'étais incapable de me lever de cet horrible lit. Qu'est-ce qui se passait ?

- Du calme ma chérie.

Malgré tous mes efforts pour me concentrer, la douleur me faisait tourner de la tête. À plusieurs reprises j'essayais de lever la voix, mais sans grand succès.

- Que s'est-il passé ? demandais-je à voix basse car même celle-ci ne voulait pas travailler.
- Tu as fait une chute pendant la danse. Le choc a été violent, mais tu as eu de la chance. Tu n'as que quelques séquelles.
- Quelques séquelles ?

Elle me regardait d'un air désolé avant de baisser les yeux. Là c'était bon, j'avais compris ce qu'elle voulait me dire. Je m'asseyais malgré les nombreuses protestations de ma mère et de mes membres. Ma jambe droite était emplâtrée des orteils jusqu'au haut de ma cuisse. Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible ! Comment j'allais danser maintenant ? Comment j'allais m'entrainer pour mon concours d'entrée ? La panique qui m'avait m'envahit augmentait et je commençais à hyper ventiler

- Elena, calme-toi !

Maman me tendait un sac pour que je puisse redominer ma respiration. À cet instant, le docteur Petit entrait dans la chambre. Ses cheveux avaient légèrement grisonnés depuis la dernière fois que je l'avais vu, mais il avait toujours ce sourire chaleureux. Mon angoisse se calmait un peu.

- Bonjour Elena, ça fait un moment qu'on ne s'est pas vu ici.

De fait, la dernière fois que j'avais été à l'hôpital pour moi, c'était parce que je m'étais cassé le poignet après avoir sauté de la balançoire. À ce moment-là, ça m'avait semblé une bonne idée. Jusqu'à ce que je touche sol. C'était le docteur Petit qui s'était occupé de moi. On s'était également revu dans ce même hôpital lorsque Mick était tombé malade. Je secouais la tête. Je n'avais vraiment pas envie de penser à ça maintenant.

- Bonjour docteur. Vous m'apportez une bonne nouvelle ?

Le docteur venait s'assoir sur la chaise en face de moi.

- Ne t'en fais pas, tu vas guérir. Tu as une fracture du tibia ainsi qu'une entorse moyenne au genou. Les deux se soignent.

Son sourire faiblissait un tout petit peu. Juste assez pour faire revenir mon angoisse au triple galop.

- Je sens comme un mais qui va suivre.

- Plutôt un cependant. Cependant, tu as fait une mauvaise chute, alors ton cartilage est légèrement abimé. Rien de grave, mais cela risque d'être douloureux si tu fais trop d'efforts physiques. Et comme tu le sais, certaines personnes qui ont eu une entorse une fois, font des entorses à répétition.

Parle-moi - Le RemakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant