King takes Knight || Benny x Amy

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Benny était dans sa chambre d'hôtel, assit en tailleur sur son lit. Il réfléchissait. Il réfléchissait à Amy.
Il avait trop révisé à son goût pour une simple partie d'échecs.
Il n'aurait pas dû ressentir le besoin de se plonger dans des livres toutes la nuit pour être sûr de gagner. Et pourtant, ses révisions s'étaient avérées utiles car la partie contre Amy avait été une des plus dures de toute sa vie, peut être même la plus dure de toute sa vie. Elle jouait d'une façon si discrète et si intelligente que Benny avait failli perdre. Il le savait.
Quand il avait avancé le pion qui fût le coup fatal à Amy, il avait l'impression qu'elle allait éclater en sanglots. Il aurait juré avoir vu quelques larmes briller dans ses yeux. Pourtant elle avait tendue la main au dessus de l'échiquier... avec un sourire !
Il lui avait serré la main et il lui avait sourit à son tour. Un sourire qui se voulait doux, un sourire encourageant, réconfortant. Elle n'avait pourtant pas l'air d'avoir fait attention à son geste.
À ce moment, quand il avait gagné, il avait eu envie de sauter de joie. Il avait gagné contre Amy Knight ! Ses efforts n'avaient pas été vains ! Il avait battu celle qui l'obssédait depuis des mois ! Mais il ne l'avait pas fait. Il ne l'avait pas fait car il ressentait une sorte de tristesse en même temps. Il était triste pour elle. Il ne savait pas comment définir ce mélange de joie et de tristesse. Pourquoi ressentait-il ce trouble ? Il était sûr de lui, de ses choix et de ses émotions d'habitude. Avant de la connaître, il aurait su comment gérer la victoire. Mais maintenant, tout son univers semblait changé. Peut être que son amour pour Amy qu'il avait tant essayé de repousser était toujours présent. Non.
Son amour pour Amy était toujours présent. Plus que jamais.
Il le savait mais il avait peur de se l'avouer. Peur d'avouer qu'il était faible devant elle.
Benny prit une grande inspiration et décida qu'il allait faire quelque chose.
Il fallait qu'il la voie ! De plus, il devait rentrer à New York le lendemain ! Il ne pouvait pas partir sans lui parler ! Il avait espéré la rencontrer pendant des mois, ce n'était pas pour la laisser filer encore une fois. C'était inconcevable !
Et si elle était déjà partie ? Le tournois était terminé alors pourquoi serait elle encore là ?
Son cœur s'accéléra. Non. Non. Non, non, non... Elle ne pouvait pas être partie.
Il se leva rapidement et quitta sa chambre au pas de course.
Arrivé à l'accueil, il demanda le numéro de chambre d'Amy.
« Chambre 250» répondit la femme de l'accueil. Dès qu'il eu la réponse, il s'élança à travers le hall et monta les escaliers quatre à quatre.
Il couru dans le couloir. Il s'arrêta, essoufflé, devant la chambre d'Amy. Il leva la main pour toquer mais il hésita. Quesqu'il voulait lui dire exactement ? Il ne savait même pas.
Pourquoi se tenait-il devant sa chambre ? Comment allait-elle réagir après la défaite ? Lui en voudrait-elle ? Peut être qu'elle le détestait ? Et si elle ne voulait plus jamais lui parler ? Soudain la porte s'ouvrit, le coupant dans ses réflexions.
"Benny ?" demanda Amy d'une voix rauque. Elle avait des cernes sous ses yeux qui semblaient rougis. Elle avait pleurée. Il l'avait faite pleurer, c'était de sa faute ! Tout était de sa faute !
"Qu'es que -" reprit-elle, mais elle fut coupée dans sa phrase par les lèvres du blond se posant sur les siennes.
Elle eu un mouvement de recul. Elle le regarda dans les yeux, cherchant une explication à son action.
"Je..." commença-t-il.
Son cœur frappait contre sa poitrine mais il avait l'impression que celui-ci s'était arrêté. Le sang battait ses tempes et résonnait dans son esprit. Sa respiration devint saccadée. Il avait comme une boule dans la poitrine qui empêchait l'air de passer. Aucun son ne sortait de ses lèvres, comme bloqués dans sa gorge. Ses pensées tournaient dans sa tête. Et il avait l'impression que celle-ci était pleine d'un épais brouillard. Il ne pouvait pas supporter ça. Il ne pouvait pas rester là, devant elle, à la fixer, après ce qu'il venait de se passer.
Elle venait de refuser son baiser.
La seule femme au monde dont il était réellement amoureux venait de refuser de l'embrasser ! Parceque oui, il était amoureux d'elle. Ça ne servait plus a rien de se mentir à soi même. Il le savait. Il l'aimait.
Il essaya de bouger, ordonna à ses jambes de se déplacer et de partir en courant vers l'escalier, mais rien ne se passa. Elles étaient comme fixées au sol. Il prit une grande inspiration et essaya de se calmer mais rien... Il n'y arrivait pas. Il lança un regard de détresse à Amy.
Soudain, il sentit sa main se glisser dans ses cheveux et dans sa nuque.
Elle approcha lentement son visage du sien et déposa un doux baiser sur sa bouche.
Ses lèvres étaient incroyablement douces. On auraient dit qu'elles étaient faites de satin. Benny passa un de ses bras autour de sa taille et l'autre sur sa joue.
Ils s'embrassèrent longuement, le pouce de Benny carressant doucement la joue d'Amy. Ils furent bien obligé de se séparer à cause du manque d'air.
Le blond posa son front contre celui de la femme dont il était fou amoureux, son bras toujours posé autour de sa taille.
« Je t'aime bien Benny.»
Il leva un regard étonné vers elle puis répondit d'un ton tout à fait naturel.
«Comme tout le monde !»
Elle lui jeta un regard accusateur puis ils éclatèrent tout les deux de rire.

***

La soirée se passait tranquillement, Amy et Benny avait discuté un peu au bar avant de remonter dans la chambre 250.
Ils étaient allongés sur le lit et discutaient.
«Quand est ce que tu rentres à New-York ?» demanda Amy.
«- Demain. Et toi ?
- Demain aussi.
- Attend, attend, demain tu rentres chez toi ou à New York ?
- Les deux, répondit-elle avec un clin d'œil.
- Tu habites à New-York ? cria a moitié Benny. Ton adresse ?
- Au croisement de la 5e Avenue et de la 23e rue, mais... Je te l'avais déjà dit il me semble ? répondit-elle avec un sourire amusé sur les lèvres.
- Quoi ? Mais comment c'est possible ! J'habite à deux rue de chez toi ! J'aurais dû te croiser pendant les 5 mois où je te cherchais à chaque croisement de rue !»
Il avait parlé trop vite.
Elle n'était pas obligée de savoir qu'il avait été obsédé par elle depuis 5 mois (et qu'il l'était toujours).
- Tu m'as cherchée partout pendant 5 mois ? répéta-t-elle en rigolant doucement, J'avoue que tu commences à me faire flipper là ! Même si c'est mignon je l'avoue...
Puis elle s'approcha de lui et l'embrassa.
Benny rougit, il ne pouvait pas le croire ! Il rougissait ! Comme un gamin !
Si on lui avait dit 5 mois auparavant qu'il se trouverait dans la chambre d'hôtel d'Amy entrain de l'embrasser, il ne l'aurais pas cru !

Ça devait être un rêve, ça ne pouvait pas être vrai !