Chapitre 9

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Aujourd'hui va être une belle journée. Je le sens. Même si on est lundi et que, par conséquent , je dois détester ce jour, j'ai le sentiment que je vais passer une très bonne journée. Il fait beau, les oiseaux chantent, et même si nous nous rapprochons de plus en plus de l'hiver, la température est agréable.

J'ai passé mon samedi après-midi dans les bois à observer les trois sorciers, magiciens ou je ne sais pas comment les appeler, mais je n'ai rien vu d'étrange. Un samedi, rien de plus normal : William et Matthew ont disputé un match de basket, Dave était assis dans la véranda et a bouquiné tout l'après-midi et l'oncle Thomas a jardiné. Rien d'exceptionnel en somme.

- Coucou ma belle ! s'exclame Maria. J'ai l'impression que ça fait des jours qu'on ne s'est pas vues, alors que ça ne fait que deux jours !

- Et bien tu m'as l'air en forme pour un lundi toi, lui dis-je amusée.

- C'est grâce au café ! Je m'en suis avalé trois tasses ce matin. J'ai passé la nuit à regarder ma série. C'était HORRIBLE ! Mon personnage préféré est mort ! J'ai cru que mon cœur allait se déchirer de douleur !

- Rien que ça, rigole Abby en arrivant derrière nous.

- Tu ne peux pas comprendre ce que je ressens Abby ! J'avais un lien particulier avec ce personnage ! Gémit Maria en ouvrant son casier d'un geste théâtral.

- Je crois qu'elle est folle, me dit Abby en se tapant le front.

- Je crois aussi, lui répondis-je morte de rire.

- Einstein aussi était considéré comme un fou, rétorque Maria en voyant qu'on se moque d'elle.

- J'ai le regret de t'annoncer ma chère amie, qu'étant donné ta moyenne en chimie, tu ne seras jamais Einstein. Pour le bien de cette planète un seul Einstein suffit largement, conclut Abby en prenant Maria par le bras et en la poussant vers la salle de cours.

Je finis de prendre mes affaires d'anglais et ferme mon casier.

- Salut princesse !

- Aaaaaaaah, hurlais-je incapable de retenir mon hurlement. Non mais ça ne va pas abruti ! Tu m'as fait peur !

Matthew est mort de rire. Cet imbécile a attendu que je ferme la porte de mon casier pour m'effrayer.

- Qu'est-ce que tu veux ? Grommelais-je en me penchant pour ramasser mes affaires que j'ai laissé tomber sous le coup de la surprise.

- Rien du tout voyons. Je n'ai pas le droit de prendre de tes nouvelles ? Demande-t-il avec son éternel sourire moqueur.

- Non tu n'as pas le droit, rétorquais-je encore énervée.

- Oh la princesse est vexée, c'est mignon comme tout, rigole-t-il.

Je le regarde comme si une deuxième tête s'était ajoutée à la première. Depuis le début de l'année j'ai droit à des regards noirs, du dédain, de la moquerie et j'en passe mais alors je n'ai jamais vu cette façade de lui. Il doit avoir forcé sur le café lui aussi ce matin, c'est pas possible sinon. Je ne vois pas d'autre explication possible à ce changement d'humeur soudain.

- Tu t'es cogné la tête en te réveillant ce matin ? Lui demandais-je en levant mon sourcil.

- Très drôle, répond-il. J'aime bien comment tu es habillée aujourd'hui, continue-t-il en me regardant de haut en bas. Il ne te manque plus que la casquette et les lunettes de soleil et tu seras presque aussi discrète que samedi.

Grillée. Surtout faire genre que je n'ai pas compris et reprendre le contrôle de la conversation.

- Je ne sais pas de quoi tu parles, c'est bête, assurais-je sur un ton parfaitement maîtrisé. Maintenant si tu pouvais te pousser de mon chemin, ça m'arrangerait pas mal. Contrairement à d'autres, je veux avoir un avenir moi.

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