Chapitre 21.2

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Astrid obtint sa « laurea triennale » de justesse. Mais elle l'avait, et c'était tout ce qui comptait. Elle décida d'arrêter l'université pour le moment. Quelque chose lui disait que d'autres évènements perturbateurs allaient lui tomber dessus très prochainement.

Durant le mois d'août, elle rendit visite à Kate et les autres à la Pension, et travailla un peu au restaurant « Chez Luigi ». Enfin, elle partit une semaine à Florence avec Lars.

Il la surprit beaucoup, en s'intéressant à l'histoire et à l'art, très présents dans la capitale toscane. Il la fit rire en inspectant les tableaux et les sculptures de très près, comme s'il leur cherchait un défaut. Il lui posait des questions et écoutait patiemment ses longues réponses un peu confuses sur les Médicis ou sur les œuvres de Donatello.

Il n'était pas aussi attentif, aussi prévenant, aussi tendre que Daniel. Néanmoins, elle admirait ses efforts et, la nuit, c'était à chaque fois un feu d'artifice. Il était très doué pour ça, et le corps d'Astrid devenait esclave du sien, dépourvu de toute volonté, enchaîné et soumis.

Un soir, il effleura son ventre du bout des doigts.

- J'espère qu'un jour, nous aurons un fils.

- Un fils ? Pourquoi pas une fille ? sourit Astrid.

- Les filles sont insupportables.

- Tu n'as pas connu les jumeaux d'Antonio.

- Je pourrais lui apprendre à jouer au foot, à réparer une voiture, à tirer au pistolet. Que pourrais-je apprendre à une fille ?

- La vie ce n'est pas le football, les voitures et les armes, Lars. C'est aimer et être aimé.

- Je suis sûr que c'est Salvatore qui t'a dit une ânerie pareille.

- Non, c'est Xiu. Et Xiu a toujours raison.

- Hum...enfin, avant d'avoir un garçon, il faut déjà le faire, non ?

- Encore ?

- Toujours, chérie.

Le lendemain, ils se rendirent dans un plus petit musée, moins touristique. Il y eut soudain un bruit de grosses bottes sur le sol, de portes claquées et de cris effrayés. Trois hommes cagoulés, armés et vêtus de gilets pare-balle entrèrent.

- Hommes et femmes dans des salles séparées ! aboya le premier en anglais, avec un fort accent russe.

Les gens s'empressèrent d'obéir aux grosses armes pointées sur eux. Lars agrippa Astrid par le bras en lui sifflant de rester près de lui. Mais l'assaillant qui avait parlé leur jeta un regard menaçant et Astrid alla s'asseoir dans la pièce voisine, entre une touriste japonaise et une femme d'un certain âge.

Ce n'est qu'un petit braquage, ils vont prendre notre argent et partir, ça n'a rien à voir avec tous les problèmes que tu as eu dernièrement, tu n'es pas le centre du monde et les méchants ne te pourchassent pas tous...

- Toi ! cria le russe. Viens !

Astrid regarda successivement ses voisines. Mais non, c'était bien à elle qu'il s'adressait.

Elle se leva lentement, abasourdie. Au fait si, ils te pourchassent tous.

Il l'entraîna dans une petite pièce à part, où se trouvaient des balais et un compteur électrique. Sans un mot, il lui tendit un téléphone portable. Astrid le plaça docilement contre son oreille.

- Bonjour, mademoiselle Cavaleri.

Encore une voix d'homme à l'accent russe. La jeune femme soupira :

- On se connaît ?

- Je vous connais, en effet, cela fait un moment que je vous observe.

Et voilà. Encore un psychopathe.

- Mais vous me connaissez aussi, d'une certaine manière. J'ai pris plusieurs visages, ces derniers temps. Je suis Andrea Noro, Gloria Solaro, le tireur de la Pension, les policiers indiens. Je suis celui qui a tué Mattia Galluccio.

Astrid manqua de s'étouffer avec sa propre salive. C'était comme si on lui avait tiré une balle en pleine tête, et que sa cervelle avait explosé. Sa main se crispa sur le téléphone.

- Quoi ? Qui êtes-vous ?

- Vous le saurez bientôt. Avant, je veux que vous me trouviez quatre spécialistes : un faussaire, un pirate informatique, un bioterroriste et un expert en explosifs. Je veux les meilleurs, évidemment. Nous allons vous donner une adresse où ils pourront me contacter pour recevoir leurs instructions.

- Je vous demande pardon ?

Son mystérieux interlocuteur répéta patiemment.

- J'ai besoin de la meilleure équipe pour un projet qui pour l'instant est secret. Je sais que vous saurez trouver. Utilisez l'héritage relationnel que vous a laissé Antonio Cavaleri.

En plus, il emploie des expressions bizarres.

- Tout ceci doit rester entre vous et moi, évidemment. Considérez que vous êtes mon agent secret. Je vous souhaite la bonne journée.

Et il raccrocha. Astrid considéra le portable un moment comme s'il s'était transformé en objet non identifié, puis le russe lui reprit et la poussa vers la salle où toutes les femmes lui jetèrent un regard mi- intrigué mi- apeuré. Les russes repartirent calmement, comme si rien ne s'était passé. Suivi un long moment de flottement, puis tout le monde sortit en courant, pour rejoindre leurs proches ou fuir le plus loin possible.

- Astrid !

Elle se retrouva dans les bras de Lars alors qu'elle n'était pas encore redescendue sur Terre. Mais il fallait qu'elle fasse bonne figure, comme si aucun russe ne lui avait donné des ordres, comme si le cyclone des problèmes ne lui était pas encore tombé dessus.

- Ça va, ils n'ont rien fait, bredouilla-t-elle, et toi ?

- Non plus. Je ne comprends pas ce qui vient de se passer. Ils ne nous ont même pas dépouillés. J'ai cru un moment que c'était toi qu'il voulait...

- Lars, je ne suis quand même pas pourchassée par tous les méchants qui passent dans le coin !


Et voilà ! Enfin le grand méchant est arrivé ! Il a fallu attendre la moitié du livre X)

Chapitre dédié à toute la #TeamLars ! C'est-à-dire...pratiquement tout le monde !

Merci ! Amore per tutti !


La Villa Gialla : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant