ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 38

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Ses yeux s'ouvrirent d'un coup, l'air pénétra ses poumons, son cœur battit fort contre sa poitrine.

Maël ne savait pas où il était mais il n'était plus dans l'eau. Quelque chose de lourd reposait sur son torse mais ce n'était pas un requin. Ses bras le brûlaient mais ce n'était pas sa peau, c'était dedans. Sa respiration était difficile mais ce n'était pas la cause des bouteilles d'oxygène. Son cœur battait si fort contre sa poitrine qu'il avait l'impression qu'il essayait de se faire la malle.

Sa tête le lançait, pourtant, il se força à se redresser. Ses bras tremblaient sous le poids du haut de son corps, ses muscles criaient au supplice comme s'il n'avait plus l'habitude de bouger.

Sa vue se brouilla, sa tête sembla peser une tonne. Pourtant, il attrapa le drap qui le recouvrait et le rejeta sur le côté tout en se tournant pour mettre ses jambes dans le vide. Quelque chose dans la pièce, une machine faisait un bruit très désagréable qui aggravait les douleurs qui lui écrasaient les tempes.

Que quelqu'un fasse taire ce truc !

Maël prit appui sur le petit meuble qui se trouvait au côté du lit, il supposa, et posa ses pieds au sol. Il ne ressentit rien mais il ne s'en inquiéta pas outre mesure, jusqu'au moment où, à la force des bras, il s'éleva en position debout.

Cette position, il parvint à la maintenir une seconde avant qu'il ne s'écroule comme un pantin désarticulé sur le sol. Il cria de douleur quand sa tête rencontra le sol. Il roula sur le dos, pleurant alors qu'il n'arrivait plus à discerner malgré ses yeux ouverts. Il ressentait comme des brûlures atroces au niveau des bras.

Mais le pire dans tout ça, ce n'était pas la douleur qu'il sentait dans tout son corps, mais plutôt le fait qu'il ne ressente rien du tout dans le bas de son corps.

Avec beaucoup de difficultés, il se plia en deux pour toucher ses jambes. Il sentait bien les terminaisons nerveuses de ses mains réagirent au contact de ses membres inférieurs mais les réactions synaptiques de ses jambes étaient nulles.

Ce n'était pas possible.

Non.

C'était un cauchemar.

Il ne sentait plus ses jambes.

Ses cris de douleur se transformèrent en sanglot déchirant. Sa respiration devenait encore plus laborieuse et la panique le gagna.

Mais visiblement, ce n'était pas encore le niveau de panique le plus haut car, quand il sentit des mains se poser sur lui, il s'agitait encore plus, criant à plein poumon, tentant de repousser ses personnes qui le touchaient. Il hurlait, se débattait, pleurait. Il ne voulait pas qu'on le touche, il voulait qu'on lui dise pourquoi il ne sentait plus ses jambes.

Et ce bruit strident qui lui vrillait les oreilles...

Il sentit une piqure dans son bras. Son regard s'y dirigea immédiatement et il reconnut une seringue. Peu de temps après, ses forces déjà faibles le quittèrent. Son corps tomba lentement vers le sol, ses muscles se détendirent, le rythme de son cœur diminua et ses paupières se firent lourdes.

De nouveau, il sombra dans les profondeurs de son esprit, tiraillé par la peur.

Pourquoi ne sentait-Il plus ses jambes ?

Quelque chose de léger, de chaud frôlait la peau de son visage. Maël souriait alors qu'il profitait de la caresse qui retraçait les traits de son visage, s'attardant sur ses pommettes et ses lèvres. Maël laissa filtrer entre ses lèvres un soupir d'aise avant d'ouvrir les yeux.

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα