L'avenir au passé, Tome 1

De Dylan_Karl_ZH

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L'idée même de connaitre l'histoire de notre monde dans les moindres recoin plairait à beaucoup de gens. Évol... Mai multe

Chapitre n°1: 2018
Chapitre n°2: ?
Chapitre n°3 : 1914:
Chapitre n°4, Partie I: 1914:
Chapitre n°4, Partie II : 1914:
Chapitre n°5, Partie I: 1914:
Chapitre n°5, Partie II: 1914:
Chapitre n°6: 1914:
Chapitre n°7: 1914:
Chapitre n°8: 1915:
Chapitre n°9, Partie I: ?
Chapitre n°9, Partie II: ?
Chapitre n°10: 1942
Chapitre n°11: 1942:
Chapitre n°13 :
Chapitre n°14 : 1942 :

Chapitre n°12 : 1942 :

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De Dylan_Karl_ZH

Chloé en avait assez d'être contente de sortir de toutes sortes de bâtiments, mais elle était heureuse d'enfin de retrouver l'air frais sur ses joues. Elle décida de retourner au Manoir, mais flâna quelques temps dans les rues de sa ville, sa nouvelle ville. A l'aller, elle n'avait pas eu le temps d'observer tout ce qui avait pu changer, mais elle fut surprise découvrit de nouveaux bâtiments et que la ville ressemblait de plus en plus à celle qu'elle connaissait depuis sa naissance. Sans trop qu'elle ne s'en rende compte, ses pas la portèrent en direction du Nord-Est, là où se trouvait la maison de Charles, bien des décennies plus tôt, l'endroit où elle avait vécu pendant toute une année. Elle marcha lentement le long du chemin menant à la porte d'entrée, et hésita longuement à entrer dans la bâtisse, étonnement encore debout, mais se ravisa. C'était une mauvaise idée. Mais Chloé décida de faire un rapide tour de l'endroit et découvrit, à l'orée des bois, une pierre tombale. Elle s'en approcha et y discerna quelques mots : « Ci-gît Charles Leclerc, Mort en Héro pour la France ».

C'en était trop. Les larmes que Chloé contenait depuis son arrivée se déversèrent sans un bruit le long de ses joues, coulant de son menton au tissu de sa robe bleu, couleur qui n'était pas de circonstance. Elle resta là, debout, inerte, pendant de longues minutes. Elle ne l'avait quitté que depuis deux jours, quelques misérables paires d'heures, mais il lui manquait atrocement. L'idée de ne plus revoir le Charles qu'elle avait si souvent côtoyé, le premier homme de sa vie d'adulte, cela lui brisait le cœur. Et puis il y avait Martial. Pourquoi lui ressemblait-il autant ! C'était injuste que son amour soit ainsi mis à l'épreuve. D'un rapide revers de la main, elle chassa les larmes de ses joues, et se retourna. Loin, coupant l'horizon, arrivaient d'imposants nuages gris foncé, obscurcissant le ciel. Il était temps pour la jeune femme de retourner au Manoir, la nuit allait être bruyante.

- Ah te voilà enfin !

Ce furent les premiers mots que Chloé entendit lorsqu'elle passa la porte d'entrée du Manoir de Martial. Dehors, quelques gouttelettes commençaient déjà à tomber des cieux, et leur roulement sur le toit, deux étages plus haut, s'entendait depuis l'entrée. C'était le propriétaire des lieux qui accueillis son invitée. Cependant, dans ses yeux se trouvait une nuance de peur et d'inquiétude.

- Je t'ai tant que ça manqué ? rétorqua Chloé, taquine.

- Eh bien, c'est-à-dire que...Euh, les rues ne sont pas sûres ! bégaya-t-il. J'ai eu peur qu'il ne te soit arrivé malheur dès ta première sortie.

- Ne t'en fais pas, je suis en grande fille. Je me suis juste...embrouillée avec René, et j'ai eu envie de me dégourdir les jambes, assura-t-elle en souriant.

- En effet, fit Martial en croisant les bras, il semblerait que tu ais fait forte impression à ton nouveau patron, je me trompe ?

- Il m'a énervée ! répliqua Chloé face à la mine accusatrice de Martial.

Le jeune homme fronça les sourcils, comme dans l'attente d'une explication rationnelle à son comportement.

- Il m'a...traitée comme une femme, voilà tout, s'expliqua la jeune femme, la mine boudeuse, croisant les bras à son tour.

Il y eu un silence tendu entre les deux interlocuteurs jusqu'à ce qu'un sourire vînt se ficher sur le visage de Martial.

- Tu veux bien me suivre ? fit-il en indiquant de sa main gauche le couloir menant au salon privé.

Chloé, ne comprenant pas les tenants et les aboutissants de ce retournement de situation, suivit la direction indiquée par Martial, mais quand elle posa la main sur la poignée de la pièce dans laquelle elle s'était retrouvée deux fois déjà, le jeune homme l'en empêcha.

- Pas ici, j'ai quelque chose à te montrer, indiqua-t-il en invitant la jeune femme à continuer dans le corridor.

Chloé s'exécuta et remarqua que d'autres portes se trouvaient tous les cinq mètres environ de chaque côté du couloir. Mais tout au bout se trouvait une imposante double porte en bois massif, comme toute la maison. La jeune femme tourna la tête brièvement vers Martial, qui l'invita à continuer dans cette direction.

Prudemment, elle posa la main sur l'une des poignées des battants menant à la bibliothèque. Elle poussa l'un d'eux et pénétra dans la pièce. Elle resta sans voix face à ce qui s'y trouvait. C'était une bibliothèque digne de La Belle et la Bête. En son centre se trouvait, quelque peu enfoncé dans le sol, un cercle contenant deux canapés qui semblaient bien plus que confortables et une table basse rectangulaire. Tous les murs étaient couverts d'étagères, elles-mêmes remplies de livres aux multiples reliures. La pièce faisait facilement une demi-douzaine de mètres sous plafond et des échelles amovibles se trouvaient là afin de monter des les rayonnages. De la lumière provenait du plafond, en forme de pic, troué de plusieurs fenêtres.

- Waw, lâcha Chloé. Pourquoi ici ?

- Je voulais vous montrer l'étendue de ce que vous pouvez trouver ici, et éventuellement me vanter d'avoir lu presque l'intégralité de ce qui se trouve ici.

Son ton trahissait l'humour dont était imprégnée sa phrase, et Chloé ne put s'empêcher de sourire. Maintenant elle en était sûre : son hôte était quelqu'un de très cultivé.

- La réelle raison pour laquelle je t'ai emmenée ici, commença-t-il tout en entrainant Chloé vers le centre de la pièce, c'est parce que je suis certain que personne ne nous écoutera, autant de l'extérieur que de l'intérieur.

Ils prirent tous deux place sur les fauteuils au centre de la pièce. Le regard de Chloé ne quittait pas les imposants rayons d'étagères qui comblaient l'endroit. Tout ce savoir ! De quoi pouvaient bien parler ces livres ? La jeune femme se doutait que ce ne devait pas être de simple fiction et que beaucoup parmi ces livres renfermaient de précieux détails de pensées.

- Pourquoi veux-tu me parler de René ? s'enquit la jeune femme en reportant son attention sur son hôte.

- Et bien cela fait quelques temps que je le trouve légèrement...en accord avec les idées d'un certain maréchal, et cela m'inquiète. J'ai peur qu'il ne nous trahisse. Et il y a...un détail qui me fait penser qu'il l'a peut-être déjà fait.

Chloé était surprise par l'hésitation présente dans la voix de Martial. Il semblait loin d'être à l'aise avec le fait qu'un traitre puisse se nicher dans sa famille.

- J'imagine que tu veux me mettre au courant, et que je l'espionne à ton compte ?

Martial haussa un sourcil circonspect.

- J'y ai pensé, vois-tu, mais malheureusement, je ne peux pas me permettre d'attendre qu'il recommence. Je voudrais l'interroger d'une manière...qu'il ne pourra pas ignorer. Et j'aimerais ton approbation. Tu ne le sais pas, mais mon bureau ne s'ouvre pas facilement. Il n'y a qu'une seule fenêtre, qui ne peut s'ouvrir que de l'intérieur. Et la porte, moi seul en ai la clé. Dans ce bureau se trouve un registre, entreposant l'ensemble des familles juives de la R5. Et j'ai bien pe...

- La R5 ? le coupa Chloé. Qu'est-ce que c'est ?

- Ah oui pardon, s'excusa Martial en fouettant l'air de sa main, c'est la région gérée par le maquis du Limousin.

Chloé fit une mine perplexe.

- C'est un foyer de Résistance, expliqua le jeune homme face au visage emplit d'incompréhension de son invitée. Chaque maquis est présidé par quelqu'un, mais chacun mène ses propres actions contre les Allemands. Tu comprends ?

- Oui, plus ou moins. La R5, c'est le Limousin en somme ?

- C'est ça, et dans mon bureau se trouve un registre écrit par mes soins de toutes les familles juives. Nous avons créé ce registre au début de la guerre dans le but de pouvoir venir en aide à ces mêmes familles si les boches passaient la zone libre.

- Et tu penses que René est entré dans ton bureau et à volé le registre ?

- Non, le registre est toujours là, mais certaines pages manquent. Et étrangement, les familles dont le nom se trouvait sur ces pages ont mystérieusement disparues, ou été tuées au cours de bagarres de rues ou dans des bars. Je suspecte René, qui est déjà venu un certain nombre de fois ici, d'avoir volé ces pages.

- Tu n'as aucune preuve de cela, dit Chloé, se faisant l'avocate du diable.

- Non, raison de plus pour l'interroger pour qu'il nous révèle ce que l'on veut savoir.

- Et s'il s'avère être le coupable, que feras-tu ? s'enquit Chloé, se penchant vers son ami.

- Je...Je ne sais pas, avoua-t-il. On ne peut pas laisser un traitre en liberté, mais c'est quelqu'un de ma famille. Il y a des cachots dans cette maison, je pense que je vais l'enfermer, je ne me résoudrais pas à le tuer, ce serait me mettre au même niveau que lui.

- Et si c'est le cas, qu'adviendra-t-il de l'usine ? Tu ne risques pas de la perdre de ta zone d'influence ?

- Ne t'en fais pas, Chloé. Il y a toujours une solution à l'AS.

Le soir-même, Chloé dinait dans la salle à manger avec Martial. Elle avait découvert cette pièce dans le même couloir que celui du salon privé et de la bibliothèque. En réalité, deux des portes menaient à une même pièce, longues, dont l'ambiance était beaucoup moins solennelle que dans la salle de réception.

Le silence pesait tandis que les deux convives dégustaient les filets de veau que Patrick leur avait apporté un peu plus tôt. Chloé lui avait proposé de venir manger avec eux, mais le jeune homme avait refusé catégoriquement, affirmant avoir déjà mangé.

- Il est très têtu, lui avait alors expliqué Martial. Sa mère est quelqu'un de plutôt stricte en éducation, et bien qu'elle soit ma sœur, je dois parfois avouer qu'elle en fait trop avec ce petit garçon. J'espérais le faire changer pendant son séjour ici, mais semble-t-il que cette mentalité est bien imprégnée dans son esprit.

Le reste du repas s'était fait dans le silence. Tous deux savaient ce qui allaient se passer plus tard dans la soirée : les hommes de Martial interviendront chez René, une imposante maison à quelques centaines de mètres de l'usine, et le traineront de force jusqu'au Manoir. Là, le propriétaire des lieux tentera de le faire parler, et si Chloé se fiait à son assiette, au trois quart pleine, le jeune homme n'était pas serein à cette idée.

Finalement, on entendit le clocher sonner neuf heures. Chloé quitta la table en même temps que Martial et monta l'escalier et s'enferma dans sa chambre. Cependant, l'étage d'écart entre elle et l'interrogatoire qui y prit place ne l'empêcha pas d'entendre les bruits de lutte.

La tête collée à l'oreiller, Chloé écoutait. Elle était attentive aux moindres bruits, et malheureusement, ce n'était pas pour la rassurer lorsqu'elle entendit un grand silence. Qui dura. Et dura. De longues et interminables minutes. Mais enfin un grisement de chaise vint percer cette tranquillité inquiétant. Cependant, cela ne suffisait à contenir la curiosité tempétueuse de la jeune femme. Lentement, elle se glissa hors des draps, fendant l'obscurité de la nuit en mettant feu à une bougie qui se trouvait sur sa table de nuit. Martial lui avait dégoté une chemise de nuit blanche qui lui arrivait aux chevilles. Elle jugea que c'était une tenue correcte pour sortir, aussi c'est ce qu'elle fit.

Toujours dans des gestes très lents, elle ouvrit la porte et se glissa dans l'ouverture. Le couloir était sombre lui aussi, la lumière de la lune n'étant pas assez importante en ce soir d'hiver. Cependant, Chloé ne ressentait nullement la froideur de la nuit, le bâtiment disposant apparemment d'une cheminée suffisamment puissante pour le chauffer convenablement. La jeune voyageuse continua d'avancer dans le couloir, passa la porte sculptée et se retrouva dans le grand couloir. Elle remarqua alors qu'il était éclairé par un imposant lustre qui pendait au-dessus de la cage d'escalier, au plafond du deuxième étage. Chloé souffla alors sa bougie, mais la garda en main. Elle descendit l'escalier, le bois ancien craquant sous ses pieds nus, et regretta aussitôt d'avoir éteint sa bougie. En effet, le rez-de-chaussée était plongé dans le noir, et au fur et à mesure qu'elle se rapprochait du bas de l'escalier, la jeune femme se rendait compte de l'obscurité environnante. Autour d'elle, chaque poutre, chaque mur, chaque plante qui se trouvaient être des détails captivants lorsqu'il faisait jour, projetaient des ombres menaçantes.

Heureusement, du couloir de droite parvenait une légère lueur. Chloé s'en approcha, presque à tâtons, de l'entrée du couloir. Là, un bruit sourd lui parvint de l'un des murs, comme un gros choc, puis une déflagration lui perça le tympan et elle sentit son cœur s'accélérer ardemment. Hésitante, elle s'approcha de la porte de la salle de réception, la pièce d'où provenait le fin trait de lumière. La main tremblante elle poussa la porte et vit Martial, haletant, entouré de trois de ces hommes, penchés autour d'un cadavre à-demi caché par une imposante armoire. La jeune femme dû faire un bruit quelconque car le jeune propriétaire des lieux tourna son regard vers elle et, la reconnaissant, se redressa pour la soustraire à ce macabre spectacle.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? s'enquit-il.

- J'ai entendu du bruit et je ne trouvais pas le sommeil, je m'inquiétais.

- Tu as eu de la chance d'arriver seulement après ce qu'il a fait, je pense qu'il se serait jeté sur toi si tu étais présente.

- Que s'est-il passé ? voulut savoir Chloé tandis que Martial l'entrainait dans le couloir avant de passer la porte de la cuisine.

- Par on ne sait quel moyen, il est parvenu à défaire ses liens. Malheureusement, il nous a avoué à demi-mots que c'est lui qui a vendu les familles juives aux Nazis, et alors que j'allais ordonner l'ordre de l'enfermer, il a bondi sur moi et a tenté de m'étrangler.

D'un léger geste de la main, il indiqua une contusion rosâtre autour de son cou. De son autre main, il ouvrit un placard et en sortit une bouteille de whisky pur malt.

- Heureusement, je n'ai rien, mais André a malheureusement eu la gâchette facile, déplora le jeune limougeaud en avalant une gorgée de whisky. Mais est-ce que tu vas bien ? s'enquit-il en se tournant vers son invitée.

- Je...Je crois, fit la jeune femme, sans trop d'assurance dans la voix. Ce n'est pas comme si je ne le connaissais ni ne l'appréciais.

- En effet, mais c'est un macchabé, argumenta Martial en prenant les mains de Chloé dans les siennes. Je veux être sûr que tu n'en seras pas tourmentée, je m'en voudrais.

- Vous inquièteriez vous pour ma personne, mon cher ? interrogea Chloé, préférant tourner la discussion vers l'humour.

Martial pouffa légèrement.

- Pour tout vous avouer, ma chère, oui, je me soucie de vous.

Chloé eut un temps d'arrêt. Elle ne s'attendait nullement à ce genre de réponse, et surtout pas à ce regard presque enjôleur !

- Tu devrais aller te coucher, conseilla alors Chloé, se voulant rassurante et cherchant à briser cette ambiance un peu trop romantique à ses yeux. Ce n'est pas tous les jours que ce genre...d'incident arrive.

- Tu as sans doute raison, concéda le jeune homme. Je te raccompagne.

Ensemble, ils quittèrent la pièce et prirent la direction de l'escalier. Les marches crevèrent à nouveau le silence du fait de leur grincement si caractéristique des maisons en bois. Cependant, aucune parole ne fut prononcée lors de l'ascension de l'escalier, et ce fut seulement une fois qu'ils furent rendus devant la porte sculptée derrière laquelle se trouvaient les dortoirs de Chloé.

- Je vais te laisser aller te reposer, fit Martial, brisant le silence. Bonne nuit à toi.

Il s'inclina légèrement et vint embrasser les lèvres de la jeune femme, surprise, qui rougit instantanément.

- Euh, oui à toi aussi, bégaya-t-elle avant de se glisser derrière la porte et de la refermer sur elle.

Mais que se passait-il dans sa tête ? Pourquoi ne pouvait-elle pas s'empêcher de penser à Martial et à tous ses gestes galants et attentionnés ? Rien ne pourrait remplacer Charles et pourtant, et pourtant ! elle était convaincue qu'elle ne resterait pas longtemps insensible aux charmes de cet élégant jeune-homme. 

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