16. A quest ? Why not

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Je restais un long moment planté sur la plage, peinant à croire que je venais vraiment de rencontrer un de mes parents après avoir passé les treize dernières années de ma vie à penser que j'étais orpheline. 

Ce fut l'arrivée de Percy qui me fit reprendre quelque peu mes esprits. 

- Je te retrouve enfin ! s'exclama-t-il. J'étais super inquiet, il parait que t'as encore perdu connaissance. 

J'esquissais une grimace dans un long soupir. Je n'étais pas encore sortie de tous mes problèmes moi...

- Ouais, je sais pas trop ce qu'il s'est passé. Mais peut-être que Clarisse avait raison finalement concernant mon identité de terrible sorcière. 

Je ponctuais ma tirade en agitant mes doigts face à son visage avec une expression faussement menaçante. Cela eut au moins le don de lui arracher un léger rire. Néanmoins, il ne tarda pas à reprendre un semblant de sérieux. 

- Tu as toujours des problèmes qui font que tu vas peut-être bientôt mourir ? 

Je poussai un long soupir. 

- J'aimerai te dire que non... Et toi, toujours enjoué à l'idée de partir dans une quête mortelle pour sauver ta mère et empêcher une guerre ? 

Nous échangeâmes un léger regard, et cette fois ce fut un vrai éclat de rire qui nous parcourut tant nos deux situations étaient désolantes. Jamais de ma vie je n'aurais pensé que j'aurais pu avoir tant en commun avec Percy Jackson en personne. Pourtant, j'étais sérieusement en train de rivaliser avec lui pour ce qui était des ennuis. 

C'est alors que les dits ennuis me revinrent à l'esprit.  

- Par hasard, tu saurais où est Grover ?

Percy me regarda d'un air dubitatif.

- Encore un de mes nombreux problèmes...

Percy n'hésita pas un instant, il ne me posa pas de question, se contentant de hocher la tête avant de s'enfoncer dans la forêt. Nous trouvâmes Grover endormi au pied d'un arbre. Je passai alors devant le fils de Poséidon et secouai le satyre pour le réveiller.

- Hein, quoi, qu'est-ce qui se passe !?! balbutia-t-il.

- Grover, je dois te parler, seule à seul, ajoutais-je en lançant un regard désolé à Percy.

Ce dernier voulu répliquer mais mon air sans appel suffit à le convaincre et il finit par partir en marmonnant je ne sais quelle malédiction me concernant.

- Y a intérêt que ça soit hyper important, railla alors Grover. Parce que je faisait un super rêve, j'étais sur une licorne ailée faites en canettes de soda recyclées et...

- Ça concerne Thalia et Pan. l'arrêtais-je alors sans trop réfléchir à la portée de mes mots, Grover me regarda fixement oubliant complètement son rêve. Je sais où il se trouve.

- Quoi !?! Mais comment ?

- Il est dans le labyrinthe. fis-je en éludant sa question.

- Le labyrinthe, celui de Dédale ?

- Oui. Grover blêmi. Je ne sais pas exactement où, mais je sais qu'il est dans le labyrinthe. Je te jure que c'est vrai, tu pourras demander à Chiron et il te dira que je dis forcément la vérité.

- Mais...., des centaines de chercheur on perçût une odeur qui ne venait pas du tout du labyrinthe.

- Oui, je sais. Ce qu'ils sentent c'est la toison d'or. C'est Polyphème qui la détient, il s'en sert pour attirer des satyres. Grover devint encore plus pale.

- Et... j'imagine qu'on va devoir aller la récupérer. 

Il était plus futé qu'il en avait l'air finalement.

- Oui, répondis-je ainsi avec un léger sourire, c'est là que j'en viens à Thalia, la toison d'or pourrait la ressusciter.

Une lueur d'espoir sembla illuminer tout son visage à l'entente de ses mots. Je venais d'offrir une perspective de fin heureuse à l'horreur qui le hantait depuis des années.

- Tu en es sûre ?

- Plus sûre que jamais. approuvais-je. Sur ce je te laisse, et bonne quête.

- Merci mais...

Je n'en attendais pas plus et partis alors en direction de la grande maison le laissant seul. Il n'essaya même pas de me rattraper, probablement en train de méditer sur les informations que je venais de lui donner. Paroles que je ressassais moi-même pour être sûre de ne pas avoir fais n'importe quoi. C'était risqué de tout lui déballer ainsi, mais maintenant qu'Eris m'avait mis la perspective de sauver des gens en tête je ne me voyais pas rester sans rien faire.  

Je m'arrêtais quelques instants devant la grande maison, hésitant à frapper à la porte du bureau de Chiron. Je ne me voyais pas réellement débarquer comme une fleur après le chaos que j'avais créé moins d'une heure plus tôt. Je finis cependant par entrer dans la pièce tandis que Chiron replaçait les quelques livres restant encore au sol.

- Je, je suis désolé pour toute à l'heure.

- Oh ce n'est rien. me rassura t-il. Et puis tu sais, j'ai vu pire. Eris est passé me voir il y a quelques instants, iel m'a expliqué que tu devais partir faire une quête.

- Oui.

- Pourrais-je savoir pourquoi ?

- Je dois retrouver des demi-dieux. expliquais-je simplement. 

Voilà au moins une chose dont j'étais certaine, amener Bianca et Nico Di Angelo à la colonie des sang-mêlé deux années plus tôt ne pourraient leur faire de mal. Ils pourraient au moins retrouver un minimum de sécurité ici dans le chaos qu'était leur vie. 

- Et où ça. 

- Dans l'école militaire de Westower Hall, à Bar Harbor, dans le Maine. citais-je machinalement.

En fait c'est même pas si étonnant que t'ai débarqué ici vu comment tu connais si bien ce fichu bouquin.

Je ne pu m'empêcher de rougir avec gêne en songeant à quel point ma conscience avait raison. N'importe qui dans mon monde m'aurait plus que jugé en apprenant que je connaissais par cœur des locations fictionnelles. Chiron ne sembla lui guère s'en préoccuper, hochant simplement la tête, songeant déjà certainement à toutes les perspectives de mon voyage.

- Je vais contacter le conseil des sabots fendus pour te trouver un satyre afin de t'accompagner. me dit-il finalement. Tu partiras demain, après Percy. 

Je hochais la tête en guise de réponse avant d'ajouter.

- D'ailleurs, je préférais que le moins de personne soit au courant pour cette quête.

Chiron arqua un sourcil interrogateur vers moi, l'air de se demander pourquoi je requérais une telle chose. 

Je ne pu m'empêcher de me torturer l'esprit en songeant que c'était surtout Luke la personne dont je voulais à tout prix qu'elle ne sache pas que je quittais la colonie. Parce qu'à ce moment là il ne lui faudrait guère beaucoup de temps pour s'en prendre en moi. De nouveau, ce dilemme interne s'imposa en moi. Devais-je en parler à Chiron ? Devais-je lui dire que Luke allait tous les trahir d'ici la fin de l'été et devenir leur ennemi mortel ?

Pense à toutes les catastrophes que tu pourrais causer.

Luke me terrifiait toujours mais j'allais peut-être en dévoiler un peu trop. J'avais vu assez de film de voyage dans le temps pour savoir que trop en dire sur le futur à venir pouvait avoir des conséquences désastreuses. Et puis il restait cette partie irrationnelle en moi qui voulait toujours essayer de faire quelque chose. De le sauver lui aussi. 

Je finis cependant par quitter Chiron sans lui en dire plus, une affreuse boule d'angoisse au ventre et une migraine qui apparaissait déjà sous mon crâne.

Par Eris, dans quoi est-ce que j'étais en train de m'embarquer ?



The True Story Of Eïleen 》Ier voyage : DécouverteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant