Toujours plus bas: désespoir

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Le fameux vendredi arriva. Je me rappelle parfaitement de la date, c'était le 6 février 1998. Le temps ce jour - là était gris. Il pleuvinait, le ciel était rempli de nuages. Un temps maussade, tout à fait comme mon esprit à partir de 8 h 35 de ce matin.



J'allais chercher Isabelle à la sortie de son bus. Là, elle évita mon bisou pour lui dire bonjour. On s'installa dans la galerie, comme d' habitude. Moi, contrairement à la coutume, j'étais bien habillé. Chemise, Cater Pillar au lieu de mes vieilles combats shoes. Je voulais changer, je voulais être quelqu'un de normal, de conforme à la société. Mon désir de changer ne dura que quarante-huit heures. Isabelle m'annonça que notre histoire était finie. C'est vrai, cela faisait déjà plusieurs jours qu'elle ne portait plus la bague que je lui avais offerte. Je m' y attendais un peu, mais ça me fit un grand choc quand - même. J'ai pleuré, pleuré. Je tenais vraiment beaucoup à Isa. On est resté ensemble jusqu' à midi. Elle devait aller aux cours et moi reprendre mon bus pour rentrer chez moi. Ma mère m'attendait à Hamme - Mille. Là, je fondis en larmes et plongeai dans ses bras. Le soir, Alex me téléphona et m'avoua qu'Isa m'avait bel et bien trompé, et il commença à la dénigrer au téléphone. Il la détestait pour ce qui s'était passé, alors qu'il était tout autant fautif. Les idées noires revenaient en moi. J'en avais marre de vivre. Je voulais mourir, mais je ne suis pas passé à l'acte. J'essayais quand même de remonter la pente.



Lorsque je revins à l'école, c'était la retraite de classe et puis les vacances. Au départ, je n'avais pas trop envie d' y aller vu que je n'aimais pas l'ambiance de cette dernière. Mais, depuis quelques temps, l'atmosphère de celle- ci se mettait au beau fixe. Et puis, deux trois personnes me demandèrent d' y aller Marie, François et Maria. C'est donc à contrecoeur que je partis. Pour finir, je ne l'ai pas regretté, je me suis très bien amusé, quoique par passade, je puisse aller très mal. Un des garçons de la classe, un peu farfelu, avait justement apporté avec lui un bloc de shit. Alors là, je ne me suis pas fait prier. Le soir, on fumait, fumait et François et moi étions en pleine défonce. Le problème à moi, c'est que je ne délirais pas bien en plus j'étais bourré de médoc, mais François racontait des super histoires et faisait des choses abracadabrantes. Presque toute la classe était venue dans la chambre pour l'écouter, et riait à chaudes larmes. Je me rappelle aussi de Marie, avec qui je m'étais lié d'amitié. Elle râlait, avais peur que je replonge dans l'herbe. Mais cette retraite me faisait quand même du bien et je me déchargeai de tout pendant ces 3 jours.



Lorsque je revins le vendredi soir, j'étais mort de fatigue. Je n'avais pas bien récupéré à la retraite à cause du teshi et qu'on allait dormir assez tard. Ma mère m'annonça alors que je venais à peine de rentrer, que pendant mon absence mon père était revenu à la maison.


- Qu'est ce que tu en penses ? Me dit - elle.


- Bof !


J'étais vraiment fatigué et je n'avais pas envie de penser. La seule chose que mon esprit me dictait c'était l'appel du lit. Ben oui, mon père était revenu, et alors ? C'est ce que je répondis à ma mère par la suite.


Avant la retraite de classe, il y a avait eu deux jours d'école. Là, Isabelle me rendit ma bague. Le mardi, c'était déjà fini avec son nouveau petit ami. Elle pleura même dans mes bras ce jour - là. Plus tard dans la semaine, elle m'écrivit pour se faire pardonner. Je répondis à sa lettre, lui disant que ce n'était pas grave. Malgré toutes les saloperies qu'elle m'avait faites, je l'aimais encore. J'étais prêt à faire n' importe quoi pour ressortir avec elle. On décida de se voir le mercredi matin pour que je puisse mettre mon cours de math en ordre et pour qu'elle me les explique, puisque je n' y comprenais pas grande chose.


Ce jour ci arriva. On alla à la Barraca, un snack où on allait souvent ensemble, pour réviser. Après le cours de rattrapage, Isa me donna une lettre. Je la lus devant elle, et dans ses réponses, je vis qu'elle voulait en quelque sorte ressortir avec moi. Je la raccompagna au point de rendez vous qu'elle avait avec sa mère. Le soir, je lui écrivis pour lui dire qu'il fallait que je réfléchisse. Mais en fait, j'étais prêt à lui dire oui tout de suite, mais je me suis dit de laisser couver la chose pour voir si elle tenait vraiment à moi.


Depuis que mon père est rentré, je revivais un enfer quotidien à la maison. Il n'arrêtait pas de me crier dessus, disant que tout ce que je faisais c'était du show. Je n'en pouvais rien, je n'arrivais pas à travailler, je ne savais me concentrer sur rien du tout. Chaque fois que j'allais mal, pour lui, c'était de la comédie, un prétexte pour ne rien faire. Mon père ne comprenait rien, il fermait ses yeux. Il faut dire que mon caractère dépressif, je l'ai hérité de mon père, car lui aussi point de vue dépression, il n'est pas mal dans son genre ! On se disputait pour un rien, mais vraiment pour des conneries ! A cause d'Isabelle, à cause de l'ambiance familiale, j'allais de plus en plus mal.


Durant cette semaine de vacances, j'ai été pris d'une période euphorique de deux trois jours, sans aucune raison. Je me sentais bien. Pendant ces jours là, j'avais justement rendez-vous au centre de désintoxication. Comme j'étais bien, Le docteur Debruin en conclut que j'allais beaucoup mieux et que « ma cure » en ambulatoire avait réussi, et qu'à la prochaine consultation, on commencerait à baisser mes médicaments. Bref, tout devait aller pour le mieux !

Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant