10. Avec toi c'est différent...

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Pdv Amos


Je m'installe à côté de Nefi, la tablette à la main, rassuré qu'elle connaisse déjà un peu les technologies modernes, parce que je sais m'en servir, mais expliquer comment ça marche, je ne suis pas sûr d'en être capable.


— Tu sais ce que c'est princesse ?


— Une tablette. C'est comme un téléphone portable, mais en plus gros.


— Tu en as déjà vu une ?


— Oui hier. Eniss m'a montré un peu comment ça marche, y'en avait dans la maison des insectes pour remplacer les panneaux et il m'a montré un peu comment marche son téléphone aussi.


— Eniss a déjà fait une bonne partie du boulot alors, dis-je un peu déçu.


— Ne fais pas la tête, je ne sais toujours pas ce qu'est une appli ni comment ça marche, je sais juste que ce sont les petits dessins sur l'écran.


— Je ne fais pas la tête.


— Pourtant on dirait que ça t'embête qu'Eniss m'ait appris des choses, je croyais pourtant que c'était le but de la balade.


— Faut juste que je m'habitue à ne plus être ton seul prof.


— Tu es jaloux ? Eniss m'a dit que tu risquais d'être jaloux.


— Jaloux de quoi au juste ? Il a fait quoi ?


— Rien du tout, il a juste dit que tu serais sûrement jaloux qu'on ait passé un bon moment ensemble.


— Il a manqué une occasion de fermer sa gueule.


— Bon aller, montre-moi comment ça marche ton truc au lieu de grogner.


— Alors, tu tapes le code pour l'allumer. Tu mets ton doigt là pour ouvrir l'application qu'on t'a téléchargé hier. Tiens essaye.


Nous passons quelques minutes à parcourir l'appli, puis je la laisse seule afin qu'elle commence à jouer avec. 

Elle ne tarde pas à afficher un large sourire. Faut dire que cette appli est faite pour les enfants de 10 ans alors le personnage qui accompagne le joueur dit plein de choses bien niaises. 

Moi, ça me gonfle, mais elle ça la fait rire. La lumière de l'écran dessine de petites ombres soulignant les doux traits de son visage, quand elle sourit, elle a de jolies fossettes qu'elle n'avait pas sous forme hybride.


C'était difficile d'imaginer qu'elle deviendrait aussi belle en tant qu'humaine, seuls ses yeux pouvaient trahir cette future beauté, ces iris émeraude qui m'ont fait si vite oublier ma détermination à la tuer. 

On dit souvent que les yeux sont les miroirs de l'âme, je trouvais ça complètement con, à mettre dans la case « truc niais pour gonzesses ». Mais quand je la regarde aujourd'hui, belle et douce tel un ange, avec cet air innocent et curieux à la fois, je ne peux m'empêcher de penser que ça a toujours été elle à l'intérieur et qu'à un moment donné je l'ai vu à travers ses yeux, que c'est là que j'ai basculé, quand j'ai vu son âme.

Karyakümâxtak - 2. Au delà du guerrier, un hommeWo Geschichten leben. Entdecke jetzt