Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre IV

9. Le choix

— Qu'est-ce que vous faites là ? demanda Léana à Méléagant, sous le regard troublé de Lancelot.

— Je viens vérifier que les choses se passent correctement ici.

— Et pourquoi il peut pas vous voir, Lancelot ? Ne me dites pas que c'est parce que vous êtes vexé qu'il ait sauvé Arthur, vous boudez, c'est ça ?

— Pas du tout, se défendit La Réponse.

Il se leva du rocher sur lequel il était assis, prenant davantage de place, et devenant plus impressionnant.

— Je vais vous surveiller de très près, vous ne pourrez pas vous échapper d'ici, j'espère que c'est bien clair.

— Vous vous êtes déjà arrangé pour ça, répondit Léana en montrant ses mains enchaînées.

— Faites ce qu'il vous dit, pour l'instant, ou je m'arrange personnellement pour achever de mes propres mains Arthur.

Ce fut sur ces menaces que l'homme en noir disparut.

— Alors, qu'est-ce qu'il voulait ? demanda Lancelot avec curiosité, malgré un détachement apparent.

— Rien d'important. Je crois qu'il vous boude.

Quelques jours plus tard, Guenièvre se tenait tristement à la fenêtre de sa chambre. La situation en Carmélide était devenue insoutenable, en particulier depuis l'arrivée de son père. Léodagan et Séli semblaient attendre quelque chose de Guenièvre qu'elle ne comprenait pas, et ce manque de compréhension entre eux menait à des disputes violentes. Une bonne partie des assiettes avaient été brisées, et les portes claquées si souvent que leur bruit ne surprenait plus personne.

L'ancienne reine n'avait plus personne à qui se raccrocher, personne à qui parler ou se confier. Elle ne s'était jamais sentie aussi seule en Carmélide, ce qui lui rappela la raison pour laquelle elle y restait toujours aussi peu de temps.

Ses pensées vagabondèrent alors du côté d'Arthur. La jeune femme espérait que son mari survivrait à tout cela. Que ferait-elle si jamais il... si jamais elle devenait veuve ? A cette idée, les larmes montèrent immédiatement aux yeux. Non, il fallait garder espoir.

Combien de temps cela prendrait-il à Arthur pour guérir ? Est-ce que seulement on guérissait de l'envie de mourir ? Guenièvre l'ignorait, elle ne comprenait même pas qu'on puisse seulement songer à s'ôter la vie.

Merlin devait sûrement s'occuper de le soigner, à moins que Léana ait été retrouvée. Mais Guenièvre ne se berçait pas d'illusions : elle savait qu'elle aurait été prévenue, si jamais l'enchanteresse avait été retrouvée. Mais est-ce que seulement quelqu'un avait été envoyé pour la chercher ? Il lui semblait qu'à part elle, personne ne se souciait de ce qu'il était advenu de Léana.

Pourtant, c'était grâce à Léana que les choses avaient tenu aussi longtemps à Kaamelott. Sans elle, le royaume aurait sombré encore plus tôt. Sans elle, Guenièvre aurait sombré encore plus tôt.

L'ancienne reine ne supportait plus cet environnement anxiogène. Entre l'attente de nouvelles et les disputes familiales, elle n'avait qu'une envie, partir le plus loin possible.

Soudain, elle se redressa : une idée lui avait traversé l'esprit. C'était évident, il fallait qu'elle le fasse : partir de chez ses parents pour aller à Tintagel veiller Arthur. Elle savait qu'elle ne serait pas de trop pour s'occuper de lui et seconder Ygerne de Tintagel.

Mais il fallait avoir un plan, pour mener ce genre de projet. Il était évident que ni Léodagan, ni Séli ne la laisseraient partir. Elle devait attendre le moment où elle ne serait pas surveillée pour partir. Il fallait aussi qu'elle se renseigne sur le trajet, et qu'elle emmène de l'argent avec elle. Beaucoup d'argent.

Guenièvre ne connaissait rien au monde, elle en avait toujours été préservée. Mais aujourd'hui, elle décidait de se confronter à ce monde pour retrouver son mari, malgré la peur qui commençait à lui tordre le ventre.

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Et voilà pour le chapitre 9 ! 

J'ai choisi la chanson Penser l'impossible de la comédie musicale Mozart l'opéra rock, parce que c'est exactement ce que fait Guenièvre dans ce chapitre : elle pense l'impossible.

Il lui parait impossible et même impensable jusque-là d'échapper à la vigilance de ses parents pour traverser le pays entier pour retrouver Arthur, même pour la première fois, elle se permet d'y penser, et de décider de partir.

J'espère que ce chapitre vous a plu, merci d'avoir lu jusqu'au bout, je vous poste tout de suite le prochain !