Alors que j'étais terrée dans le silence depuis quelques minutes, perdue dans la brume sombre et dense de mes pensées, sa voix grave s'éleva dans l'habitacle, m'arrachant subitement à ma douloureuse transe :

-On est arrivé.

Lorsque je levai les yeux je découvris une maison à l'architecture assez cubique et épurée des plus modernes s'étendant sur deux étages et qui ressemblait fortement au repère du gang si ce n'est qu'elle était beaucoup moins imposante. La façade blanche était ornée de plusieurs baie vitrée ainsi que d'une grande porte en acier noir. Perdue en pleine nature, j'avais à présent l'impression que nous étions seuls au monde et cette sensation n'annonçait malheureusement rien de bon.

Caz fut le premier à quitter la voiture. Je détachai à mon tour ma ceinture et ouvris la portière tandis que le brun déchargeait le coffre. Je vins récupérer mon sac et nous avançâmes vers la porte d'entrée. Alors qu'il sortait un trousseau de clé de sa poche, je l'interrogeai :

-Mais qu'est-ce qu'on fait ici ?

Ne daignant pas me répondre, il ouvrit la porte, s'engouffrant dans la demeure. Je pénétrai à mon tour à l'intérieur et fut agréablement surprise de découvrir une décoration moderne et lumineuse, contrastant beaucoup avec tous les meubles noirs encombrant l'immense villa de mon père.

-Putain, tout ce blanc me donne déjà mal au crâne, rumina Caz.

-Et si au lieu de parler de la répercussion de la déco sur ta santé, tu m'expliquais ce que je fais ici, toute seule avec toi ? lançai-je, agacée.

Il se tourna dans ma direction alors qu'un air énervé avait considérablement assombrit ses traits. Se rapprochant soudainement de moi, il réduisit en un instant la distance de sécurité qui jusque là nous séparait. Sa grande taille lui donnait l'avantage et alors qu'il me surplombait, une aura dangereuse sembla lentement nous envelopper, provocant des frissons irrépressibles tout le long de ma peau nue tandis que l'oxygène se faisait de plus en plus rare dans mes poumons.

-Écoute moi bien sale gamine. Ton père m'a clairement ordonné d'assurer ta sécurité car, au cas où tu ne l'aurais pas compris, t'es menacée par l'un des plus gros gang de l'État. Et je ne suis pas du genre à échouer donc t'as intérêt à sagement rester cloîtré ici et à fermer ta putain de gueule parce que pour l'instant j'ai toujours une envie folle de t'exploser le crâne avec mon flingue. Ai-je été assez clair ?

Je serrai les poings avec rage, mes ongles s'enfonçant dans la chair de mes paumes alors que j'avançai d'un pas déterminé, ne détachant pas mon regard du sien malgré ses violents propos s'apparentant bien trop à des menaces.

-Maintenant c'est toi qui va m'écouter ! Tu n'es pas mon père donc arrête de me donner des ordres et tâches simplement d'obéir à ses directives comme le bon clébard que tu es ! crachai-je.

Un éclat de rage traversa sa rétine alors que je sentis d'un coup sec mon souffle se couper dans ma gorge quand il me l'attrapa violemment, me poussant avec brutalité contre la porte en acier. L'arrière de mon crâne ainsi que mon dos frappa contre la surface dure, m'arrachant un gémissement de douleur tandis que mon bourreau s'emparait à nouveau de mon cou pour me maintenir plus fermement. L'expression déformé par la colère, il se pencha jusqu'à mon visage, son souffle brûlant et erratique s'abattant alors contre ce dernier.

-Ne redis plus jamais ça, commença-t-il.

Il resserra l'emprise de ses doigts autour de ma gorge, m'empêchant de respirer correctement. Son regard dans le miens ne m'avait encore jamais parut aussi sombre et terrifiant. La haine, la peur... Des sentiments atroces déferlèrent en moi, s'entrechoquant violemment tandis que je sentais mes forces ployer sous l'assaut de ses pupilles meurtrières.

Lentement, comme lors de notre première altercation quelques heures plus tôt, il se pencha à mon oreille avant de continuer dans un souffle rauque qui glaça tout mon être d'effroi :

-Car ici mon ange, tu es seule et à ma merci donc même ton père ne pourra rien faire quand j'aurais décidé de faire taire à jamais ta petite voix insupportable.

Il lâcha soudainement mon cou, me permettant de reprendre enfin ma respiration avant qu'il ne se recule de quelques pas, continuant de me scruter avec animosité. Toujours contre la porte et une main posée contre ma gorge endoloris, je lui adressai un regard noir qui, je l'espérais, cacherait les larmes brouillant ma vue.

Mon estomac se retourna quand il émit un petit rire cynique, se reculant d'un pas supplémentaire tout en gardant cet insupportable rictus placardé sur les lèvres. C'est alors qu'il décida de m'asséner le coup de grâce en me lançant d'un air détaché et dépourvu de toute trace d'humanité cette ultime phrase qui fit tomber une à une toutes mes barrières:

-Et puis de toute façon d'après ce que j'ai pu comprendre, c'est pas comme si il tenait vraiment à toi n'est-ce pas ?

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Coucou tout le monde ! 👋

Je tenais vraiment à vous remerciez pour vos retours positifs, vos commentaires et vos votes, ils me font tous chaud au cœur <33

Alors, vous le détestez pas trop mon Caz j'espère ? Parce que ce n'est que le début...😈

En tout cas, maintenant que mes examens sont passé, je vais enfin pouvoir poster plus rapidement, donc je vous dit à très vite !

Fallen Angel (sous contrat d'édition chez BMR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant