-𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓𝟎-

Depuis le début
                                    

─ Je n'aime pas nous voir comme ça.

─ Moi non plus.

Même parler devient douloureux, mais merde, je ne veux pas pleurer devant Thibault.

Il s'approche de quelques pas, pour attraper mes deux mains qu'il serre brusquement contre lui. Voir ses lèvres se poser sur mes doigts me comprime le cœur. Pourquoi je n'arrive plus à savourer son contact comme autrefois ?

─ Ce n'est pas devant moi que tu dois te cacher. Tu peux pleurer, Ania.

Je secoue la tête, nullement convaincue de devoir céder devant lui.

─ Qu'est-ce que j'ai fait pour te mettre dans cet état ?

D'un mouvement non contrôlé, je m'éloigne de lui. Toujours nos mains liées, la douleur dans mon cœur est tout aussi difficile à supporter, que de retenir mes larmes qui menacent de couler.

─ Tu n'as rien fait, soufflé-je alors qu'une larme parvient à s'échapper glissant le long de ma joue.

Je me fais la promesse que ce sera la dernière qui coulera. Ce n'est pas possible, pas devant lui !

─ Je ne comprends pas.

Que suis-je censée répondre face à ça ? Je ne peux pas tout lui déballer comme ça, pourtant, je n'ai aucun courage à choisir mes mots. Je veux juste aller mieux.

─ Je ne sais pas comment l'expliquer.

Je regarde un instant ma valise en bas des escaliers, directement rentrée, même pas le temps de dépasser le pas de la porte que je dois me confesser.

─ Lâche prise. Arrête de croire que je suis trop fragile pour ne rien entendre venant de toi.

─ Je n'ai jamais pensé ça de toi. C'est juste qu'être en couple, c'est quelque chose de récent dans ta vie, c'est normal d'être un peu perdu par moment. D'où le fait que je veux mesurer mes mots.

─ Ce n'est plus quelque chose de nouveau dans ma vie. Dis-moi, s'il te plaît.

Bien que nos corps soient éloignés, nos mains sont liées et son corps me semble trop lourd, comme abattu. Je baisse la tête, puis entame :

─ J'ai entendu la discussion que tu as eue avec Noémie, le soir où on est allé repeindre.

Son visage s'illumine d'une lueur de compréhension, il sait exactement de quoi je parle. Quelques larmes roulent sur mon visage. Qu'est-ce que je voudrais être ailleurs à ce moment-là...

─ Tu as dit que ce n'est pas de quelconques sentiments qui changeraient ta phobie. Et... J'ai toujours cru en nous, mais je t'avoue que ces derniers jours, c'est difficile.

Il se fige devant moi, ses yeux bloqué dans les miens comme s'il n'arrive pas à croire que c'est ça, la raison de mes larmes.

─ J'ai seulement dit ça pour qu'elle me laisse tranquille, Ania. Je ne veux pas qu'une autre personne intervienne dans notre couple. Tu aurais dû venir m'en parler plus tôt.

Il ne le pense donc pas ?

─ Si tu préfères mentir à ta mère sur les sentiments que tu as pour moi, fais ce que tu veux. Mais non, en fait, ça a plutôt été le déclencheur de ma réflexion sur notre couple.

─ Qu'est-ce qu'il a notre couple ?

Ma gorge est à l'opposé de mes joues, sèche. Ses yeux me supplient, mais au fond de moi, la peur n'a jamais été aussi présente. Bien plus que la fois où je me suis retrouvée seule, sans famille.

Près de moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant