4. Arrivées

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Guenièvre regardait par la fenêtre de la carriole tristement, ce qui avait le don d'agacer sa mère.

— Vous pourriez moins tirer la tronche, quand même ! On rentre à la maison, vous devriez être contente !

— Oui, bah quand on voit pourquoi on rentre... répondit Guenièvre en se tournant distraitement vers sa mère, avant de se replonger à nouveau dans la contemplation du paysage.

— N'oubliez pas que vous êtes la fille du roi de Carmélide, le peuple ne doit pas vous voir dans cet état.

La jeune femme se tourna brusquement vers sa mère.

— Oh, mais le peuple, il doit bien savoir ce qui s'est passé, quand même ! C'est pas resté top secret !

— Non, mais... ils savent pas tout non plus. Par exemple, vous devriez garder pour vous l'endroit où se trouve Arthur actuellement.

— Quoi ? Mais pourquoi ? s'étonna Guenièvre. Vous pensez que quelqu'un lui voudrait du mal ?

— Vous le faites exprès, c'est pas possible d'être aussi bête ! s'exclama dame Séli. Vous avez déjà oublié que Lancelot a essayé de le tuer ?!

— Non, mais... dans ma tête, Lancelot il est mort. Je... j'ai encore du mal à intégrer les derniers évènements, se défendit Guenièvre.

La carriole s'arrêta brusquement.

— On doit s'arrêter ! se fit entendre la voix du cocher.


Cela faisait plus d'une heure que Léana et Méléagant ne s'étaient pas adressé la parole. La jeune femme ne comprenait pas sa présence dans la grotte de Lancelot, et cherchait une solution pour s'enfuir, tandis que l'homme regardait au loin, patiemment, plus immobile qu'un arbre en plein hiver.

Finalement, la Réponse sortit de sa léthargie.

— Ah, ça y est, enfin le voilà ! Lancelot arrive, Léana.

A ces mots, la jeune femme releva la tête. Peut-être que Lancelot lui donnerait plus d'explications.


La mère d'Arthur n'avait pas dormi de la nuit. Son fils avait tenté de mettre fin à ses jours... mais comment était-ce possible ? Il était vrai qu'il n'avait pas l'air dans son assiette, la dernière fois qu'elle l'avait vu, mais de là à se tailler les veines...

Son monde avait basculé depuis l'arrivée du messager, la veille au soir. C'était d'ailleurs étonnant qu'un messager ait pu faire le trajet aussi vite, preuve que la situation était critique.

Ygerne de Tintagel venait voir son fils, qui, on venait de lui annoncer, venait d'être amené dans son château. Elle avait déjà préparé la chambre pour lui. C'était sa chambre quand il était tout bébé. C'était la chambre dans laquelle il aurait grandi si elle n'avait pas dû l'envoyer à Rome pour le protéger de son père.

Elle soupira à cette pensée. Combien de fois la vieille femme avait-elle imaginé ce qu'aurait été sa vie, avec son petit garçon auprès d'elle ? Dans un monde idéal...

Ygerne se ressaisit et entra dans la chambre qu'occupait Arthur. Des serviteurs étaient en train de le déposer sur le lit.

— Comment va-t-il ?

— Mal, il est très pâle, expliqua une femme. Il respire, mais très faiblement, et il ne s'est pas réveillé une fois sur le trajet.

— Je vois... faites immédiatement appeler Merlin, nous aurons besoin de lui. Arthur a besoin de lui.

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Et voilà pour le chapitre 4 ! 

J'ai choisi la chanson L'adieu, chanté par Anne-Sila et tiré de la comédie musicale Jésus, la fresque musicale, pour accompagner ce chapitre.

Cette chanson intervient au moment de la crucifixion de Jésus dans la comédie musicale, si je me souviens bien, c'est le ressenti de Marie, sa mère sur ce qui lui arrive. 

D'ailleurs je suis allée voir cette comédie musicale, qui était vraiment bien ! 

Je trouve que cette chanson retranscrit assez bien ce que peut ressentir Ygerne de Tintagel par rapport à son fils. Et puis au niveau de l'atmosphère de la chanson, je trouve que ça correspond bien à la tristesse qu'il y a dans ce chapitre.

Merci d'avoir lu jusqu'au bout, j'espère que ce chapitre vous a plu, on se retrouve bientôt pour un nouveau chapitre ! 


Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre IVWhere stories live. Discover now