4. On commence par quoi ?

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PDV Nefi


J'entends la voix d'Amos et de Merry dans le couloir.


— Eniss n'est pas avec toi ? demande Amos.


— Il arrive t'inquiète.


— Je peux savoir ce qui te fait sourire comme ça ?


— Eniss m'a dit que vous aviez fait le ménage, cuisiné et discuté ensemble. Il a même dit qu'il pensait que vous alliez sûrement devenir amis tous les deux.


— Ravi que ça te mette en joie.


— Avoue qu'il y a de quoi. Amos, l'insensible et solitaire Karyakümâ, se retrouvant en colocation, se fait un ami et tombe amoureux.


Je viens bien d'entendre amoureux là, amoureux de qui ? De moi ?


— Apparemment ton mec ne t'a pas donné tous les détails.


— Ça y est, c'est le mot amoureux qui te dérange, c'est ça ?


— Oui, pour le moment, on va éviter le sujet. Je ne sais absolument pas ce que je ressens pour elle et de toute façon, elle n'est pas prête, il faut qu'on lui apprenne à être humaine avant tout, c'est la priorité, le reste attendra.


Moi, je ne suis pas contre pour apprendre les deux en même temps, mais il a sûrement raison, il sait mieux que moi quelles sont les priorités, il m'a déjà tant appris.


— Ne pas savoir et ne pas admettre sont deux choses bien différentes, mais ça tu le sais déjà sinon tu ne montrais sur tes grands chevaux. Promis, je n'en parle plus, pour le moment en tout cas.


— Toi aussi, tu t'y mets avec les clins d'œil, vous êtes deux emmerdeurs ! Bon bougez votre cul, ça va être froid.


Je descends en même temps qu'Eniss, je ne vois plus de peur dans son regard, mais il est rempli de questions. 

Nous passons à table dans un silence pesant. Amos me tend une assiette, je ne sais pas pourquoi, mais je souris en voyant qu'il n'y a pas de champignons contrairement aux autres.


— Tu sais que je n'aime pas les champignons ?


— Deux mois et demi sans un seul champignon au menu, je m'en suis douté, oui.


Je vois Merry et Eniss se regarder en souriant et apparemment ça énerve Amos, qui grogne un peu avant de s'assoir à côté de moi. 

Il les fusille du regard, mais ne dit rien, dommage, j'aurais bien voulu savoir ce qu'ils ont fait de mal.


Le repas se passe dans un silence quasi absolu, ce qui ne m'arrange pas trop parce que j'ai un milliard de questions qui me brulent les lèvres et je pense qu'eux aussi. 

Karyakümâxtak - 2. Au delà du guerrier, un hommeWhere stories live. Discover now