Un amour d'ado!
17 ans plutôt.
13 - 10 - 2004 à Dakar
04h 20mn
_ Cours...
Oh oui, elle courait aussi vite qu'elle le pouvait. Elle courait sans plus pourvoir s'arrêter. La voix cassée de sa mère, tournait en boucle dans sa tête. Elle voulait les sauver, sauver ses parents. Elle ne savait pas comment, mais était prête à tout. Dans tous les sens elle courait pour trouver de l'aider. Mais personne ne semblait la remarquer. Elle criait, elle hurlait à l'aide mais personne ne semblait lui donner de l'importance.
_ Ils sont entrains de brûler, s'il vous plaît. Aidez-moi!
Elle s'arrêta au milieu de la rue. Personne ne voulait l'aider,
_ À L'aide !
Brusquement Rabia sursauta en hurlant fort, réveillant toute la maison. Une nuit de plus, et encore le même cauchemar. C'est affreux. Elle s'en voulait d'obéir à sa mère au point de ne plus vivre en paix. Elle les avait laissé brûler sous ses ordres. Elle lui avait ordonné de s'enfuir et c'est ce qu'elle a fait sous ses cris de douleur.
En moins d'une minute toute la famille qui l'avait accueillit depuis une semaine était tous dans sa chambre. Si la honte pouvait tuer elle ne serait plus. Elle leur fait le même coup à chaque fois.
La dame en robe simple de nuit la prit dans ses bras, alors que le père de famille avait un rictus aux lèvres.
_ Je suis désolée tata Racky, je vous ai encore dérangé.
_ Ne t'inquiètes pas mon bébé, nous sommes tous là pour toi.
Quand ils furent partis, elle se recoucha se sentant seule. Avant de sentir une présence derrière elle. Elle n'avait guère besoin de tourner la tête pour savoir qui s'était, il faisait toujours ça.
_ Je suis désolée de t'avoir réveiller toi aussi.
_ Je suis désolé pour toi Rabi.
_ T'inquiètes ça va bien finir par s'arrêter.
_ Viens avec moi,
Mitigée, elle savait pas où il voulait en venir. Venir avec lui? Au beau milieu de la nuit. Elle se leva enfin pour lui accorder un regard. Enfaite elle fuyait ses yeux noirs de jais.
_ Il se fait très tard tu sais.
_ Fais-moi confiance.
Il lui tendit sa main, et elle y glissa la sienne.
Cela fait seulement une semaine qu'elle a été accueillie par cette famille. Et elle a une confiance presque aveugle en ce jeune homme. Cet adolescent qui essaie par tous les moyens de la faire sortir de sa bulle. Celui qui ne l'a jamais brusqué, celui qui aime la faire sourire. La mort tragique de ses parents l'a fait souffrir au plus haut point. Et elle n'arrive à parler qu'à ce jeune garçon. Dans une certaine mesure elle se sentait en sécurité à ses côtés. Il faisait nuit oui il faisait sombre mais il y avait la lune pour éclairer le chemin. Ensemble ils parcourent ce vaste jardin à perte de vue ils étaient toujours dans le manoir. Le manoir du père de son nouvel ami. Le vent faisait virevolter sa robe alors qu'il avait les yeux figé sur le sol n'osant la regarder alors qu'il avait une multitude de questions à la poser.
_ Tu ne dois plus te sentir mal.
Débuta son ami, Bilal.
_ Maman sera aussi la tienne, mon père de même. On ne te laissera jamais tomber. Tonton Abass a toujours été très gentil avec nous, alors sa fille est la bienvenue chez nous. Mon frère et moi prendrons soin de toi, je t'en fais la promesse.
L'adolescence est une période très importante et assez décisif. Bilal aussi jeune sois t-il. Avait des sentiments, et celle qui faisait batte son cœur plus fort, la trouble énormément. Un coup de foudre, c'est comme ça qu'il voyait les choses. Rabiatou Sow, l'avait désarmé, en un seul regard. Innocence, pureté, timidité et beauté l'habite. Du haut de ses 18 ans, il ressentait un amour vrai pour cette jeune fille. Qui semble trop souffrir. Il essaie de lui parler, de la faire avoir confiance en lui. Il aime voir le sourire sur son visage. Toute sa vie scolaire n'est résumé qu'à une seule phrase.
C'est le fils du millionnaire, Kalidou Issakha Diop.
Toutes les filles de son école, le regarde ainsi. De ce fait il a beaucoup de mal, pour s'intégrer. En ce qui concerne les garçons il le jalouse. Pour une vie et un statut qu'il n'a jamais voulu.
Tout ça pour dire, qu'il se voit en Rabia. Solitaire, timide, incompris, tourmenté.
Elle est un mystère à coup sûr. Et il veut lui montrer qu'elle n'est pas seule.
Arrivés au bord d'un énorme roché il s'assit. Cet endroit est son favoris, il aime venir ici, seul, pour méditer.
Sans dire un seul mot, il fixait l'horizon.
_ J'ai vu les flammes dévorés les corps encore en vie de les parents.
Brisa t'elle le silence, laissant libre cours à ses larmes.
_ Jamais je n'ai pensé qu'ils puissent me quitter. Elle a toujours été là pour moi. La meilleure maman au monde. Quand père n'était pas présent, c'est elle me rassurait. Je l'aimais tellement que je ne voulais penser qu'elle puisse me quitter, je ne voulais le croire. Elle est la seule qui me courait après pendant des minutes pour que je fasse mes excercices de Math.
Elle m'aimait tellement que quand je boudais, elle n'avalait rien jusqu'à ce que je retrouve le sourire. Alors voir ses flammes lui ôter la vie, m'a tué en même temps.
_ Aujourd'hui vous êtes loin, mais il te reste souvenir. Je ne crois pas être un bon conseiller mais écoute moi. Que le ciel sois même, si en cette nuit je perds mon père. Alors tu auras plus de chance que moi. Je vis avec lui mais je le connais pas. C'est un inconnu, un homme qui ne se soucis que des billets qu'il encaisse pas de sa famille. Je n'ai même pas le souvenir d'avoir passer de bons moments avec lui.
Alors accroche toi Rabi, et sache que ta maman sera toujours avec toi. Tes souvenirs sont une arme contre la solitude. À chaque fois qu'elle te manquera plonge toi dans tes souvenirs, mais ne sombre pas.
_ C'est tellement difficile, de naître avec tout et de grandir sans rien. Je me sens si vide et seule.
_ En parlant de la sorte j'ai l'impression que ma présence n'est pas importante.
_ Je.. pardon.
_ Tu as pleinement le droit de te sentir triste, mais n'en fais pas ton quotidien, je suis là pour toi.
Des adolescents. Oui! Mais que la vie, à éprouver et éprouvera sur bien des plans. C'était là le discours de deux mômes. Mais si déterminés que l'on ne douterait de leurs paroles.
Ils sont restés là-bas tout le reste de la nuit. Sans jamais parler de ce qui leur fait mal encore une fois. Il profitait de la lumière de la pleine lune. De ce silence nocturne dont ils ont fort besoin.
Leurs mains étaient toujours liés, jusqu'à l'appel de la prière de soubh.
Avec un mal de tête atroce, elle pria avant de rejoindre son lit.
Pendant ce temps Kalidou était entrain de faire savoir à sa femme qu'il ne supportait plus ses réveils nocturnes répétitifs.
_ Ce n'est qu'une enfant qui a perdu ses parents. Essaie de la comprendre. Elle a été témoin de cette horreur.
_ Ce n'est pas la fin du monde.
_ Comment veux-tu qu'il comprenne maman, il n'a pas de cœur.
Dit Bilal, qui venait d'ouvrir brusquement la porte de la chambre de ses parents. Les yeux rouges de colère, les poings fermés.
_ Insolent, comment oses tu me parler comme ça.
_ C'est tout ce que tu mérites.
_ BILAL! C'est ton père. Tu lui dois respect, excuse toi!
_ Plutôt mourir. Et je te préviens, Kalidou Issakha Diop, t'as pas intérêt à toucher un seul cheveux de Rabia.
_ Qu'es ce que tu vas faire? Mino,..
_ Kalidou arrête ça.
_ Cet insolent dois recevoir une leçon.
_ Ne le touche pas!
Sans ciller, Bilal défiait son père du regard. Il n'a pas du tout aimer la manière dont il a parlé de sa Rabia.
Cette scène quelques peu tumultueuse, fut arrêter à temps par le chef de la sécurité.
_ La police est là, monsieur.
Dès qu'il entendu le mot police, Kalidou tiqua. Les flics chez lui? Décidément cette histoire, risque de lui coûter beaucoup.
_ Laissez le entrer.
Il planta son fils là-bas, pour aller prendre une douche avant de descendre.
De son côté Bilal, monta dans sa chambre hors de lui. Il n'arrivait à avaler la phrase de son père. C'est là une bien mauvaise façon de montrer son désintérêt à la fille de son ami et associé.
Dans son costume en noir, derrière ses lunettes de soleil, Kalidou avait un sourire trompeur. Il savait déjà pourquoi cet homme était là. Même si il m'en avait que faire. Il voulait quand même savoir. Pour pouvoir réagir à temps si la chose l'implique.
_ Monsieur Diop! Vient le saluer le représentant de la loi, loin de se douter de quoi que ce soit.
_ Bonjour, inspecteur Sakho.
L'échange qui suivi, n'avait pas d'importance, pas face à ce pour quoi il était là,
_ L'enquête n'avance pas tellement monsieur, nous manquons cruellement de preuve. La petite soutient ignorait le fil conducteur de cette histoire, mais je peine à la croire.
_ Rabiatou est traumatisée, il faut la comprendre. Je vais essayer de parler avec elle, et si j'en apprends plus, je te ferai part.
_ Je l'espère bien, car cette affaire ne doit être classer pour faute preuve, Mr Sow mérite justice. Je suis sûr que ce qui c'est produit n'était pas accidentel.
Kalidou avait la nette impression que cet agent allait finir par découvrir quelque chose. Mais l'éliminer maintenant sachant qu'il est le responsable de l'enquête, revient à soulever des soupçons.
_ Je suis moi même très surpris par ce qui est arrivé, mais rassure toi, je ferai de mon mieux pour t'aider à élucider l'affaire.
L'inspecteur Sakho hocha de la tête, cette affaire est l'une des plus compliqué de toute sa carrière, et il compte bien arriver à sa fin. Il compte arrêter le meurtrier de cet homme honorable.
Il venait tout juste de quitter le manoir quand Kalidou fit appel à un de ces hommes de confiance.
_ J'espère que tu n'as rien laissé en rade?
_ Non rien, je me suis chargé de ne laisser aucune preuve en rapport avec vous.
_ Parfait, je veux que tu aies à l'oeil sur ce policier à la noix, colle le au cul s'il le faut. Et s'il commence à s'intéresser trop prêt de nos affaires alors préviens-moi. Je m'en occuperai personnellement.
Son homme de main n'était là que pour obéir aux ordres du GP pas plus, qu'il le veuille ou pas.
Il ne pu s'empêcher de penser aux raisons pour lesquelles il a assassiné les parents de cette petite. L'argent! Ainsi sont les choses. Pour de l'argent Kalidou Issakha Diop a assassiné son meilleur ami et partenaire. Et à présent il lui faut récupérer les actions qui sûrement sont léguées à cette fille. La seule raison de sa présence dans ce manoir est le profit qu'elle va lui apporter. Et quand enfin il se débarrassera d'elle, ce sera la fin de Rabiatou Sow! Se dit-il.
Ses pensées ont fini par s'évaporer . Sa vie de ses derniers jours n'est pas très agréable, il a juste envie d'en finir et au plus vite. Il n'aime pas du tout la présence de la police dans son manoir, il a horreur de ça.
Debout, une canne à la main, il dévia son regard vers son fils aîné, Bilal, qui descendait nonchalamment des escaliers, un cartable sur le dos. Sans un seul regard pour son père, il se dirigea vers la chambre de Rabia, alors que Kalidou n'a cessé de le regarder.
En ressortant sa main était liée à celle de la jeune fille, qui embarrassée, salua timidement le maître de lieux, sa réponse fit fade. Il les observait plutôt, et comme à son habitude il n'aimait pas du tout ce qu'il voyait.
Son fils Bilal, tenait fermement la main de cette fille, alors que son autre fils les dévorait des yeux.
Il voyait dans les yeux de Chérif, de la jalousie. Une jalousie malsaine.