Chapitre 20.1

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Chapitre 20

Le plan d'Astrid fonctionna. Tino se rendit dans le squat pour se livrer, lui et sa vésicule biliaire, à Cecil Bartholomew, un grand échalas aux cheveux blancs ébouriffés, qui fut arrêté presque aussitôt par la police. Alors que Caramanti et ses hommes évacuaient les squatteurs, une bande de drogués aux visages pâles et aux yeux cernés, Astrid remarqua, avec un frisson de soulagement, que Giulio se trouvait parmi eux. Immédiatement, elle prévint Domenico, qui arriva à peine dix minutes plus tard.

Salvatore se matérialisa à côté d'Astrid et lui prit doucement la main.

- C'est lui ? Sorabella ?

Astrid hocha la tête et ferma les yeux. Elle se sentait soudain épuisée. Quand elle souleva les paupières, le chanteur était devant elle et lui tendait la main. Elle la serra timidement.

- Merci, Astrid. Je ne pensais pas que tu pourrais retrouver mon fils aussi vite...surtout avec l'aide d'un policier.

Il lança un regard à Caramanti, qui, dominant tout le monde d'une tête, aboyait des ordres.

- Merci encore.

Alors qu'il s'éloignait, Astrid ne put s'empêcher de le héler :

- Domenico ! Si jamais tu as encore besoin d'aide, tu peux m'appeler. J'ai tellement de choses à me faire pardonner.

Il la regarda un moment, puis inclina doucement la tête.

- J'ai dit que si tu retrouvais mon fils, nous serions quittes. Nous le sommes.

- Je te souhaite tout le bonheur du monde.

Le chanteur lui lança un dernier regard, puis disparut avec Giulio. Une page se tournait, une page douloureuse et honteuse, mais qui, au fond, ferait toujours partie du livre. Caramanti surgit et donna une petite tape sur le sommet du crâne d'Astrid, comme si elle était un jeune chien mignon.

- Toutes mes félicitations. Vous êtes une jeune femme pleine de ressources. Vous avez pratiquement retrouvé Bartholomew toute seule.

- Non, c'est grâce au docteur P, à Tino et à Tina.

- Ne faîtes pas votre modeste !

- Je suis fier de toi, ajouta Salvatore qui passa un bras autour de ses épaules. Antonio l'aurait été aussi.

- Bon, assez de compliments. Nous avons encore deux évadés à retrouver ! s'exclama le commissaire Caramanti.

Le lendemain, ce dernier avait déjà tout préparé pour leur nouvelle affaire.

- Madeleine Clarence, nationalité franco-italienne. Particulièrement intelligente. Elle n'était à la P.I.H.S que depuis deux mois. Spécialisée dans le trafic d'êtres humains.

- Nous la connaissons, intervint Salvatore. Elle est très intelligente, en effet.

- Elle vous a déjà vu ?

- Oui, elle est même venue à la Villa, une fois. Astrid était à l'école. Je crois me souvenir qu'elle a une maison à Capri.

- Capri ? répéta Caramanti. Parfait ! Mademoiselle Cavaleri, vous allez y faire un tour et tâcher d'approcher Clarence.

- Comment ? bafouilla Astrid.

- Déguisez-vous en touriste. Nous allons vous donner une oreillette pour que nous puissions nous entendre mutuellement.

Quelques minutes plus tard, une policière entra et tendit une paire de boucles d'oreilles, dont un bout transparent s'insérait directement dans le conduit auditif, à Astrid. Celle-ci les mit en fronçant les sourcils.

La Villa Gialla : Tome 1Where stories live. Discover now