Août : Une Correspondance Orpheline - partie I

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Un moi était passé depuis son retour à l'orphelinat

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Un moi était passé depuis son retour à l'orphelinat. Tom était toujours aussi encolère contre lui-même. Contre ses propres sentiments. Il avait toujours autant envie de s'excuser auprès de la Gryffondor mais une partie de lui l'en empêchait. Comme s'il n'était pas lui-même en s'excusant platement à quelqu'un.


Sur son lit, le premier mardi d'Août, il souffla doucement en recommençant ce débat intérieur. S'excuser ou non ? Envoyer cette fichue lettre ou la déchirer et passer à autre chose ? Le morceau de parchemin était toujours soigneusement plié sur le rebord de sa fenêtre, comme s'il espérait secrètement qu'un hibou passe par là et la prenne avant de s'enfuir en volant silencieusement.

La directrice de l'orphelinat le sortit de ses pensées en toquant à sa porte. Ses yeux se levèrent vers la vieille femme d'un air interrogateur. Elle lui sourit et lui tendit deux enveloppes en précisant qu'elles étaient arrivées le matin-même. Le noiraud la remercia et saisit les lettres avant de les examiner rapidement. La première venait de Poudlard, sûrement la liste de fournitures pour sa dernière année, la seconde par contre venait de quelqu'un d'autre. Quelqu'un de totalement inattendu en cette période particulière.

C'était la jeune femme qui hante ses pensées qui lui avait envoyé une lettre. Il reconnaîtrait son écriture entre mille. Cette manière de pencher les caractères comme si elle écrivait en italique. Cette écriture si fine, aucune rature, aucune tâche d'encre, son nom inscrit en entier comme si elle le connaissait par cœur. Il l'entendait presque le lui lire à haute voix.

Son souffle se coupa légèrement, il n'était pas prêt à lire ce qu'il y avait dans cette lettre. Ressentir cette haine à travers ses mots lui paraissait trop difficile pour le moment. Aussi, ses yeux se détournèrent d'eux-mêmes vers l'enveloppe de Poudlard, peut-être aurait-il le temps de trouver tous ses livres sans avoir de problèmes cette année.

Il prépara rapidement un sac et de l'argent pour acheter toutes ses affaires et partit sur le champ, ne souhaitant pas rester une journée de plus enfermé entre ces quatre murs.

Tom prit le soin de saluer la directrice avant de sortir et de se diriger vers la Chemin de Traverse puisque c'était le seul endroit où il pourrait trouver tout ce qu'il cherchait.


Passant son après-midi dans les allées pour terminer ses recherches, il s'assit à une table du Chaudron Baveur, histoire de faire une pause avant de rentrer à l'orphelinat.

Le serveur le servit rapidement et repartit s'occuper d'autres commandes. Les yeux du noiraud se posèrent sur sa Bière-au-beurre avec lassitude, il était fatigué autant physiquement que mentalement. Son esprit était constamment attaqué de pensées irrationnelles.

La jeune femme restait bien ancrée dans ses moindres faits et gestes. Encore il y avait quelques minutes, le noiraud regardait dans plusieurs directions comme s'il avait senti sa présence. Mais le pourcentage de chances pour qu'elle cherche ses fournitures le même jour, et au même endroit que lui était plus que faible ; il était quasi-inexistant.

Ses mains se posèrent enfin sur ce verre qu'il porta à ses lèvres, profitant de l'effet de l'alcool sur son esprit. Ses sens s'engourdirent imperceptiblement pour qu'il puisse se détendre ne serait-ce qu'un instant.


Plusieurs minutes plus tard, Tom était de retour dans sa chambre d'orphelinat. Il rangea soigneusement ses affaires scolaires et se posa à son bureau pour commencer à étudier le programme de sa dernière année à Poudlard. Il avait toujours aimé prendre de l'avance sur ses études.

En étalant ses livres sur son bureau, il remarqua la lettre de la Gryffondor qu'il n'avait pas osé ouvrir. Cette écriture délicate le bloqua dans ses actions. Son cœur se serra au souvenir de leur dernière altercation. Il ferma doucement les yeux pour calmer sa respiration saccadée. Elle avait vraiment le don de le mettre dans tous ses états.

Un petit frappement le sortit de ses pensées néfastes, il leva ses yeux bleus vers la porte. Mais le frappement ne venait pas de l'entrée de sa chambre, il n'y avait rien à cet endroit. Il entendit de nouveau ce bruit sec et tourna les yeux vers sa fenêtre. Une magnifique chouette effraie se trouvait sur son rebord, une enveloppe dans le bec. Le noiraud s'empressa d'ouvrir la fenêtre pour laisser l'oiseau entrer, celui-ci se posa sur le cadrant de son lit, la lettre toujours en bouche.

Les doigts du sorcier tremblaient légèrement en reconnaissant l'écriture de la jeune femme sur l'enveloppe, c'est encore elle. Pourquoi insistait-elle ainsi ? Voulait-elle vraiment l'achever avec ses reproches alors qu'ils étaient en période de vacances ?

Tom se contenta de poser cette deuxième lettre dans une boite métallique dans son placard et de penser à autre chose en lisant un livre de la bibliothèque de l'orphelinat. Il devait vraiment faire quelque chose pour arranger sa situation mais rien ne lui venait à l'esprit.

Il souffla doucement et décida laisser tomber ses livres et ses activités pour reprendre ses tentatives d'excuses. Depuis le début des vacances, il tentait désespérément de trouver les bons mots et les formules idéales pour s'excuser de son comportement envers cette jeune femme.

Il aimerait lui dire qu'il l'appréçiait - peut-être plus qu'il ne le devrait même - mais une peur étrange serrait son estomac en pensant à sa réaction. Mais il devait au moins lui avouer qu'il lui avait menti lors de leur dispute.

« Tu n'es rien pour moi... pourquoi ai-je dit une chose pareille ? » Bien-sûr qu'elle était importante pour lui, elle restait la seule personne à avoir tenté de l'aider. Et il l'avait bannie de sa vie comme si elle n'avait aucune quelconque importance. Il se sentait idiot d'avoir fait une telle chose.

Non.

Les excuses attendraient encore un peu. Il n'était pas tout à fait prêt. Et puis... peut-être devrait-il lire ses lettres à elle avant d'envoyer quelque chose ? Connaître ses sentiments et son point de vue l'aiderait sûrement à mettre des mots sur ses propres états d'âmes. Il l'espérait mais il refusait toujours de lire ces morceaux de parchemins.

Ce n'était pas le moment. Il avait besoin de repos.

Fool for Love | Tom E. JedusorWhere stories live. Discover now