Le dix-septième été

Chapitre 6

Chapitre 6 

Lorsqu’il s’éloigna, James entraîna Katheryn vers le sable doré qui reflétait le chaud soleil d’après-midi. Il prit son courage à deux mains et la regarda droit dans ses yeux d’un bleu profond qui lui donnait envie de se noyer dans ceux-ci. Il détourna le regard et le fixa sur la mer turquoise puis déclara : «Je suis désolé qu’il en aime toujours une autre mais j’ai toujours cru que tu méritais mieux. Il n’était pas fait pour toi, voilà tout.». James se tue. Après un moment de réflexion, Katheryn lui demanda : «Où veux-tu en venir?» Elle sentait son cœur battre plus fort dans sa poitrine et après cet instant qui lui parut un supplice il avoua enfin, et pour la première fois : «Je t’aime. Voilà. Il… Il ne t’a jamais méritée, tu es si parfaite, si belle, si intelligente… Tu es la meilleure chose qu’il ne m’ait jamais arrivée…» Sa voix se brisa mais ses yeux couleur noisette parlaient et on pouvait deviner qu’il attendait impatiemment une réponse de sa part. Mais, après un instant, elle entrevit une vérité que James essayait de lui cacher depuis trop longtemps. Cette vérité lui découverte par le souvenir d’un fait incontestable : Matthew ne lui mentirait jamais. Avec de la tristesse mêlé à une intense colère et une rancœur  grandissante, Katheryn l’accusa une voix tremblante : «C’est toi qui a tout inventé… Il… Il n’en aime pas une autre… tu m’as menti pour pouvoir m’avoir, moi… Mais pourquoi?...» Elle le regarda avec une souffrance qu’il ne pouvait apaiser puis elle prononça seulement ses mots : «Je le savais…» Elle détourna le regard et couru vers l’océan. James lui cria : «Attends!» mais elle ne s’arrêta pas pour autant. Une blessure se créa dans son cœur, une blessure si profonde qu’il était convaincu qu’elle ne disparaîtrait jamais. Katheryn lui avait bien plus mal que n’importe qui d’autre ; elle avait refusé son amour. James lança un dernier regard vers les vagues qui se déchaînaient et qui amenaient un vent frais qui s’engouffrait dans ses cheveux châtain et après quelques minutes, il se retourna pour rejoindre sa maison au-dessus de la falaise en serra les dents. 

[…]

Katheryn courrait sur la plage depuis près d’un quart d’heure, en pleurs. Elle allait trouver Matthew à son endroit préféré : au bord d’une falaise,  où l’on pouvait s’émerveiller devant un des plus beaux coucher de soleil. Il y était allé pour réfléchir sur l’étrange comportement de son amour et, par la suite la rejoindre avec James à la plage. Enfin, Katheryn arriva à cet endroit qui lui avait fait passer les plus beaux moments de sa vie. Et tout comme elle l’avait prévu, il était là, admirant les reflets du soleil sur l’océan. Matthew se leva, lui fit face et eut un hoquet de surprise : Katheryn courut dans ses bras, en larmes. Il fut sur le moment déstabilisé, mais l’inquiétude le submergea encore plus rapidement. Matthew la serra dans ses bras pendant ce qui lui parut des heures puis, avec regrets, se détacha de son étreinte et pris son visage délicat dans ses mains et essuya les larmes qui coulait sur ses joues. Il lui demanda d’un ton rempli de tendresse : «Mais pourquoi est-ce que tu pleures?» Katheryn lui raconta son récit avec la voix chevrotante, plongea son regard dans ses yeux d’un bleu clair, étincelant. Elle lui raconta comment James l’avait éloigné de lui durant son court voyage au cœur de sa ville natale, Londres. Il l’avait convaincue qu’il aimait encore son ancienne copine et qu’il était sorti avec elle seulement pour la rendre jalouse. Katheryn avait cru à tous ses mensonges. Elle s’excusa de ne pas lui avoir fait confiance comme elle aurait dû le faire si elle avait écouté sa raison. Matthew la reprit dans ses bras pour l’apaiser et Katheryn se laissa bercer par le lent mouvement de son corps contre celui de l’amour de sa vie. Ses cheveux bruns qui flottaient près de son cou pâle formaient des boucles qui dansaient au gré du vent. Après s’être perdu dans leur contemplation, Katheryn remarqua qu’il s’était figé et que son regard était devenu glacé, rempli de haine. Quand Matthew remarqua enfin qu’elle le fixait avec une expression inquiète, il lui dit simplement : «Je vais le tuer.» Katheryn avait air horrifié par cette déclaration mais elle put prononcer ces paroles avec toute l’autorité qu’elle possédait en temps normal : «Non. Tu ne le tueras pas. C’est ton meilleur ami et tu ne vas le massacrer juste pour ça. Tu vas aller le voir seulement quand tu seras calme. Pas avant.» Matthew adorait quand Katheryn adoptait ce petit air autoritaire ; son menton était relevé, ses bras croisés sur sa poitrine et quand on la regardait dans les yeux, on pouvait y voir briller une étincelle de détermination. Après l’avoir dévisagé une période de temps qui lui semblait infinie, Matthew lui répondit simplement : «Je ne peux pas faire comme si rien n’était.» Sur ces mots, il s’en alla vers la maison de James. Katheryn bredouilla une réponse qui avait pour but de l’empêcher d’accomplir un acte qui aurait de grave conséquence mais, comme elle s’y attendait, il poursuivit son chemin et elle se contenta de le suivre en lui répétant qu’il commettait une grave erreur. Matthew ne se donna pas la peine de répondre car il savait que s’il disait la vérité, il ne ferait que blesser Katheryn encore plus. Arrivé devant la maison de James, il sonna et quand la porte s’ouvrit et qu’il put distinguer le visage qui avait réussi à éloigner l’être qu’il chérissait le plus au monde, ce visage qui était un ami autrefois et qui était maintenant un traître… et qui se fit casser le nez par un puissant coup de poing. James fut complètement sonné par ce coup qui laissa une trainée de sang sur son visage. Avant qu’il ne puisse se défendre contre une autre attaque, il entendit le cri de Katheryn : «NON!» Elle maintenait le poing dans les airs et répéta ces mots qui avaient arrêté le coup suivant: «Non.» Matthew retira sa main suspendu dans le vide et s’écria : «POURQUOI?» Il y avait une lueur de folie dans son regard mais elle était causée par la plaie béante que son ancien ami avait laissée en lui. Matthew se retourna et entraîna son amour avec lui, mais il ne vit pas que Katheryn lança un dernier regard derrière elle pour revoir une dernière fois la personne qu’elle avait sauvé et qui l’aimait infiniment, James. On pouvait lire dans son regard de celui-ci une détresse que seul Katheryn pouvait combler. Mais avant qu’il puisse prononcer une seule parole, elle fut déjà loin de lui, amenée par Matthew, qui provoquait en lui une rancœur grandissante. Une larme roula sur sa joue et se mêla au sang qui avait coulé tandis qu’il regardait fixement la mer en pensant à sa douce moitié. Il répondit à la question de son ancien ami, sachant pertinemment qu’il ne l’entendrait jamais : «Parce que je l’aime. Parce qu’elle a volé mon cœur la première fois que je l’ai vue. Parce que je ferais tout pour elle.»

[…]

Il était aux alentours de minuit et Katheryn ne dormait toujours pas. Elle alla donc à la cuisine et se prépara sa boisson chaude préférée : du thé à l’orange. Lorsque l’infusion fut prête, elle jeta un coup d’œil à l’immense balcon… et se servit une autre tasse. Pieds nus et vêtu d’une simple robe de nuit, elle prit les deux tasses de thé et se dirigea vers le balcon. Cette pièce située à l’extérieur de la villa était dotée d’un grand divan sur lequel étaient disposés des coussins et des couvertures, une table basse où étaient déposés divers objets, une table à manger avec une demi-douzaine de chaises autour et pour compléter le tout, deux chaises longues exposées au soleil. Katheryn s’assit sur le divan et tendit la tasse à Matthew qui était assis à côté d’elle. Ils se regardèrent dans les yeux et dans les deux regards, il y avait une lueur d’épuisement et de désespoir causé par les évènements des deux dernières semaines. Après ce moment d’intimité, elle déposa sa tête sur ses genoux et pendant qu’elle s’endormait sur lui, il jouait dans ses longues boucles d’un brun tirant sur le blond et qui s’entremêlaient à cause de l’air salé de la mer qui avait soufflé dans ses cheveux toute la journée. Matthew soupira, repensant aux désastres qui s’étaient produits. Avant, il se sentait comme le héros de Katheryn, mais maintenant, il ressentait le besoin de devenir un surhomme pour être à la hauteur de son amour. Toutes les pensées les plus négatives du monde l’assaillirent soudainement et son humeur ne pouvait, selon lui, être plus basse. Quant à Katheryn, elle se sentait mal de rester avec Matthew puisqu’elle éprouvait encore des sentiments pour James mais les regrettaient parce qu’il lui avait fait trop mal en lui mentant. Le sommeil autant que la tristesse la gagnaient en cette fraîche nuit de juin tandis qu’une lame unique roula sur sa joue pour s’écraser sur la jambe de Matthew.     

____________________________________________________________

Bonjour!!! Vous avez passé une belle journée? Moi j'ai eu une retenue d'une heure parce que j'ai pas fait trois devoirs... sinon ça va et une de mes amies m'a dit aujourd'hui que ''le dix-septième été'' lui faisait penser à la chanson ''sofa'' de Ed Sheeran alors je me demandais à quelle chanson vous fait penser le livre? Oh et dites- moi qu'est-ce que vous penser de mes histoires :)

MarieJ xxx