Vie Quotidienne

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Jennifer était devenue une colocatrice en moins de deux semaines. Son charme, son esprit vif, son sarcasme et ses touches d'ironie avaient fini par séduire les garçons de Baker Street. Elle était en plus d'une beauté qui s'accentuait de jour en jour. Son teint pâle avait pris des couleurs plus roses. Ses cheveux étaient plus lumineux et plus souples. De jolies boucles avaient commencé à se dessiner. Ils avaient aussi incroyablement poussé. De court jusqu'aux épaules ils descendaient maintenant jusqu'au milieu de ses bras atteignant bientôt le coude. Ses yeux cernés et vitreux c'étaient emprunt d'une couleur plus intense et d'une nouvelle luminosité. Celle de la vie. Grâce aux bons soins du Dr Watson, elle se sentait beaucoup mieux parvenait à marcher et pouvait même aller courir dans le parc, accompagnée des deux hommes qui la surveillaient elle et les alentours. Guéri, embellie, elle était devenue plus douce, plus gentille et beaucoup plus drôle. Elle était devenue la femme parfaite. Et ce autant du point de vue de John que de celui de Sherlock. (Eh oui, notre beau brun sociopathe n'avait pas vraiment tardé pour s'attacher à elle. Et puis en ce qui concernait l'ancien militaire blond, ce n'était pas difficile pour lui de s'attacher à une jeune femme aussi belle et aussi parfaite en tout points)

La vie à l'appartement était donc devenue beaucoup plus sympathique, détendue mais surtout agréable. Une certaine complicité s'était alors installée entre les colocataires. Jennifer se sentait bien entourée et riait beaucoup. Elle n'était presque plus triste de devoir échapper à Jim, pour lequel elle conservait d'intenses sentiments interdits.

Elle préférait de loin jouer aux cartes avec Mme Hudson, parler des heures avec John et contredire et reprendre Sherlock. Si elle avait été adoptée par la logeuse et si l'ancien militaire blond cendré avait eu un sérieux coup de cœur pour elle, Sherlock gardait ses distances et était méfiant. C'était au moins ce qu'il tentait de se convaincre. Il lui arrivait (trop souvent à son goût) de rire aux blagues de la jeune femme ou de s'inquiéter pour elle quand elle grimacait de douleur. Il avait le cœur serré quand il l'entendait faire des cauchemars. Bref, il se méfait d'elle, mais il se butait à l'évidence qu'il s'impliquait, s'intéressait à elle et l'aimait donc assez bien.

Jennifer avait donc ses activités favorites avec Holmes et ses proches. Elle adorait regarder la télévision avec Mme Hudson, passant son temps à critiquer les télé réalité et s'impliquant à fond dans les films et séries, papotant avec elle et lui préparant le thé. Elle avait une passion pour les jeux d'échecs avec Sherlock, et leur discussions tardives sur le canapé au milieu de la nuit. Discussions qui n'avaient jamais rien de personnel. C'était bénin et souvent piquant, cherchant à déstabiliser l'autre (Sherlock cherchait en vain une preuve qu'elle était complice de Moriarty et Jennifer voulait le piéger pour qu'il admette qu'il l'apréciait bien). Elle partageait avec John une amitié inédite. Elle se promenait au parc, cachée contre lui, évitant les caméras de surveillance, elle l'écoutait lire des livres et elle riait. Jamais elle n'avait autant rit qu'avec lui. Surtout devant mycroft ! Elle continuait de jouer sa petite amie et elle adorait ça ! Faire tourner en bourrique le gouvernement britannique était une chose qu'elle adorait. Et John avait au moins l'avantage qu'on le félicite pour sa capacité à garder une femme plus d'un mois. C'était une vie parfaite. Une vie rêvée. Une vie simple et délicieuse.

***

Jennifer se couche sur Sherlock pour l'embêter et prendre la télécommande sous le regard amusé de John.

-Aurais tu envie que je te porte de l'attention ? Bougonne le détective.

-Ah, et bien je n'ai pas eu à chercher longtemps. Souligne elle en glissant un coup d'œil complice au médecin militaire. Sherlock grogne et se lève pour aller jouer du violon.

-Elle est irréparable. S'agace le détective en roulant des yeux. John incline la tête approuvant en silence. Ce qui lui vaut un coup de poing de Jennifer qui rit aux éclats de cet agréable moment. Sherlock finit par trouver cette situation plus que ridicule et il se lève en soufflant pour aller chercher son violon.

-Je crois que je l'ai agacé non ? S'inquiète alors la jeune femme.

-Je penses que Sherlock est l'un de ces hommes qui tentent de changer parfois qui il est. Et le retour à la réalité le fait sûrement penser qu'il a été faible de se laisser avoir en laissant paraître ce qu'il veut cacher. Sourit gentiment John.

-Ce qui veut dire ?

-Désolé de te le dire, mais
Sherlock est humain. Il se cache derrière un mur de glace. Et quand il se rend compte qu'il a une réaction humaine, ça le frustre et il décide de fuir. Lance le Dr Watson en baillant.

-Ha. Intéressant. Dit elle songeuse. Elle se plongea dans le souvenir de son amant, Jim, qui lui avait demandé de se méfier du détective. Finalement Sherlock n'avait rien de si dangereux que ça, il était même assez séduisant et quand il le voulait il pouvait paraître drôle.

Elle avait même fini par ressentir des choses pour lui. Mais elle s'en était voulu et avait décidé de replonger dans son amour pour Moriarty. Même si Sherlock devenait son ami avec le temps. Ils étaient même allés ensemble enquêter sur un "molosse".  Il faut bien avouer que l'enquête était vraiment très intéressante mais pour la raconter, Jennifer allait conseiller à tout le monde d'opter pour le site du célèbre Dr Watson.

En bref, la vie avec Sherlock et John était parfaite. Seul bémol, elle sentait bien qu'elle tombait amoureuse du plus grand ennemi de son amour, Jim Moriarty. Et ceci, elle refusait de se le permettre.

Bienvenue au 221B Baker StreetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant