𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚗𝚝𝚎-𝚚𝚞𝚊𝚝𝚛𝚎

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Bonne lecture !

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— Vous vous êtes coupé les cheveux, Dr Reid ?

Spencer sourit. Sa main passe malgré lui sur le côté de son crâne, où il ne sent que quelques mèches courtes et mal coupées.

— Apparemment. Aaron a failli faire une crise cardiaque en voyant les cheveux dans la salle de bain.

— Il vous a dit quelque chose ?

— Il m'a dit que je ferais mieux d'éviter de prendre les ciseaux tout seul. Et que ça m'allait bien. Jack aussi me l'a dit ce matin.

Il sourit à nouveau. Le médecin acquiesce, et attrape son stylo pour noter des choses.

— Comment vous vous sentez ?

— Lucide. J'ai fait à manger, avant de partir. Et hier, j'ai aidé Jack avec ses devoirs.

— C'est une bonne nouvelle. Des effets secondaires ?

— Non. Perte de libido, peut-être. Et ma mémoire ne revient toujours pas. C'est un enfer, vous savez ? J'ai toujours eu la capacité de me rappeler du moindre mot, tant que mes yeux se posaient dessus. Et là, je ne sais même plus ce qu'on a mangé au dîner.

Il sourit avec tristesse.

— Ma mère était un génie. Et maintenant, avec tous les traitements de ces dernières années, elle ne retrouvera jamais 100% de ses capacités même en trouvant un remède miracle qui lui permettrait de reprendre une vie normale. Elle sera toujours dépendante.

— Vous êtes bien plus jeune, Dr Reid. Vos chances sont bien meilleures.

— Je sais. Je connais les statistiques. Enfin, je les connaissais. Mais, vous savez, mon cerveau vaut de l'or. Je ne dis pas ça pour me vanter : mon cerveau est réellement incroyable.

Il hausse les épaules.

— Celui de ma mère s'est fait bousiller par tous les mauvais médicaments qu'elle a essayé pendant presque toute sa vie. J''ai besoin du mien, docteur. J'ai pas encore atteint mes objectifs. J'ai... encore rien fait.

Pour la première fois depuis longtemps, son médecin pose son stylo et redresse la tête. Leurs regards se croisent : Spencer pense y lire quelque chose, pendant un instant.

— Nous sommes sur la bonne voie, lui assure-t-il.

— Vraiment ?

Spencer Reid entrecroise ses doigts.

— J'ai coupé mes cheveux parce que j'ai cru que c'était ce que le réveil d'Aaron me disait de faire. En fait, pour moi je n'ai même pas touché à mes cheveux : c'est Riley qui l'a fait. Le fait que j'ai psychologiquement laissé un gamin de huit ans s'approcher de moi avec une paire de ciseaux dans les mains veut tout dire, vous ne pensez pas ?

Il sait ce que ça veut dire. Peut-être qu'il y a quelques mois, il aurait tout simplement menti en espérant que le médecin le laisse partir. Mais la veille, tard dans la nuit, il a été assez éveillé pour sentir le bras d'Aaron Hotchner serrer ses épaules et le ramener contre lui.

Ce n'est sans doute rien. Il rajoute :

— Et je vois une femme entre trente et quarante ans derrière votre épaule. Elle a sûrement une balle dans la tête.

— Bien, marmonne le médecin. Je crois que ceux-ci ne sont pas efficaces.

Et alors il reprend ses notes et son stylo, et Spencer ne peut pas s'empêcher de laisser à nouveau son regard traîner dans la pièce. Les voix sont bruyantes, aujourd'hui.

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Des bisous !

La mort entre tes bras || Spencer ReidWhere stories live. Discover now