Chapitre VIII

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Pdv de Rachel :

J'entends ses pas dans le couloir. Une porte se claque faisant trembler les murs de la maison. M'enfin, si on peut appeler ça une maison. C'est plus un taudis, un endroit délabré.

Je me remémore de ce cri poussant en bas et d'un bruit de verre qui se brise. Qu'est-ce qu'il lui a fait ? L'a-t-il vraiment tué ? Je respire un bon coup.

« Réfléchis Rachel, il doit y avoir un moyen de s'en sortir. Il est humain, il commet des fautes. Même si psychologiquement, il est atteint, il existe une faille quelque part ».

Suite à mes pensées, je commence à inspecter l'ensemble de la pièce -qui j'imagine, est sa chambre. C'est clairement le désordre : des vêtements traînants par terre, un cendrier rempli à ras-bord avec cette odeur de clopes très désagréable. Il vivait vraiment dans ces conditions ? Pourtant, il a une apparence et une hygiène remarquable. Il est toujours bien habillé, ne laissant pas apparaître la moindre odeur nauséabonde.

Je pense qu'il devait faire avec les moyens du bord, vu comment sa mère le traitait. Je le plains. Néanmoins, est-ce que je devrais avoir de la compassion pour lui après tout ce qu'il a fait ? Pas vraiment. Il n'est pas excusable.

J'entends un bruit de fond qui m'indique qu'il est en train de se doucher. Je tapote mes poches pour sentir mon téléphone mais je ne le trouve pas. Il doit sûrement être dans mon sac. J'observe la pièce pour essayer de le trouver si il l'a embarqué avec lui.

J'ai un soupir de soulagement en le voyant sur le tabouret juste à côté de moi, camouflé par son gilet noir. Il devrait y avoir mon flingue dedans, peut-être. Je prie pour qu'il l'es remis à l'intérieur. De ma main libre, je parviens à le récupérer avec difficulté.

Je me positionne comme il faut sur le lit et l'ouvre.

- C'est pas possible. Je m'exprime à voix haute.

Je ne découvre rien. Même pas mon porte-feuille, ni mon flingue, ni mon téléphone. Où est-ce que je l'ai mis ? C'est impossible, je l'avais dans mon sac. Alors, il l'aurait prit ?

- C'est ton téléphone que tu cherches ?

Je pivote mon corps pour lui faire face. Je le vois dans l'embrasure de la porte, se tenant les bras croisés. Je ne l'ai même pas entendu rentrer.

- Oui. Il est où ?

- Cassé.

- Je te demande pardon ?

- Je l'ai cassé pendant qu'on était dans la forêt. J'estime que tu n'en as pas besoin.

- Parce que tu penses que je t'appartiens Jin ? C'est donc ça que je suis pour toi ? Je ne suis certainement pas un jouet.

Il fronce les sourcils. Il décroise les bras et s'approche de moi. Il s'assoit sur le lit. J'ai le réflexe de reculer le plus loin possible de lui.

- Tu n'es pas mon jouet. Et oui, tu m'appartiens, ça te pose un soucis ?

- Parce que tu crois que c'est comme ça qu'on aime les gens ? Je rigole nerveusement.

- Oui. Je sais que ce n'est pas accepté, mais c'est comme ça que j'aime. C'est impossible de contrôler Rachel. Et tu vas vite le comprendre.

- Je veux appeler ma mère.

- Non.

- C'était pas une question. Passe moi un téléphone maintenant.

Il se rapproche de moi en posant sa main sur la mienne. Ce qui est perturbant, c'est que je suis dans une position très défavorable voire même angoissante mais il fait peser une sensation de tendresse. Je remarque un bout de verre qui lui scie l'index.

Him Where stories live. Discover now