Chapitre 16 :

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Après m'être « enfuie » de chez El Hadj, lundi dernier, je lui ai envoyé un message dans le bus, pour répondre à sa question. Après lui avoir tout expliqué, dans les moindres détails, il s'est avoué que Monsieur est somnambule et qu'il lui arrive parfois de divaguer. Je ne sais pas si je dois y croire ou pas, mais une chose est sure ET CERTAINE, la prochaine fois qu'il me touche sans mon consentement, je le défigure !

El Hadj : - "Allé on y va.

Penda : - "Je te l'ai déjà dis, je ne bougerais pas de ma place tant qu'une discussion, sérieuse et concrète, n'a pas eu lieu entre Moussa et moi.

El Hadj : - "Vraiment ?

El Hadj m'entoure de ses deux bras et me soulève, pour me porter sur son épaule.

Penda : - "Qu'est-ce que tu fais, encore ?!

El Hadj : - "Je vais t'emmener de force.

Penda : - "Dépose-moi par terre !

El Hadj : - "On verra ça une fois éloignés d'ici.

Penda : - "El Hadj, dépose ou je te craque le dos !

El Hadj : - "Fais-toi plaisir.

Je lui donne alors des coups dans le dos, mais, voyant que cela ne l'arrête pas et ne lui fais d'ailleurs aucun effet, je cesse mes ébats et réfléchis à une autre solution.

El Hadj : - "Ça va, là-haut ?

Penda : - "Doul...Je t'emmerde.

El Hadj : - "Très classe.

Penda : - "Putain, El Hadj, dépose-moi.

El Hadj : - "Depuis quand tu t'es mis à parler comme ça ?

Penda : - "Comment ça ?

El Hadj : - "« Purée, El Hadj repose-moi à terre, s'il te plaît ! », c'est ce que tu m'aurais dis à la place.

Penda : - "Oui, bin, j'ai changé.

El Hadj : - "Ah bon ?

Penda : - "Je ne veux pas me faire écraser par ces putains de dakarois.

El Hadj : - "Je suis dakarois.

Penda : - "Je sais.

El Hadj : - "Qu'est-ce qu'ils t'ont encore fait ?

Penda : - "Ils me haïssent.

El Hadj : - "Comment ça ?

Penda : - "Bah...à l'université où nous sommes, Bintou et moi, les étudiants là-bas nous prennent pour des connes racistes d'une région de cons. Ils nous sous-estiment et nous rejettent, juste parce que nous sommes des Al-Pulaar...quoique, c'est plus moi qu'ils détestent car je parle pas le wolof. Bintou s'intègre mieux que moi avec la culture dakaroise, et aussi depuis qu'elle a changé de façon de vivre. Ça passe mieux pour elle alors, vu le nombre de personnes qui me toisent et que je crains, j'ai préféré d'endurcir un peu...

El Hadj : - "Et moi ?

Penda : - "Quoi, toi ?

El Hadj : - "Est-ce que tu joues à la dure avec moi parce que tu me crains aussi ?

Penda : - "Non. Toi...je te déteste.

El Hadj se stoppe soudainement et me repose à terre, avant de me crier en plein visage :

El Hadj : - "TU ME DETESTES ?!

Penda : - "Oui.

El Hadj : - "Pourquoi ?! Qu'est-ce que je t'ai fais, moi ?! Je ne fais que t'aimer !

ÉPERDUMENT | Tome 2.☆Terminée☆Where stories live. Discover now