Chapitre 7 : Les Sentiments du Squale

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Le lendemain, je me lève tôt pour une nouvelle séance de sport, mais chez moi cette fois-ci. Aucune envie de retomber sur cette folle à la salle. Consultant mon téléphone, je réalise que j'ai un message qui m'attend : Aya m'annonce qu'elle est rétablie et qu'elle aimerait qu'on se fasse cette sortie qu'elle m'avait promise. Je lui réponds le plus sobrement possible mais mon cœur entame déjà une course effrénée sans que je ne puisse vraiment le contenir. Il va vraiment falloir que je garde mon calme lorsque je la verrai. Ce n'est pas mon genre d'être aussi expressif. Nous devons nous retrouver à onze heures dans le hall d'entrée, ça me laisse un peu de temps pour finir ma séance, me doucher et me reposer un peu. Je me demande si je parviendrai à tenir ce rythme en période d'examens...

C'est rageant de penser qu'Itachi avait raison. Pourtant, cela fait vraiment peu de temps qu'on se connaît. Mais une aussi jolie fille ne sera jamais attirée par moi, c'est certain alors je ne veux pas me bercer d'illusions. Et puis, qu'aurais-je à lui offrir ? Je suis totalement fauché et je tente difficilement de trouver un équilibre entre mes cours et le travail. Pour économiser, j'ai appris à cuisiner moi-même et en grande quantité, à me faire des réserves au congélateur mais parfois, cela ne suffit pas. Mon unique plaisir que je me permets, c'est mon abonnement à la salle de sport. Elle ne pourrait jamais être heureuse avec quelqu'un comme moi. Je n'aurais même pas les moyens de lui offrir un restaurant de temps à autre, un bouquet ou même un quelconque cadeau pour son anniversaire. Je me sentirais lamentable de n'avoir rien à lui donner.

Je me mets à ma séance de sport en suivant une vidéo sur internet puis tente de me vider l'esprit. Mais maintenant que je suis conscient de mes propres sentiments, son visage ne cesse de me revenir en mémoire. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit aussi jolie et gentille ? C'est pourtant rare que mon cœur s'emballe à ce point pour une fille. Mais je sais que de tels sentiments ne sont voués qu'à me faire souffrir... A la fin de mon training, je croise mon propre reflet dans le miroir et bien malgré ce corps que j'ai travaillé si dur à sculpter, je ne me sens toujours aussi peu sûr de moi.

Après avoir tourné en rond un moment chez moi, il est finalement l'heure d'aller la rejoindre. Forcément, mon cœur s'emballe à nouveau, j'espère sincèrement qu'elle ne remarquera rien...

Puis je la vois arriver, avec près de cinq minutes de retard, tout sourire et me fait un signe de la main que je lui rends avec un air mal assuré.

« Je suis désolée, j'étais en train de finir ma vaisselle et je n'ai pas vu l'heure... Pourtant, je t'assure, je vérifiais régulièrement la pendule !

— Hey, c'est pas grave ! M'exclame-je en riant.

— Ha ! Ha ! Tu ne te fâches donc jamais ? Demande-t-elle de son air si innocent.

— Ah ça... Si... Mais il faut vraiment me pousser à bout pour y parvenir et un petit retard de cinq minutes ne fait pas partie des choses qui m'exaspèrent. Ça arrive à tout le monde, à moi le premier... réponds-je en détournant le regard face à ses pupilles me fixant avec insistance.

— Bien, je connais un bon petit restaurant pas très loin mais il faut quand même prendre le train pour y parvenir. Tu verras, c'est très bon et pas cher du tout ! Et comme je te l'ai dit, c'est moi qui invite en compensation de tes vêtements que je ne pourrai pas te remplacer...

— Bien, bien, c'est noté ! »

Dans le train, elle s'assit juste à côté de moi et continue à me parler avec animation. Elle qui est souvent bien calme en cours, je découvre une toute nouvelle facette de sa personnalité. Un vraie pipelette. Mais elle est tellement mignonne que je ne peux pas lui en vouloir.

Le restaurant est dans un bâtiment certes un peu ancien mais sa devanture est tout à fait accueillante et chaleureuse. Le personnel y est également très agréable et nous installe vers la vitrine, ce qui nous permet de contempler la population défiler de façon plus ou moins animée. Parfois seuls. Parfois accompagnés. Le sourire d'Aya ne s'efface pas, elle semble ravie d'être là mais le serait-elle autant si elle se rendait compte de ce qui se passait dans ma tête ? Non, je ne pense pas. Alors autant en profiter avant qu'elle ne découvre cette triste réalité qui pourrait créer un fossé entre nous.

Akatsuki UniversityWhere stories live. Discover now