8. Ça

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Après la tachycardie, Zoé pensait souffrir d'une phlébite superficielle

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Après la tachycardie, Zoé pensait souffrir d'une phlébite superficielle. Sa peau se marquait de taches rougeâtres, cernant de douloureuses veines noires. Chaque bruit avait l'allure d'une main qui percutait ses oreilles. En une minute, Zoé en reçut près de quatre-vingts.

Certains Infectés sentaient près de neuf mille gifles par heure. À première vue, écouter de la musique, ou regarder un film semblait être un bon moyen de se distraire. Peut-être même tricoter.

Quoique, les aiguilles qui se touchent à chaque tissage. Le bruit de la fourchette au contact de l'assiette. Des chaînes métalliques qui se touchent, pensa-t-elle alors.

Sûrement pourquoi les gens dans les guérites prenaient des analgésiques et avaient des casques insonorisés. De l'autre côté de la porte, il y eut un moment où Jill se demanda si elle n'était que ça.

Elle était adroite dans plusieurs domaines, mais ouvrir une porte lui semblait irréalisable. Et si elle devait pointer son arme sur Zoé, serait-elle capable de fermer l'œil ?

Après un moment, elle abaissa son bras. Adán sentit un poids se soulever de ses épaules. Le regard de Jill vagabonda entre le sol, Helen et le jeune homme. Mais elle était si loin qu'elle n'entendait ni Isaac ni Helen.

    — No me dejas salir de este edificio, pero no haces nada para sacarnos vivos de aquí.

    — J'comprends pas ce que tu dis ! No comprendo, s'écria-t-elle, sans savoir si le mot comprendro existait, mais c'était la traduction spontanée qui prit le dessus.

    — Si es necesario, yo cuidare de la otra persona, répéta-t-il en se désignant d'une main, puis la porte de Helen avant de pointer la leur. Y tù, haz lo que tengas que hacer. Ok ?

Jill se pencha sur ses mots. En soi, Adán lui expliquait qu'elle pouvait faire ce qu'elle avait à faire pendant qu'il surveillerait la voisine. Jill comprit la moitié des mots avant de se dire que ce qu'il disait, dans le contexte, avait forcément du sens.

    — Okay, finit-elle par répondre sans savoir pourquoi.

Une fois qu'il répondit par un signe de tête, elle se tourna vers la porte. Même s'il était réactif, Adán avait du mal à comprendre ce qui se passait. Il descendit deux marches, puis fléchit ses bras et ses jambes.

Une fois la porte ouverte, ils seraient tous en danger. C'était comme si le temps s'était arrêté et que tous attendaient que la porte s'ouvre pour pouvoir inhaler ou cligner des yeux.

Après quelques secondes de doute dévorant, Jill finit par le faire. Dans la zone de sécurité, son bon ami — bien qu'il lui fasse confiance — respirait à peine. Il n'avait jamais douté de son travail et de la manière dont il formait ceux avec qui il travaillait.

Mais devoir faire faire ces choses qui ne lui semblaient pas éthiques à une amie... ça, c'était plus délicat.

    — Tu m'as l'air de regretter, le charia Esma.

Rouge sur Noir (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant