Chapitre 88: Hétérogénéité

133 9 1
                                    

« Oh, Reine. Vous avez dit que vous aimiez l'or ?

-Hmm ? Ah, vous faites référence à la lettre. L'avez-vous lue ?

-Oui. Mais quand je suis parti, la chambre n'était pas encore prête... »

Le doux rire d'Heinly se fit entendre.

« Peut-être sera-t-elle décorée avec de l'or quand vous arriverez. Attendez-y vous.

-J'ai beau aimer l'or, la chambre n'a pas besoin d'être de cette couleur.

-Votre mari est en or.

- !

-Si vous vous allongez à côté de moi, votre vision deviendra entièrement dorée.

-Dans ce cas, je vous tournerai le dos avant de m'endormir.

-Comme dans notre position actuelle, peut-être ?

- ! »

Pour ne pas oublier que nous montions un cheval, j'ai attrapé les reines aussi fermement que possible. Heinly se comporta ainsi durant l'intégralité du trajet. Notre conversation était légère, mais nous discutions du fait que nous étions en couple de manière embarrassante.

A chaque fois, j'affichais de l'étonnement. Aussi souvent qu'il mentionnait qu'il était mon mari, que j'étais sa femme et sa partenaire, la fièvre me montait au visage. Mais je ne pouvais lui dire : 'Ne dites pas ça', je ne pouvais rien dire d'autre...

« Au fait, Reine. Saviez-vous que... il n'y a pas de palais dédié à la reine dans le Royaume de l'Ouest ?

-Dans ce cas, où est-ce que je dors ?

-Il y a trois chambres au même étage : la chambre commune installée au milieu entre celles du roi et de la reine.

-... pourquoi un telle structure ? »

Une telle disposition n'était-elle pas embarrassante ? Peu importe à quel point votre couple est soudé, il est des moments où vous aspirez à la solitude. D'ailleurs, n'étions-nous pas juste mariés de nom?... Heinly s'exclama doucement à nouveau :

« Ah ! Nous utilisons un lit spécial. »

Ses propos insinuaient-ils qu'il attendait avec impatience la première nuit ? J'étais surprise, d'une certaine manière.

Cette fois, le ton d'Heinly avait perdu son côté joueur pour se révéler plus sérieux. J'espérais que ma question ne lui avait pas semblé rude. Le lit était donc vraiment spécial ? Dans tous les cas, c'était plausible.

Tout d'abord, je souhaitai descendre du cheval. Quand la frontière apparut, je poussai un soupir de soulagement. J'allais enfin pouvoir me libérer de cette position embarrassante. Mais, ma tension refit surface quand j'aperçus la file de charriots, gardes et Sire McKenna qui patientaient derrière la frontière.

Je ralentis et m'approchai. Une fois le cheval complètement à l'arrêt, deux gardes du Royaume de l'Ouest s'avancèrent pour en prendre les reines.

Pendant ce temps, Heinly descendit et me tendit la main. Quand je l'attrapai pour descendre, McKenna s'approcha et me salua avant de poser une question:

« Votre Majesté, j'avais envoyé deux chevaux. Pourquoi n'en montez-vous qu'un ? »

Deux chevaux ? Impassible, Heinly secoua la tête alors que je le regardais.

« Tu te trompes, McKenna.

-Ah oui ? J'ai fait une erreur ? Je suis certain d'avoir envoyé deux chevaux.

-Il n'y en avait qu'un. »

Heinly, qui s'exprimait franchement, me jeta un coup d'œil. Quand nos regards se rencontrèrent, il gloussa, prétendant que McKenna commettait beaucoup d'erreurs.

Remarried EmpressWhere stories live. Discover now