5. L'Heure

344 27 38
                                    

Les guirlandes lumineuses et les drones qui formaient des figures au-dessus des têtes des habitants du Dôme furent accueillis par des cris de joie

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Les guirlandes lumineuses et les drones qui formaient des figures au-dessus des têtes des habitants du Dôme furent accueillis par des cris de joie. Dans le lot, des bonhommes de neige, de pains d'épices, des sapins et des baies rouges.

Ses pieds ballants en l'air, Jill tenta d'ignorer leur joie scandée et la musique carillonnant pour boucler la lecture de la page de son livre. Un Souffle pour Trois, par Hale X Bao. Une collection de textes qui la déprimait.

Soupir. Livre refermé.

16 h 20. Face au tic-tac dans l'invisible qui ponctuait chaque seconde d'attente, son regard se dirigea vers les guérites de sécurité à deux pas du logement social.

Huit mille citadins faisaient la queue ou prenaient place dans les guérites. Une règle de vigilance que chacun devait ménager pour la sécurité de tous.

Préalablement à 16 heures 30, les citadins pouvaient s'y rendre avant l'Heure de la contamination qui débutait à 17 heures en hiver.

C'était un moyen pour les gardiens des Zones d'ajouter à leur liste les nouveaux Infectés, et pour les Infectés référencés, de s'isoler de leurs familles pour la sécurité collective.

Une guérite mesurait près d'un mètre de long et de haut. Les Zones regroupaient entre cinq cents à huit mille guérites en fonction de l'abondance des renforts et des habitants.

Il y avait cinq étages et une quarantaine de guérites de long en large devant ses yeux, ce qui en faisait la plus grande zone de sécurité de la ville.

Il y avait des rampes d'accès pour passer d'un étage à l'autre, des chaînes de maintien, des tranquillisants, des casques insonorisés et des thermomètres infrarouges dans la file d'attente au comptoir d'enregistrement pour détecter les Infectés. Les Zones étaient clôturées par un grillage avec fil de fer barbelé.

Accoudant les portes du danger, Jill et sa sœur passaient la nuit sur ce toit plat. Les bouteilles isothermes de chocolat chaud attendaient sagement l'arrivée de Zoé.

Au milieu du toit se trouvaient un matelas deux places et une nacelle protégés par une tente transparente. Tout près, un radiateur soufflant branché à un générateur d'énergie portative.

À cette heure-ci, les citadins étaient en majeure partie isolés dans les guérites. Face au silence radio de sa sœur, Jill vérifia une nouvelle fois l'heure sur sa montre.

16 h 27.

Zoé n'avait encore jamais manqué l'heure du rendez-vous, encore moins depuis la naissance de son fils.

Même si elle était inquiète, la jeune femme savait que ce n'était pas le moment de paniquer, surtout avant 16 heures 30. L'accélération cardiaque favorisait la propagation hâtive de la contamination.

Privilégiant le sang-froid, Jill préféra appeler un bon ami qui était de garde, cette nuit-là. Elle attendit une vingtaine de secondes avant qu'il ne décroche, mit son téléphone sur haut-parleur, puis le posa par terre pour se hisser en dehors du vide.

Rouge sur Noir (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant