Retour dans la vraie vie

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Je Suis sorti le 5 août 1998 de la Ramée. J'ai passé le premier soir de liberté chez Aurélia. Je dormais sur place, car j'avais rendez-vous chez mon psy le lendemain, pour parler de la suite des événements et faire une sorte de debriefing de mon séjour à l'hôpital.. La soirée se passa fort bien. En fait, j'avais eu la mère d'Aurélia au téléphone quelques jours avant, Aurélia se demandait pourquoi je ne donnais pas de nouvelles, mais avec cette petite brouille avant son départ, et les couts astronomiques des appels téléphoniques en Espagne, c'était dur de l'appeler. Elle rentrait de vacances le jour de ma sortie de l'hosto. Ce qui fait que j'avais été avec sa mère à l'aéroport, pour lui faire la surprise. Tout rentrait dans l'ordre on était bien ce soir-là.


A ma sortie, je prenais encore des neuroleptiques à action anxiolytique, je ne sais plus leur nom, mais je devais en prendre matin, midi et soir. Je ne voulais pas retourner à la maison. Je ne voulais pas être sans rien faire chez moi, comme les mois auparavant. Alors, j'ai pris un job d'étudiant dans le bâtiment, et comme c'était à Bruxelles, que je devais être sur place à 7h du matin, je logeais chez mes grands-parents. Eh bien, j'ai vécu deux semaines plus qu'éprouvantes. Dès le premier jour, je n'aimais pas le boulot. En plus, c'était extrêmement physique, souvent dehors avec une chaleur de tous les diables, et sous médicaments. Lorsque je rentrais chez mes grands-parents le soir, je ne bougeais plus, je ne pouvais rien faire, j'avais mal partout. Je ne suis pas du tout manuel, comme garçon, ni même sportif. Je pestais tous les jours pour aller bosser, je ne voulais pas y aller, mais je me forçais. Pendant les deux semaines où je bossais, j'ai eu la visite d'un de mes cousins. Nous sommes allés discuter en ville. Nous avons parlé de nos galères en voiture et en fumant un petit joint, et puis nous nous sommes installés au DNA. Nous avons discuté encore quelques heures sur place, pour revenir vers minuit à l'appartement de mes grands-parents. Le lendemain fut toutefois dur pour le réveil !


Le week-end juste après ces deux semaines de labeur intensives, Aurélia vint à la maison. La soirée se passa fort bien. Elle était indisposée au départ, puis avant de se coucher, j'allais prendre mes médocs. Mais chose inattendue, elle voulut faire l'amour et au beau milieu de l'acte, mes médicaments ont commencé à faire effet. Je n'en étais donc vraiment plus capable. C'est là que tout a foiré. Elle a commencé à pleurer, car cela lui rappelait de mauvais souvenirs. Bref, nous avons discuté encore un bon moment, moi, n'ayant pas les idées très claires. Elle disait qu'elle ne savait plus trop où elle en était. Puis la nuit passa. Le lendemain, j'ai voulu reprendre la conversation. C'est là qu'elle m'annonça en pleurant presque que c'était fini. Je n'ai jamais très bien compris pourquoi elle a rompu. Après l'avoir ramenée à la gare, je n'ai pas quitté ma chambre pendant un bon bout de temps. Je me sentais perdu, j'avais perdu mon âme soeur, ma confidente, et pendant longtemps, je n'ai pu éprouver des sentiments aussi puissants envers quelqu'un, c'était comme si une partie de moi s'en était allée.


Nous nous sommes revus quelques jours plus tard, pour chacun rendre les affaires de l'autre, et là elle me dit qu'elle-même ne savait pas très bien pourquoi elle avait rompu. J'étais encore plus bouleversé, car elle se le demandait elle-même, mais ne voulait pas reprendre notre histoire. J'ai perdu le contact avec elle à ce moment-là. Elle m'avait demandé quoiqu'il arrive qu'on reste amis, c'est ce qu'elle voulait à fond, mais c'est elle-même qui a coupé les ponts. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard, parce que dans un sens, et je m'en suis toujours voulu, j'ai pensé, et pense encore maintenant, que c'était de ma faute.


J'allais déjà mieux, mais ce n'était toujours pas la forme. Mes angoisses étaient encore très présentes, mais à ce moment-là j'arrivais plus ou moins à les surmonter. Je me préparais à la rentrée scolaire. Au départ, je pensais changer d'école, car je pensais que changer d'environnement serait le plus propice. Quitter Wavre. Mais le problème, c'est que l'inconnu me faisait extrêmement peur. Je me suis donc réinscrit en cinquième à la Providence. Ce fut une belle erreur.

Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant