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-Jen, tu aurai pas vu ma chemise rouge ? Lance John, encore dans la salle de bain. Son ton est pressé, comme s'il n'avait pas le temps de tourner en rond.
-Celle que tu portait le jour où Henry Knight est venu pour nous entraîner à Baskerville ? Répond Jennifer en prenant la peine de lever son nez de ses bandes de cires. Elle se rappelle alors ce voyage à Baskerville. Cette enquête était complètement folle et les garçons avaient été obligés de l'emmener sur le terrain car il était trop dangereux de la laisser à Baker Street sans surveillance le temps de leur escapade. Elle se souvenait s'être caché dans les bras du docteur Watson lorsque Sherlock leur avait joué un sale tour dans le laboratoire. Elle se rappelait que le grand détective l'avait protégé dans le ravin, et qu'elle avait été au milieu de la dispute des deux hommes. Elle eu un souvenir du trajet de retour durant lequel elle s'était endormie contre le détective et qu'il n'avait rien dit. Il avait même posé son trench sur elle et avait replacé une mèche derrière son oreille. Elle se fit ramener dans la réalité par la voix d'un blond qui avait été parfait avec elle durant toute l'enquête et qui avait cherché à la protéger du chien monstrueux.
-Oui. Celle ci. Je l'ai mis dans la machine et depuis, je ne la trouve plus. Ronchonne le médecin militaire.
-Elle est dans ta penderie. Je me suis occupé du linge. Tire elle en disant cela la bande qui colle à son tibia. Le bruit bien distinct accompagne une exclamation de douleur venant de la jeune femme.
-Je ne comprends pas pourquoi tu prends la peine de te piler alors que tu ne peux même pas sortir de l'appartement. Se moque le blond en allant chercher dans sa chambre la dite chemise.
-Confort personnel. Je n'aime pas cette sensation de malaise que me procure la pilosité. Rétorque elle. Et sur ces mots, le détective Sherlock Holmes rentre à l'appartement en claquant la porte.
-Je vais finir par tuer Lestrade un jour. Il est pire que toi John. Il a tous tes défauts, ta lenteur, ton engourdissement, ta façon de rater l'essentiel... Mais en pire. C'est épuisant. Soupir Sherlock en jetant son manteau sur une chaise.
-Va te faire couler un bain. Suggère Jennifer en rangeant discrètement son matériel. Elle va dans la salle de bain et applique une crème hydratante sur ses jambes et ses cuisses.
-Tu es coiffée, épilée, ta peau est plus nette et soignée que d'habitude, tu as des chaussettes courtes, tu as fais tes ongles... Je ne saurai pas que tu es confinée ici jusqu'à ce que nous trouvions une solution pour arrêter ton psychopathe d'ex petit ami, je pourrais parier que tu as l'intention de sortir quelque part.
-Sois pas débile. Je peux pas sortir. Roule elle des yeux.
-C'est ce que je disais. Contre il.
-Alors pourquoi tu me fais ton numéro ? Croise elle les bras, l'œil plissé dans une intention de le sonder.
-Parce que c'est bizarre. John, tu l'as encore invité à sortir ? C'est pour ça que tu cherches la chemise qu'elle avait autant apprécié quand on l'a emmené avec nous ? Tu n'as pas encore compris qu'elle ne veut pas de toi ?
-Jaloux ? Souris l'ancien militaire. La totale absence de réponse du détective amuse beaucoup Jennifer et rend assez satisfait le docteur Watson.
-Pour ta gouverne Sherlock, je me suis apprêté pour me sentir féminine.
-Et je cherche cette chemise parce que j'ai un rendez-vous figure toi.
-John, Lestrade à besoin de nous. Interpol, Scotland Yard ça te rappelle rien ? On a une affaire en cours ! Lui fait face le sociopathe pour lui barrer le passage et le forcer à le regarder pour capter son attention.
-Ils peuvent se passer de moi. Esquive le blond.
-Pas moi. Laisse tomber Sherlock. John et Jennifer échangent un regard complice. Sherlock ne s'est même pas rendu compte de la gentillesse et la beauté de sa phrase.
-Tu ne peux pas refuser. Hausse elle les épaules avec un air charmant. John passe sa main sur son visage.
-Bon d'accord. Se résigne il a contre cœur. Même si au fond de lui, il est heureux comme tout de savoir à quel point il est important pour son colocataire.
-Bien, alors allons-y. S'empresse le grand brun, attrapant son manteau, se félicitant de ne pas l'avoir rangé. De toute façon, il ne range jamais rien.
-Tout de suite ? S'étonne le médecin.
-Oui.
-On a rien mangé ! S'écrit il.
-Attendez... Je vais vous faire des sandwich rapidement. Comme ça vous mangerez en route. Propose Jennifer.
-Tu nous retiens même pas. Souligne Sherlock.
-Tu resterai ? Aguiche elle afin de le déstabiliser.
-Hum... Pourquoi cette question ? Ça changerai quelque chose ?
-C'est à voir. Se tourne elle vers la cuisine. John fais semblant de faire une attaque.
-Allez ramène ta fraise Sherlock, je ne veux pas rester au milieu de votre jeu de tourtereaux. Vous me mettez très mal à l'aise. On mangera plus tard, grouille. Se dépêche il en courant d'une pièce à l'autre pour s'habiller le plus rapidement possible afin de sortir de cet enfer. Pendant tout ce temps, Sherlock était resté figé, pétrifié et immobile, contemplant la jeune femme qui préparait les sandwich. Elle était fascinante. Vraiment. Il n'avait pas forcément de sentiments pour elle. Il en avait bien sûr, mais disons qu'il n'était pas amoureux d'elle. L'amour était pour lui une chimère, une invention. Il savait qu'il avait de l'affection pour elle et malgré le fait qu'il prône être un sociopathe il était parfaitement conscient qu'elle comptait beaucoup pour lui. Tout comme John. A une échelle différente évidemment. Jennifer était une femme une vraie, et pour la première fois de sa vie, il avait éprouvé du désir pour elle. C'était depuis le soir où il s'étaient rentrés dedans. Elle était si proche de lui, et l'embrasser était si facile... Elle n'aurait même pas dit non, bien au contraire. Il l'avait su. Il l'avait déduit. S'il avait fait un pas en avant et s'il s'était un peu penché, Jenifer aurait d'elle-même agrippé sa nuque pour l'embrasser. Et c'était justement ça qui avait réveillé en lui sa part masculine. Il était conscient qu'il était maître de la relation et que s'il voulait elle pourrait être sienne. C'était cette tentation, cette conscience qu'il était possible qu'il soient ensemble qui avait réveillé l'Homme qui sommeillait en lui. Mais il luttait pour que cet Homme se rendorme. Or, c'était parfois impossible. Comme aujourd'hui par exemple. Sa robe grise, plus une chemise de nuit qu'autre chose qui collait à sa peau et qui était trop courte la mettait dangereusement en valeur. Elle est belle. Fascinante. Enivrante. Et puis sa coiffure soignée et sa peau luisante. Et...
-Sherlock ? La voix de John était comme un bruit de fond. Il n'existait qu'elle pour l'instant. Dans son palais mental, il s'imagine avancer près d'elle et poser ses mains sur ses épaules pour l'amener à se tourner vers lui afin de lui faire face. Il essaie de se représenter plusieurs scénarios mais à chaque fois l'image de Jim entre son esprit et casse la romance potentielle. Elle aime Jim. Certes elle a été attirée par lui quelques temps et il l'a su, mais comme il n'a jamais répondu à cette attirance en lui montrant qu'il était possible que ce soit réciproque, la flamme s'est éteinte pour elle. Mais le feu brûle pour lui. Et il n'y a que dans son palais mental où dans ses rêves qu'il peut voir où leur relation pourrait les mener, dans une réalité où il ne serait pas un fameux détective sociopathe et où elle ne serait pas l'ex de son pire ennemi.

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Salut ! J'espère que ça vous plaît toujours ! Le prochain chapitre est en fait la suite de celui ci. Je l'avais coupé en deux ! Bonne lecture !!!

Bienvenue au 221B Baker StreetWhere stories live. Discover now