Je hais le destin !

Chapitre 10

Nous avons dîné avec les parents d'Arès qui n'ont pas cessé de nous féliciter. J'avoue que je ne comprends pas vraiment leur excitation vis à vis de notre lien. 

Je veux dire, okay on est âme soeur en théorie mais dans les faits on se parle le moins possible et j'avoue que je ne ressens pas de manque particulier...

C'est vrai ce mensonge ?

Tais toi !

Une fois ses parents partis, Arès s'est empressé de s'éloigner et de reprendre son air froid.

Faut le comprendre vu toutes les emmerdes que t'as crée...

Je sais, je ne m'en plains pas

Un peu quand même, oublie pas que je suis une partie de toi donc tu peux pas vraiment me mentir

Tais toi !

Tu dis toujours ça quand je dis quelque chose de vrai mais qui te déplaît... alalala

Je jette un coup d'oeil à Arès et le voit débarrasser silencieusement. Je ne sais pas ce qui m'arrive mais je me sens mal de savoir que nous sommes aussi éloignés à cause de moi.

J'avoue ne pas trop comprendre : c'est moi qui ait crée tous les problèmes, je ne peux pas regretter, pas maintenant...

Je me lève et l'aide à débarrasser en silence, si je ne peux pas dire ce que je pense, je devrais au moins essayer de calmer les tensions en commençant par mon comportement.

J'avoue que depuis le regard haineux qu'il m'a lancé quand il a vu l'état de la voiture, mon coeur se resserre en repensant à tous ce que j'ai fais.

Ce n'était pas des bêtises très graves en fait, mais assez pour créer une barrière entre lui et moi.

Bordel, je croyais que c'était ce que tu voulais !

Moi aussi je le croyais...
Je sors de mes pensées lorsque j'entends la voix d'Arès m'appeler

Arès : merci pour aujourd'hui, t'as été cool

Il ne me regarde même pas et pourtant je ne peux m'empêcher de légèrement sourire. C'est la première fois qu'il me remercie

Moi : avec plaisir, j'aime beaucoup tes parents

Il soupire et reprends le rangement de la vaisselle

Arès : ils t'aiment aussi, comme quoi c'est entre nous qu'il y a un problème.

L'alpha referme le placard et reste de dos quelques secondes, comme s'il pensait à quelque chose.

J'ai, au fond de moi, de plus en plus envie d'être le compagnon qu'il espérait avoir mais je ne pourrais certainement jamais l'être et rien que d'y penser me fait mal. 

Je ne me comprends même plus..

Je ne l'aime pas mais cet imbécile d'alpha fait ressortir l'oméga en moi. J'ai juste envie d'être aimé, être aimé par lui.

Il se retourne et me fait face tandis que je continuais de le fixer

Arès : Pourquoi t'es comme ça qu'avec moi ? Est-ce que tu me hais ?

Moi : Qu-Quoi ?! Non !

Il pensait vraiment que je le détestais ? Il ne m'a rien fait, j'ai juste peur de tomber dans le piège de l'amour

Bah à vrai dire t'as jamais essayé de montrer le contraire donc c'est un peu logique qu'il pense ça

Moi : c'est pas toi le problème, c'est moi

Arès : bah explique toi alors ! Pourquoi tu brûles tout quand je suis avec toi mais tu deviens un super cuisinier avec les autres ? Pourquoi tu fais semblant d'être timide avec moi alors que t'es complètement extraverti avec eux ?! Pourquoi tu ne veux pas que ça marche entre nous ? Tu n'as même pas essayé de me faire confiance !

Moi : JE NE PEUX PAS !

Un silence s'en suivit, un silence très gênant d'ailleurs. Je ne sais pas ce qui m'a pris de crier de cette manière.

Je crois que la peine que je lis dans son regard est 20 fois plus douloureuse que ses mots. 

Depuis mon arrivée ici, je n'ai pensé qu'à fuir et l'énerver. Je n'ai jamais pensé à ce que pourrait être ma vie à ses côtés.

Je ne me suis d'ailleurs jamais intéressé à lui, à mes yeux, il était juste ma clé pour la liberté.

J'avais presque oublié qu'il était comme moi, que mes actions avaient des conséquences sur lui. J'ai été tellement égoïste que j'ai utilisé une personne pour atteindre mon but, j'ai agi comme un monstre...

Et ce n'est que maintenant que je m'en rends compte.

A quel point j'ai pu être aveuglé ? Ce gars ne m'a rien fait et je ne cesse de lui créer des problèmes...

Peu importe à quel point je veux retrouver ma meute, je ne dois jamais utiliser quelqu'un comme un moyen...

Je sens les larmes de remords me ronger de l'intérieur rendant mes yeux larmoyants

Moi : j-je suis désolé, je suis tellement désolé...

Et sans que je ne comprenne vraiment pourquoi, les quelques larmes qui avaient réussi à s'échapper se transformèrent en un torrent qui se déversait sur mon visage.

J'avais du mal à respirer et mon coeur battait à mille à l'heure, je m'en veux tellement.

Mais alors que je ne faisais que m'insulter et me détester, je sentis les deux bras d'Ares s'enrouler autour de moi, tandis que sa bouche pris place près de mon oreille pour me réconforter.

J'ai beau être le pire des cons avec lui, il me réconforte quand même. Mes larmes doublèrent face à cette réalité : je suis le méchant de l'histoire, je ne mérite pas ce gars...