Bonus : Écrire les scènes importantes

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Le rire du premier chevalier deviens ici une partie intégrante de la scène, il est décrit en détail et prends plusieurs lignes, sans être dans la longueur. Les phrases restent courtes et percutantes, avec une variation dans la longueur, pour ajouter du rythme.

Les paroles du premier chevalier montrent encore plus de sa personnalité. On expose ici sa logique interne : il pense que ses actions sont totalement justifiées, mêmes si elles sont terribles.

Le second chevalier avança. Son armure cliquetait à mesure qu'il défaisait les pans qui le gênaient. Le plastron, la charlotte, les cuissardes et les gants tombèrent au sol tandis qu'il avançait. Le premier chevalier tira son épée du sol avec vigueur. Dans un cri de colère il l'abattit sur le second.

Varier la façon dont on désigne les personnages permet de ne pas créer trop de redondances.

Celui-ci leva son épée pour la première fois depuis la mort de sa femme. Il intercepta le coup sans hésitation et dévia la lame. Il ne reculait pas d'un pouce tandis que son adversaire se déchaînait sur sa lame. Coup d'estoc, coup de taille, attaque sautée, rien ne passait. Bientôt, un tapis de feuilles piétinés apparût sous le second chevalier, ses pieds ne l'avaient pas quitté une seule fois.

Devant tant de force, le premier chevalier fit une attaque désespérée. Il chargea son adversaire, épaule en avant. Celui-ci absorba l'impact. Il cogna a plusieurs reprises avec le pommeau de son épée. Son adversaire tomba, le visage dans la boue. Il tendit la main vers son épée, mais le second chevalier la poussa du pied. Il jeta ensuite son épée avec désinvolture, tira le meurtrier debout et le frappa de toutes ses forces.

La symbolique des actes est forte ici, il faut la soutenir avec des petites références au cœur de l'histoire, suffisamment courtes pour bien s'intégrer et pour ne pas ruiner la scène : cela crée un effet très satisfaisant. C'est comme une blague, si on doit l'expliquer, c'est plus drôle. L'utilisation de termes spécifiques à l'escrime rajoute du réalisme à la scène. Le langage change, le second chevalier prends le contrôle du combat et de la narration, le premier chevalier est appelé "meurtrier".

La scène est suffisamment bien posée pour que l'on ai pas besoin de tout d'écrire. On se doute que le chevalier a frappé le dos du meurtrier avec son pommeau, on a pas de mal à visualiser la scène.

Son corps inerte percuta le sol avec fracas. Le souffle coupé, il eut du mal à retrouver ses esprits. Le chevalier s'avança et réitéra l'opération plusieurs fois, jusqu'à ce que ses poings soient en sang. Quand le meurtrier se mit à gémir, le visage tuméfié, le chevalier s'approcha et s'agenouilla à ses côtés.

Près de son oreille, il murmura : "J'étais là. Je sais ce que tu lui a fait."
Le meurtriers ouvrit des yeux emplis de terreur. Sa respiration accéléra tandis que le chevalier allait ramasser son épée. Il tenta de s'échapper en rampant, mais le chevalier le rattrapa.

La quantité de détails n'est pas importante, ce qui est capital c'est la qualité. Qu'est-ce qu'on décrit ? Quelle est leur utilité ? En très peu de détails on peux résumer les nombreux coups que le meurtrier à reçu.

Le très court dialogue révèle une information importante. Plus tôt dans le récit, on peut avoir raconté la mort de la femme par le point de vue du chevalier, et ainsi ne pas expliquer clairement ce qui s'est passé au lecteur. Rajouter des secrets que le personnage connaît mais pas le lecteur créé une attention toute particulière de sa part : il veut connaître le secret. De plus, le lecteur se met à inventer sa propre théorie, qui n'est ni soutenue, ni démentie par le récit. C'est un mystère qui va garder le lecteur réveillé le soir.

Le meurtrier s'arrêta, pétrifié de peur. L'épée se plaça lentement au dessus de lui. Dans des yeux comme des braises, il eut un petit aperçu de ce qu'était l'enfer. L'épée descendit tel la lame de la guillotine. Elle se planta dans l'estomac de l'homme qui avait tué. Un grand cri de souffrance résonna dans la forêt. Quelques oiseaux s'envolèrent, des larmes coulèrent, les sanglots d'un homme délivré de son fardeau.

L'épée devient presque un personnage en soi, ou en tout cas n'est pas rattaché par le récit à la volonté du chevalier. La référence à la guillotine pose la question du thème de la justice et de l'impartialité des actes du chevalier : ce sont les coupables qui sont guillotinés. On comprends que les "yeux comme des braises" sont les yeux du chevalier grâce à la description faite de son regard quand il retire son casque.

Dans les dernières phrases, qui restent courtes pour montrer une certaine simplicité, on passe dans les métaphores, car une fois de plus on est dans l'émotion. Non seulement celle du personnage, mais aussi celle du lecteur. On clôture sur une référence symbolique (les oiseaux qui s'envolent, signe de liberté) qui est bien placée dans le contexte (il y a des oiseaux en forêt qui peuvent êtres effrayés par les cris), suivi d'une phrase qui viens terminer le fil narratif du personnage. Ce qui était central chez ce personnage était son besoin de se venger, c'est fait, le récit s'arrête donc là.

Comment écrire une histoire cohérenteWhere stories live. Discover now