ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 30

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« Un problème ? » S'arrêta Maël en respirant fort. Son souffle chaud brûlait l'épiderme de la sirène qui peinait à réfléchir.

« N-Non... C'est juste que... Je ne sais pas quoi faire... » Maël rigola et vint chuchoter à son oreille.

« Laisse-toi aller, je ne ferais rien de répréhensible. »

Et Leo se laissa aller à ses baisers, à ses caresses sur sa peau. Il ne pouvait empêcher son corps de se tordre quand les doigts caleux de Maël palpait sa peau sensible, torturant ses appendices. Ses halètements se transformèrent en cri qui le firent rougir de honte. Quand Maël arrêta de le baiser pour le regarder, il s'inquiéta de ne pas avoir la bonne réaction.

« Tu ne sais pas à quel point tu me rends fou... »

« Est-ce une mauvaise chose ? »

« Définitivement pas. » Maël l'embrassa avec douceur, ce qui contrasta avec la ferveur dont il faisait preuve depuis quelques minutes. Leo se sentit encore plus faiblir sous cette douceur. « Je vais poser une question un peu fâcheuse mais je dois le faire... »

« Qu'est-ce ? »

« As-tu déjà uni ton corps avec quelqu'un ? » Leo rougit si violemment qu'il ressentit le besoin de se cacher. Il leva ses mains à son visage mais Maël l'en empêcha, déposant des baisers sur chaque phalange puis dans la paume de ses mains. « Je t'avais dit qu'elle serait fâcheuse mais j'ai besoin de le savoir. Ce n'est pas pour te juger ou autre, j'ai juste besoin de savoir. »

« Non... »

« Non ? »

« Je n'ai jamais... »

« Bien. »

Sur ces mots, Maël vint l'embrasser de nouveau avec cette même douceur. Ses mains glissèrent dans la dos de la sirène. Leo enroula ses bras autour de sa nuque et ses jambes autour de son bassin alors qu'il se laissait soulever. Maël le colla à son torse sans lâcher ses lèvres. Il était à genoux avec la sirène en équilibre dessus. Une de ses mains caressa distraitement la ligne marquée de sa colonne pour trouver la naissance du pagne en algue qu'il portait. Habilement il en défit l'attache. Leo se retrouva mis à nu, sa seule ceinture de perles autour des hanches. Il sentit le soupir appréciateur de Maël contre ses lèvres. Timidement, la sirène vint glisser ses doigts dans les cheveux blonds pour le faire renverser la tête en arrière. Il ne savait pas comment il le savait, mais il ressentait le besoin de poser ses lèvres sur la peau du corps de Maël qui le laissa faire. Leo aima chaque centimètres de peau de son torse, consciencieusement.

« Tu es magnifique ma petite sirène. »

Leo pouffa et remonta pour regarder Maël. Ce dernier avait le regard ombragé et cela fit naître une lignée de frissons le long de sa colonne qui le firent haleter. Il ne comprenait pas pourquoi cela le rendait si fébrile. Maël ajusta sa prise sur ses reins et le fit de nouveau basculer en arrière. Ses épaules rencontrèrent la pierre froide les premières puis son dos. Maël ajusta sa place entre ses cuisses écartées alors qu'il entreprenait de chérir son torse à la carnation claire. De nouveau, l'homme-sirène se tordit de plaisir sous ses attentions, perdant pied quand les lèvres brûlantes de l'humain se posèrent au niveau de son nombril. Il releva la tête pour voir ce qu'il faisait mais elle retomba aussi vite contre le sol quand ces mêmes lèvres se posèrent sur son appendice sud. Il avait l'impression de perdre la tête. Avec dextérité, ou du moins autant qu'il pouvait en juger, Maël le palpa. Après chacun de ses touchés, il sentait son esprit partir à la dérive et sa volonté fondre comme neige au soleil quand les lèvres charnues de Maël s'enroulèrent autour de lui. Il cria de surprise et se tendit. Maël entreprit alors de le détendre en massant son torse.

« Qu'est-ce que tu me fais ? » Souffla-t-il bien qu'il n'attende pas de réponse.

De toute façon, il était trop à la dérive pour capter une réponse.

Ses oreilles paraissaient se boucher alors qu'il succombait aux réactions inconnues de son corps. Si lui n'avait aucune idée de ce qui lui arrivait ou de pourquoi cela était si bon, son corps semblait capter parfaitement la situation. Comme s'il était programmé pour cela.

Leo paniqua quand il sentit une boule qui était logée dans son bas-ventre depuis de longues minutes, grossissant même partir comme une fusée à propulsion le long de son canal. Il se redressa violemment, inquiet et complètement paumé quand il vit le sourire goguenard et ravi de Maël lui faire face. Ce dernier lécha ses lèvres.

« Exquis. »

« Je suis désolé... »

« Ne t'excuse pas. »

« Mais... »

« Shh. » Le fit taire Maël en l'embrassant. Leo s'écarta en grimaçant à cause du goût acre qui tâchait maintenant les lèvres et la langue de Maël. Ce dernier ricana doucement à sa réaction. « Je te trouve exquis. »

« Qu'est-ce ? »

« La preuve que tu as aimé ce que j'ai fait. »

« C'est... Bizarre. »

« Ça ne l'est pas. Pas pour deux personnes qui s'aiment en tout cas. »

« Qui s'aiment ? » Maël acquiesça et venait l'embrasser de nouveau. Bien que le goût soit toujours là, Leo ne se recula pas. Il aimait la texture de ses lèvres contre les siennes et sa chaleur qui réchauffait sa peau froide. « Dois-je faire de même ? »

« Non, tu n'es pas obligé si tu n'en as pas envie. » Leo se mordilla la lèvre en baissant les yeux. « Ce n'est rien, ma sirène. »

Leo plongea son visage dans la nuque de l'humain qui referma de nouveau ses bras autour de lui pour le protéger. Leo se sentait bien. Extrêmement bien.

« Est-ce que c'est toujours comme ça ? »

« Quoi donc ? »

« Se sentir aimer ? Est-ce que c'est toujours aussi déboussolant ? »

« Oui. C'est au moment où cela ne l'est plus qu'il est nécessaire de réfléchir à pourquoi c'est le cas ? »

« Qu'arrive-t-il dans ce cas ? »

« On prend des chemins différents. »

« Reste à mes côtés. »

« Toujours. »

Avant que Maël ne retourne chez lui, il avait passé l'après-midi à initier Leo aux relations amoureuses humaines. Leo lui aurait bien rendu la pareil mais il n'avait jamais connu cela et plus Maël lui expliquait son monde plus il se rendait compte à quel point son monde était différent. C'est alors qu'il comprit les mots de son père, ceux qu'il lui avait dit pour le mettre en garde contre ses sentiments naissants à l'égard d'un être humain.

Car si lui avait mis du temps à mettre des mots sur les petits poissons agités dans son estomac, son père l'avait bien compris.

Et c'est pourquoi, tout comme cet instant dont il n'aurait jamais cru rêver était sublime à ses yeux, cela l'inquiétait. Car si Maël semblait ne pas vouloir prendre la pleine mesure de ce qui le menaçait, lui le faisait.

Et s'il y a bien une chose qu'il ne souhaitait pas, c'était voir Maël sombrer dans les profondeurs de l'océan.

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasWhere stories live. Discover now