Chapitre 29

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- Qu'est-ce que vous allez en faire ? Demandais-je en regardant le captif à mes pieds.

Mon garde du corps, puisqu'il s'est lui-même autoproclamé comme tel, me répond :

- Nous allons l'emmener à la base et nous allons l'interroger sur l'Organisation et sur l'élément Eau.

- Vous allez le torturer ? Criais-je abasourdie. Mais vous n'êtes pas censés être pacifiques ?

Je sens les regards interrogateurs des autres personnes présentes dans la pièce.

Après que William et moi avons utilisé nos pouvoirs, les membres de l'Organisation sont partis, laissant leur chef blessé à notre merci. Les services de sécurité l'ont ligoté et emmené dans notre salon. J'avoue que le voir se vider de son sang sur le tapis qui a l'air d'avoir coûté cher ne m'enchante guère, surtout que le sang ne part pas bien au lavage. Mais ça ils s'en moquent, ce n'est pas eux qui nettoie.

- Capu, je crois que tu n'as pas très bien compris, me répond Matthew. Les services de sécurité sont humains.

Ah oui ? J'avoue que je n'ai pas remarqué. D'un autre côté je n'ai pas tellement eu le temps de faire attention.

- Mais vous êtes au courant de l'existence des Choisit ? Comment ça se fait ?

Comment des agents secrets d'un pays peuvent être au courant de notre existence et l'accepter ?

- Nous avons passé des accords avec les gouvernements terriens pour pouvoir nous balader, dit Thomas. Mais ils ne savent pas réellement qui nous sommes.

Je comprends mieux. Je ne suis pas sûre que savoir qu'il y a des humains avec des pouvoirs en liberté sur Terre soit du goût des gouvernements.

Je vois Mr mon Garde Du Corps empoigner notre ennemi et le traîner à l'aide d'autres agents en direction des véhicules à l'extérieur.

- Je vais accompagner le captif à la base, déclare celui-ci. En attendant, je veux tous les hommes qui restent, en faction devant chaque entrée de cette propriété. Je veux aussi que vous gardiez un œil sur les Porteurs. Capucine, William et Matthew vous ne sortez pas de cette maison.

J'entends Matt souffler.

- Je vais faire du sport alors, dit-il finalement. Si vous me cherchez je suis en bas.

Je me tourne donc vers William.

- Un film ça te tente ? Lui demandais-je. Il pleut, il ne fait pas super chaud et on doit rester enfermer donc moi je suis partante pour un film.

Je le vois me faire un grand sourire et acquiescer.

- Je vais chercher les couvertures et la nourriture, tu te charges du film, me lance-t-il avant de s'élancer vers le premier étage.

J'allume donc la télé à la recherche d'un film intéressant à voir. C'est en voyant l'affiche d'Harry Potter que je me motive pour un marathon Harry Potter. Je lance le premier film et attend sagement que William descende avec son chargement.

Ce n'est pas la première fois que nous allons regarder un film ensemble et que nous passons du temps tous les deux. Pourtant, je suis un peu stressée. Tout ce temps passé avec lui m'a renforcé dans l'idée que lui et moi partageons un lien profond.

- Génial, Harry Potter ! Ça faisait super longtemps !

Je lève la tête, surprise de sa présence. Perdue dans mes pensées, je ne l'ai pas entendu revenir.

- Tu es très jolie quand tu réfléchis, continue-t-il en m'adressant un sourire resplendissant.

Je sens mon ventre faire le grand huit.

Il s'installe à côté de moi pendant que je lance le film. La pièce est plongée dans la pénombre pour éviter que la lumière ne gêne le visionnage du film. De toute manière étant donnée la météo extérieure, il fait tellement sombre dehors, que l'on a l'impression d'être la nuit.

Alors que le film avance, je sens ma concentration sur l'histoire diminuer et celle sur mon voisin augmenter. A l'origine, nous étions tout deux à une assez grande distance. Ne me demandez pas comment, nous sommes maintenant très proches. J'ai la tête posée sur son torse et sa main se trouve derrière mes épaules.

- Tu sais Capu, me souffle-t-il, je crois que j'ai eu un réel coup de foudre la première fois que je t'ai vu. Au début je pensais que c'était juste parce que j'avais ressenti ton pouvoir. Mais en réalité ce n'était pas du tout ça. Depuis que je te connais, même si nous n'avons pas été proche dès que le début, je me sens apaisé, je me sens comblé. Tu es magnifique Capu. Tout d'abord tu es extrêmement belle. J'adore ton visage et ses expressions, j'adore ton rire et ton sourire et j'adore ta personnalité. Ça fait maintenant près de 8 mois que nous nous connaissons et un peu moins que nous nous fréquentons mais je sais que je t'aime. Ce que je ressens pour toi n'est aucunement de l'amitié ou un vague sentiment d'attirance. Alors je ne te demande pas de me répondre maintenant ni de m'aimer en retour mais sache que mes sentiments sont sincères envers toi. J'espère ne pas t'avoir gêné en tout cas, finit-il d'une toute petite voix.

Je suis figée. En moi se mélange une immensité d'émotions toutes plus fortes les unes que les autres. Tout d'abord je ne m'attendais absolument pas à ce que William se confie à moi d'une manière aussi soudaine, ni qu'il ressente cela pour moi. Mes joues sont rouges et je sens ma respiration être plus rapide que d'habitude.

Et tout d'un coup je sens. Je sens ce que je dois faire. Mes sentiments sont clairs.

- Tu ne m'as pas gêné Willy, pas du tout. Au contraire. Tu m'as dit ce que tu pensais et ce que je souhaitais te dire depuis un bout de temps.

Je me sens tirée du canapé d'un coup. William nous a relevé. Je me tiens donc face à lui.

- Quelle est donc ta réponse ? Me demande-t-il, une pointe d'angoisse dans la voix.

- Ma réponse est que je t'aime Willy, répondis-je en lui souriant.

Lorsque mes paroles parviennent à son cerveau, je vois son visage s'illuminer et ses yeux pétiller de joie. Il me prend d'un coup dans ses bras, me fait tourner dans les airs et me repose au sol. J'explose de rire, sa réaction est juste adorable.

Puis, il s'approche doucement de moi. Ses mains se mettent de part et d'autre de mon visage et, délicatement, ses lèvres se posent enfin sur les miennes.

Feu et GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant