Le Disquaire

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Le ciel était d'un bleu magnifique. Aucun nuages à l'horizon. Et pour couronner le tout, une petite brise fraîche venait ébouriffer leurs cheveux.

John, au premier jour de leur rencontre, n'aurait jamais pensé se promener un jour en tenant la main de ce détective. Il était beaucoup trop timide, effrayé face à ces sentiments qui doucement l'envahissaient. Et puis Sherlock ne semblait pas décidé à l'aider à se déclarer. Lui aussi était pétrifié devant ses sensations inconnues. Tous les deux amoureux, mais tous les deux trop peureux. Et puis finalement, c'est John qui avait fait le premier pas. Peu convaincu par le dénouement qu'aurait cette déclaration, mais déterminé à ne plus se cacher. C'est avec une immense surprise et un soulagement presque inhumain, qu'il découvrit que celui à qui il venait de se confier partageait ses sentiments si particuliers.

Il sourit tendrement à l'évocation de ce souvenir. Avec du recul, il était fier de lui, fier d'avoir réussi à réunir son courage pour parler à Sherlock. Ils seraient passés à côté d'une formidable histoire d'amour, peut-être même de l'histoire de leur vie, car son détective n'aurait sûrement pas eu l'audace de faire le premier pas. C'est sûr, il ne mâchait pas ses mots quand il s'agissait d'une enquête, mais les sentiments étaient pour lui une énigme irrésolue depuis bien trop longtemps pour se lancer comme ça sur un coup de tête. Heureusement John avait été la clé de ce mystère, et il lui en serait pour toujours reconnaissant.

Le médecin n'avait aucune idée d'où se trouvait ce fameux disquaire, et était d'ailleurs bien étonné que Sherlock le connaisse, lui. Il ne le voyait jamais revenir avec un CD, ou n'importe quoi qui puisse provenir de ce genre de magasin.

"Dis, comment tu connais cette boutique ?"

"Oh, j'ai aidé le vendeur lors d'une enquête. Il avait été accusé d'un vol, alors qu'il se faisait lui même voler au moment des faits, à sa boutique. Il s'est défendu contre l'agresseur, et c'est pour cette raison qu'on l'a accusé, pour ses blessures. Les policiers avaient décrété qu'elles étaient la cause d'une bagarre avec sa victime. N'importe quoi ces policiers, je te jure..."

"Pense à Greg un peu !"

"Qui ?"

"Roh laisse tomber. Et donc, ce monsieur et toi, vous avez gardé contact ?"

" C'est ça. Je vais le voir parfois, il ne montre les instruments qu'il reçoit. J'écoute de la musique aussi. Classique si tu demandes..."

" Haha bien sûr classique, mais plus pour longtemps ! Je ne savais pas qu'on pouvait acheter des instruments dans ce genre de boutique"

"Il s'est aggrandi dernièrement, alors il en a profité !"

"Tu penses qu'il aura une batterie ?" demanda John plein d'espoir.

"Peut-être bien..." répondit l'autre avec un sourire en coin.

"Sherlock. Tu savais qu'il avait une batterie n'est-ce pas ?"

"C'est possible..."

"Quel petit cachottier ! Tu voulais juste m'entendre jouer avoue !"

"Bon d'accord. Tu as raison ! Après ton histoire sur ton adolescence, j'ai immédiatement pensé à la boutique de Fred. Je veux t'y emmener pour que tu me montres tes talents de musicien" Ces quelques mots affectueux furent bien vite suivis d'un sourire charmeur auquel John ne résistait jamais. Il devenait bien faible quand il s'agissait de son détective.

"J'espère que j'arriverai à jouer..."
Même s'il était plus qu'heureux de l'attention que Sherlock lui portait avec cette demande, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas joué. Et même s'il s'en sentait capable, le trac ne prévenait jamais.

Un peu de musique ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant