Chapitre I: Novossibirsk Partie 4

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L'air était glacial et agressait les poumons d'Artyom lorsqu'il sortit de l'immeuble qui était surplombé plus loin par d'autres bien plus grand, dont la lumière se réverbérait sur la neige qui tombait depuis trop longtemps sur cette ville figée par le froid. Dans la nuit qui régnait sur la ville, Artyom se dirigeait d'après ses connaissances primaires sur la géographie de la ville, mais au coin de sa rue, aperçut une silhouette qui avançait en sa direction. C'était en effet Sergueï qui avait prit directement l'initiative de venir aux alentours de l'appartement d'Artyom, sans doute il se doutait qu'il ne connaissait pas bien ces rues. Malgré cette initiative pleine de bon sens, il semblait tituber, et étai manifestement ivre au plus haut point, et d'ailleurs s'appuya avec son coude sur un lampadaire, comme si il était très essoufflé. Ils se dirent bonsoir, l'un d'un air quelque peu stressé, l'autre complètement ivre, avec une sorte d'engourdissement de sa langue. Sergueï l'invita à le suivre, vers un immeuble quelques rues plus loin. La chaussé étaient encore assez fréquentée à cette heure tardive, la ville ne s'arrêtait jamais de battre en son cœur, comme tant de grande villes qui s'étendaient sur ce monde. L'appartement était sombre, et empli de mondanités. C'était des gens qui étonnamment n'étaient pas si jeunes par rapport à l'invité, ils devaient avoir une trentaine d'années pour la plupart. Tous semblaient absolument pris d'une grande attention pour le jeune homme, alors que lui se faisait tout petit, restait en retrait sans trop aimer devenir le centre de l'attention.

« C'est donc lui dont nous parlait Sergueï ! » remarquaient certains avec discrétion. « Il a l'air encore fragile psychiquement, tâchons de ne pas l'effrayer. » disaient un autre.

C'était tous des gens vêtus de manière assez populaire, des chemises fermées jusqu'au cou, sous d'épais manteaux de fourrures pour certains d'un style assez para-militaire, qu'ils gardaient en raison de la froideur de cet appartement. Deux avaient des cheveux qui leur arrivaient jusqu'aux épaules, en somme, il était très difficile de dire de quel type d'individus il s'agissait, c'était un mélange de styles qui s'assimilait à un certain dandysme, des débauchés modernes. Ainsi, les boissons alcoolisées coulaient à flot, Artyom se sentait de plus en plus à son aise, mais n'osait toujours pas attirer l'attention, qui, malgré lui, était présente bien que dissimulée. Il s'était écarté avec un des convives, Maksim, qui était peut-être le plus jeune de la bande, et partageait un grand verre de bière avec le nouveau venu.

« D'où est-ce que vous vous connaissez ? Questionna Artyom après un silence.

- Ah ! C'est une question qui m'est interdite, répondit l'autre ; mais il n'y a rien de si exceptionnel. Si vous avez perdu la mémoire, c'est que vous avez vécu la même chose que nous il y a quelques années, mais... Vous avez eu moins de chance. Le mieux... dit-il en buvant un gorgée alors que ses mains tremblaient, le mieux serait de ne pas trop y penser. Si vous faites des cauchemars, peut-être que votre mémoire vous reviendra... Enfin, si votre imagination ne s'occupe pas trop du reste. Voyez vous, pour oublier, j'ai dû me mettre à de substances mais cela revient, revient en permanence... Tenez. »

Lorsqu'il dit ceci, il déposa un petit cachet dans le verre d'Artyom, qui se décomposa dans les bulles de la bière. Il but quelques gorgées dans son verre et grimaça : la boisson était devenue amer, un goût écœurant enveloppait ses papilles. Puis il fut pris d'un élan d'impatience :

« Ne voulez vous pas arrêter de me prendre pour un imbécile et me dire franchement ce qu'il m'est arrivé ? Vous avez tous l'air de savoir, et vous ne dites rien. Je commence à croire que vous ne savez au final rien de moi, et je me suis laissé entraîné dans vos substances, quelle garantie j'ai, moi ? »

L'homme semblait embarrassé par cette question, regarda à droite puis à gauche, et sortit une cigarette qu'il introduisit dans sa bouche.

« Venez sur le balcon, répondit-il, nous allons en parler. Ils se déplacèrent dehors, sur ce balcon tout enneigé.

Les Sentiments DéchusWhere stories live. Discover now