Renjun a une vision, il voit quelque chose de terrible chaque nuit. Le rêve se répète et lui hurle que la mort est plus proche que jamais, qui emportera-t-elle ?
_26.02.21
14.07.21_
Ses yeux parcouraient les murs trop blancs de sa chambre. Le soleil ne tapait plus contre la vitre alors il faisait gris et froid, comme dans son cœur. La petite télé, accrochée en haut dans un coin, était éteinte, on entendait le cliquetis de l'horloge portable posée sur sa table de chevet en plastique blanc et le passage incessant d'inconnus devant sa porte.
Jaemin voulait sortir, mais il avait encore un peu mal. On lui avait dit qu'il pourrait retourner chez lui ce week-end, au plus grand soulagement de sa mère, qui s'était faite une énorme frayeur en apprenant la nouvelle.
Les yeux dans le vide, son cerveau tentait vainement de trouver un temps de repos, sauf que tout allait trop vite.
Alors on l'avait frappé parce qu'il était aimé ? Quelle raison absurde de faire du mal à quelqu'un. Jisung lui avait raconté par messages la façon dont s'était passée la convocation, qui avait réussi à dégoûter tout le monde. Jeno et Mark en étaient sortis très tristes.
Trois coups retentirent et Jaemin sortit de sa torpeur.
- « Entrez ! »
La porte s'ouvrit doucement, et lorsque ses yeux croisèrent les siens, son cœur s'emballa.
- « Je voulais passer te voir après les cours. » S'expliqua Jeno en refermant la porte derrière lui.
Il prit d'une main le siège pliable, glissé sous une petite table, pour venir s'installer à côté du lit.
- « Merci, c'est gentil. » Murmura Jaemin en baissant les yeux vers ses mains hyperactives.
Jeno le contempla, un sourire triste aux lèvres. On aurait dit qu'il entendait le cœur de son ami d'où il se trouvait.
- « Tu vas un peu mieux ? »
Jaemin se pinça la lèvre, ne sachant pas s'il devait lui mentir ou pas.
- « Un peu » Dit-il. Ça restait vague, c'était parfait.
Jeno hocha seulement la tête, déviant ses yeux vers le décor inexistant de la petite pièce. Il se sentait mal pour Jaemin.
- « Jisung m'a dit que c'était horrible quand vous lui aviez parlé. » Lança Jaemin en fixant le visage de porcelaine face à lui.
- « De qui tu parles ? »
- « De mon agresseur. »
- « Ah »
Jeno regarda un instant Jaemin avant de détourner les yeux sur la petite horloge.
Il était dix-sept heures trente-huit.
- « Il était surtout défoncé. Voir quelqu'un dans cet état nous a rappelé que la vie pouvait déraper trop vide. Mais moi ça allait, c'est surtout Mark qui a été touché. »
- « ça m'étonne pas, il est beaucoup trop sensible. » Souffla Jaemin.
- « C'est vrai » Jeno hocha la tête « D'ailleurs, il n'est pas venu en cours aujourd'hui. »
On entendait plus que leur respiration, lourdes et lentes. Ce n'était pas désagréable, seulement pesant, l'inquiétude qu'ils cultivaient pour Mark prenait trop de place.
- « L'histoire de Renjun et sa vision commencent à me faire peur. » Dit le jeune homme blessé.
- « Tu y crois ? » Le noiraud pencha la tête sur le côté, sceptique.
- « J'y croyais pas avant. Tu penses que c'est quelqu'un du groupe ? »
- « Je ne veux pas y penser. » Il fit une pause en baissant la tête vers le sol. « Même si toutes les évidences seraient devant mes yeux, ça me terrifierait. »
Jaemin acquiesça, et regarda par la fenêtre. Le temps était toujours aussi gris, toujours aussi mauvais. Ça ne l'étonnerait même pas s'il se mettait à pleuvoir.
Un long silence s'empara de la pièce et étouffa les deux jeunes hommes qui étaient bloqués dans leurs pensées. Ils étaient restés bloqués sur ces souvenirs de l'amitié qu'ils partageaient tous depuis des années. Ils étaient restés bloqués sur leur table de rendez-vous qu'ils monopolisaient dès qu'ils en avaient l'occasion. Ils étaient restés bloqués sur ces soirées interminables à se battre, à rire, à boire, sur les colorations de Jaemin, les karaokés, leurs vacances ensembles à la plage où Chenle avait presque failli se noyer, leurs visages à tous, souriants, heureux, putain heureux, parce que grandir et apprendre ensemble, c'est ce qui les avaient tous construit.
Ils étaient restés bloqués sur le fait que bientôt, peut-être, un jour, leur idylle allait se briser un mille morceaux, parce qu'ils ne seront plus sept.
- « Je t'aime »
Jaemin s'était dit que c'était bientôt trop tard. Il s'était dit que la mort les pourchassait, alors sans vraiment réfléchir, il avait balancé son cœur dans les mains de Jeno.
Le grand noiraud avait regardé ses paumes, qu'il n'arrivait même pas à faire arrêter de trembler, parce qu'il le savait qu'il ne ferait que briser son cœur.
- « Je suis désolé. »
- « Je sais, moi aussi. »
C'était douloureux. Bien plus douloureux que tous ces coups sur sa peau. Son cœur se brisa, Jeno l'avait lâché. Il ne lui en voulait pas, c'était comme ça que l'amour fonctionnait.
Mais Jeno aussi, avait donné son cœur. Lui aussi il l'avait déposé entre des mains qui ne feront que le déchiqueter.
- « J'aime Renjun. »
Jaemin lui sourit. Jeno lui rendit son sourire.
- « Il ne t'aime pas. »
- « Je sais. »
Et ils contemplèrent un instant leurs sentiments piétinés par celui qu'ils aimaient le plus.
Ils se comprenaient.
...
ok c'est horrible pardonnez moi.
7dream comeback me rend TELLEMENT heureuse vous imaginez même pas.
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