Quand le désert lève le voile par Andrea Rose Scott

23 - Évasion non prévue...

L'avion du FBI décolla sans problème, en moins de trois heures il serait à Lyon, au siège d'Europol. Avec les responsables de la zone Europe du nord, il pourrait décider quel pays était en droit de revendiquer l'emprisonnement d'Elijah et de son âme damnée. Le vol se passait sans problème. Les deux prisonniers installés à l'arrière de l'avion semblaient dormir. Éric avait prit place à l'avant, afin de pouvoir contacter son supérieur sans être dérangé, en fait il était le pilote et à ce titre se devait d'être dans le cockpit. Il était tranquille puisque deux de ses hommes surveillaient les prisonniers.

Ce que ne savait pas Éric, c'est qu'Oussama avait de vrais dons de prestidigitateur. Sans même bouger de son siège, il parvint à se défaire des menottes qui entravaient ses mains. Ils les laissa autour de ses poignets afin de ne pas attirer l'attention. Au bout d'une heure, il demanda l'autorisation d'aller aux toilettes. Malgré quelques réticences l'un des deux agents l'accompagna. C'est lorsqu'il ressortit des toilettes, les mains libres de toutes entraves, qu'il saisit brusquement et brutalement l'homme, le ceinturant et s'empara sans coup férir de son arme. Il l'assomma et bondit vers le siège ou se tenait son Prince. Rapidement il neutralisa le second agent et délivra son Seigneur.

Éric se rendit compte que quelque chose se passait dans son dos, lorsqu'il se leva et se retourna, il n'eut que le temps de se jeter à terre. Oussama tirait sur tout ce qui bougeait. C'est à ce moment-là qu'une des balles atteignit le copilote en plein dos. Il s'effondra sur son siège. L'avion piqua du nez, l'homme ayant basculé sur le manche de tout son poids. Dans la confusion, tout le monde se retrouva à terre. Oussama protégeant de son mieux Elijah. Éric réussit à se relever. Comme il se trouvait dans la carlingue, il dut rejoindre très vite le cockpit. Il reprit sa place et de toutes ses forces tira sur le manche afin de redresser le nez de l'avion. Sans son copilote, sa tentative fut très difficile. Ce fut pénible, dur et long, mais, il finit par stabiliser l'avion. Étant tout prés du sol, il se résigna à tenter un atterrissage forcé.

La prise de contact avec le sol fut catastrophique. Malgré ses heures de vol Eric s'y reprit à trois fois. L'avion rebondit plusieurs fois, n'ayant pas eu le temps de sortir le train d'atterrissage, il glissa sur le sol boueux, se fracassant les ailes aux contacts des énormes arbres qui l'environnaient. La carlingue se disloqua en deux parties. L'arrière stoppa presque immédiatement tandis que la partie avant continuait de glisser. Profitant de la confusion, Oussama assomma de nouveau les agents du FBI, qui reprenaient leurs esprits. Il prit leurs armes et porta Elijah dans ses bras. Dès qu'il fut sorti de l'avion, il se précipita dans les bois, disparaissant avant même qu'Éric ait pu se rendre compte de ce qui se passait derrière lui.

Le nez de l'avion stoppa enfin, Éric poussa un énorme soupir de soulagement. C'est seulement en se retournant qu'il s'aperçut que l'avion avait été coupé en deux au moment du crash. Il se précipita à l'extérieur et couru vers l'endroit ou se tenait l'autre moitié de l'avion. Il en vit sortir ses deux hommes, titubant, du sang coulant le long de leurs joues, immédiatement il comprit, Elijah et Oussama avait prit la poudre d'escampette. Il courut en direction de la grande ferme qu'il avait repéré juste avant le crash. Malheureusement pour lui elle était vide depuis bien des années à en juger par le grand nombre de toiles d'araignées et l'épaisseur de le poussière.

Il fit donc demi tour, retournant à l'avion. Là il constata avec un réel soulagement que la radio fonctionnait encore. Il se positionna sur le canal 16 de la VHF, régla sa fréquence sur 2 182 Khz et lança son appel.

- Mayday, Mayday, ici le vol 532 du FBI en route pour Lyon, nous avons eu un incident à bord, plusieurs blessés dont un par balle. Deux hommes évadés. A vous.